Reportage

Un évêque lave les pieds de femmes séropositives – en symbole de la main tendue par la communauté religieuse aux personnes vivant avec le VIH

03 août 2008

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Le Révérend Mark Hanson, Evêque qui préside l’Eglise luthérienne évangélique d’Amérique et président de la Fédération luthérienne mondiale, lave les pieds de deux femmes séropositives pendant la réunion plénière du 1 août de la pré-conférence œcuménique qui se déroule du 31 juillet au 2 août à Mexico, à la veille de la Conférence internationale sur le sida. Mme Herlyn Marja Uiras, du mouvement ‘Churches United Against HIV and AIDS in Southern and Eastern Africa’ est à droite. Mme Sophie Dilmitis, troisième à partir de la droite, est coordonnatrice VIH/sida pour l’association World YWCA. Mme Nyaradzai Gumbonzvanda, Secrétaire générale de l’association World YWCA, est placée entre les deux femmes.
Photo: Ecumenical Advocacy Alliance

Effectuant un acte « d’humilité et de repentir », le chef d’une église d’envergure mondiale a débuté sa présentation lors d’une conférence œcuménique internationale sur le sida en lavant les pieds de deux femmes vivant avec le VIH.

Le Révérend Mark S. Hanson, Evêque qui préside l’Eglise évangélique luthérienne d’Amérique (ELCA), Chicago, et président de la Fédération luthérienne mondiale, Genève, a lavé les pieds de Mme Herlyn Marja Uiras, du mouvement ‘Churches United Against HIV and AIDS in Southern and Eastern Africa’, et de Mme Sophie Dilmitis, de l’association ‘World YWCA’, Genève.

Le Révérend Hanson a participé à une réunion plénière traitant des questions de stigmatisation et de discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH. Il a indiqué que laver les pieds de ces femmes était la seule manière dont il pouvait débuter son intervention de façon totalement intègre.

« Je suis absolument convaincu que nous, en tant que chefs religieux et membres de la communauté religieuse, qui avons si souvent évité les séropositifs et fait honte aux personnes vivant avec le VIH et luttant contre le sida, … devons d’abord commencer par nous livrer à des actes de repentir. Sans actes publics de repentir, je crains que nos paroles ne soient pas crédibles » a-t-il déclaré.

Après cet acte de repentir, une délégation de chefs religieux de la pré-conférence œcuménique s’est rendue au Sommet des personnes vivant avec le VIH ‘Living 2008’ pour partager cela avec les délégués. Les chefs religieux ont été chaleureusement accueillis puis ont participé à la réception de clôture de la conférence. Des délégués de la conférence ‘Living 2008’ ont adressé un message aux leaders confessionnels invités à la réunion plénière de clôture par l’intermédiaire des membre de l’INERELA+, Réseau international des chefs religieux vivant avec ou personnellement affectés par le VIH et le sida :

“Notre plus cher désir est simplement d’être acceptés plutôt que tolérés
acceptés en tant que personnes vivant avec le VIH
acceptés en tant qu’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes
acceptés en tant que consommateurs de drogues
acceptés en tant que personnes désireuses d’avoir une famille et capables d’être des parents responsables
acceptés pour qui nous sommes ».

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La pré-conférence œcuménique de trois jours a eu lieu sur le thème ‘Mettons notre foi en action, maintenant !’ ("Faith in Action Now!") à Mexico du 31 juillet au 2 août 2008. Près de 500 participants venus du monde entier ont réfléchi aux problèmes que le VIH et l’épidémie de sida posent aux personnes qui ont la foi, évalué les mesures prises et planifié des stratégies nécessaires pour mettre en œuvre une riposte chrétienne au VIH et au sida.

Mme Pauline Muchina, Conseillère principale en matière de partenariats à l’ONUSIDA, a fait plusieurs présentations et Mme Sally Smith, Conseillère en matière de partenariats à l’ONUSIDA, a dirigé un séminaire destiné aux organisations à assise confessionnelle en collaboration avec l’Alliance Œcuménique (Ecumenical Advocacy Alliance) pour engager le dialogue sur la stratégie récemment élaborée par l’ONUSIDA sur la religion et les organisations à assise confessionnelle.

La pré-conférence œcuménique est l’un des nombreux événements liés à la foi organisés avant et pendant la Conférence internationale sur le sida qui se déroule cette année à Mexico.

Le 2 août, une célébration a eu lieu le soir pour marquer le cinquième anniversaire des actions de plaidoyer engagées en Afrique par l’ANERELA+, Réseau africain des Chefs religieux vivant avec ou personnellement affectés par le VIH et le sida, et pour marquer le lancement officiel de l’INERELA+. Le réseau s’appuie sur la puissance de la religion pour promouvoir les droits de la personne et un changement social positif. Son objectif est d’être un mouvement mondial capable de faire disparaître le silence qui entoure le VIH, la stigmatisation et la discrimination, et de plaider pour une prévention et des traitements basés sur du concret pour tous.

Le Sommet inaugural des Chefs religieux vivant avec le VIH débute le 3 août. Il fournira un espace aux chefs religieux vivant avec le virus pour discuter de leurs priorités et de leurs projets futurs pour la tenue d’une Réunion de haut niveau des chefs religieux. Le sommet sera axé sur trois thèmes : vaincre la stigmatisation et la discrimination, vivre de manière positive avec le VIH, et, mobiliser et autonomiser les communautés confessionnelles et les autres chefs religieux. L’INERELA+ réunira environ cinquante chefs religieux qui vivent avec le VIH et viennent d’un large éventail de traditions confessionnelles et de pays.