Reportage

Première consultation mondiale sur le VIH et les personnes déplacées dans leur pays

04 mai 2007

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D’après le Centre de suivi des déplacements intérieurs du
Conseil norvégien pour les réfugiés, on dénombre dans 52 pays
quelque 24,5 millions de personnes déplacées du fait d’un
conflit.
Crédit photo : HCR/H. Coussidis

La première consultation mondiale sur le VIH et les personnes déplacées dans leur pays a eu lieu à Genève les 24 et 25 avril, avec la participation de quelque 45 experts de services gouvernementaux, d’institutions des Nations Unies, d’organisations non gouvernementales et du monde universitaire et scientifique. 

La consultation mondiale, accueillie par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), l’un des coparrainants de l’ONUSIDA, est la première de ce type à être organisée expressément pour examiner les effets du VIH sur les populations déplacées dans leur propre pays.


« Il s’agit là d’un domaine où les besoins sont considérables, mais qui avait été quelque peu oublié. Il faut toutefois avouer que nous manquons d’informations sur les différentes situations », déclare Paul Spiegel, Responsable de l’Unité VIH du HCR. « Nous n’en sommes qu’au début du processus qui, on peut le souhaiter, nous aidera à recenser les lacunes, à planifier des programmes communs et à améliorer les services fournis aux personnes déplacées dans leur pays ».

Comme les réfugiés, les personnes déplacées dans leur pays sont des civils qui ont été victimes de violences, de persécutions ou de violations des droits de la personne, ou qui ont été contraints de fuir du fait d’un conflit. Contrairement aux réfugiés, ces personnes restent dans leur propre pays.

« Bien que les données ne soient guère abondantes, il ne fait aucun doute que les personnes déplacées dans leur pays constituent un groupe à part ayant des besoins particuliers face au VIH », a déclaré Elhadj As Sy, Directeur, Communications et Relations extérieures, ONUSIDA. « Bon nombre d’entre eux ont souffert de traumatismes et de violences, y compris de violences sexuelles, pendant le conflit. Certains préfèrent l’anonymat pour diverses raisons, notamment des questions de sécurité, ce qui rend difficile leur accès aux services de prise en charge du VIH ».

« Les personnes déplacées ne sont cependant pas nécessairement plus vulnérables à l’infection à VIH », indique M. Spiegel. « Pour ce qui est des réfugiés, on a d’abord pensé qu’ils avaient une prévalence du VIH plus élevée que les communautés qui les accueillaient, mais il s’est avéré que ce n’était pas le cas. Nous devons faire davantage de recherches sur les effets du déplacement de populations sur l’infection à VIH ».

La Colombie, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo, le Myanmar, le Népal et l’Ouganda ont été cités pendant la consultation, ainsi que certains pays d’Europe de l’Est.

« Il n’est pas possible d’adopter une approche unique car la situation est totalement différente d’un pays à l’autre, et parfois même d’une région à l’autre dans un même pays », a déclaré M. Spiegel. « Nous espérons apprendre des expériences diverses des participants à la consultation. Il faut que tout le monde s’implique. Nous avons besoin de l’aide de chaque personne ».

La consultation a été organisée pour sensibiliser davantage l’opinion et donner lieu à des actions de sensibilisation et à une programmation communes plus efficaces, ainsi que pour développer la recherche sur les questions relatives au VIH et aux personnes déplacées dans leur pays.

D’après le Centre de suivi des déplacements intérieurs du Conseil norvégien pour les réfugiés, on dénombre dans 52 pays quelque 24,5 millions de personnes déplacées du fait d’un conflit dont 70 à 80 % sont des femmes et des enfants. Le Soudan, la Colombie, l’Iraq, l’Ouganda et la République démocratique du Congo sont les pays dans lesquels les populations déplacées sont les plus nombreuses.

Sous les auspices du Bureau du Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, le HCR s’est vu attribuer le rôle principal de supervision de la protection et des besoins d’hébergement des personnes déplacées dans leur pays ainsi que la coordination et la gestion des camps. D’autres organismes des Nations Unies ont adopté des rôles similaires dans les domaines de l’eau, de la nutrition, de la santé, de la logistique et des télécommunications.




Cet article a paru sur le site Internet du HCR le 24 avril 2007. Le HCR s’emploie à faire en sorte que les réfugiés vivent dans la dignité, ne fassent pas l’objet de discriminations, et ce , quel que soit leur statut VIH, et à dispenser au moins des services de base VIH/sida dans les situations d’urgence.

Liens:

Davantage d’informations sur le VIH et les réfugiés
Consulter le site Internet du HCR (en anglais)