Reportage

ICASA 2008 : la Conférence sur le sida en Afrique se penche sur les progrès réalisés et les défis à venir

03 décembre 2008

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Jeune femme à Dakar, Sénégall.
Photo: ONUSIDA/P.Virot

La poursuite des progrès réalisés dans la prévention des nouvelles infections par le VIH et l'accès aux traitements antirétroviraux pour un plus grand nombre de personnes constitue une priorité pour les pays africains, si ceux-ci veulent prendre le pas sur l'épidémie de sida dans les années à venir. Ceci est le thème central devant être abordé à l'occasion de la 15e Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique, qui aura lieu à Dakar, du 3 au 7 décembre 2008.

La conférence, qui constitue le plus important forum de discussion sur le développement et l'évolution de l'épidémie de VIH en Afrique, a pour thème « Réponse de l'Afrique : Faire face aux réalités ».

Des experts de l'ONUSIDA accompagnés d'experts de nombreuses organisations africaines et internationales, des groupes de la société civile comprenant des personnes vivant avec le VIH, des représentants des médias ainsi que d'autres partenaires de la riposte au sida, participeront à des sessions et à des forums ouverts répartis sur cinq jours, afin d'examiner les réussites et les défis dans la riposte de l'Afrique au sida à ce jour. Des experts africains et internationaux évalueront plus particulièrement la situation actuelle des épidémies de VIH et d'autres infections sexuellement transmissibles (IST), ainsi que l'engagement politique, les avancées et les défis scientifiques, les actions des collectivités et le leadership dans ce domaine.

« L'épidémie de sida n'est éradiquée dans aucune partie de l'Afrique », a déclaré le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, qui prononcera le discours d'ouverture de l'ICASA et participera à certains événements, dont beaucoup sont axés sur le leadership et la participation de la jeunesse. « Alors que les pays africains planifient les prochaines étapes de la riposte au sida, il est nécessaire de faire l'inventaire des succès enregistrés et des défis à venir. »

Michel Sidibe, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, l'Envoyé spécial des Nations Unies pour le sida en Europe orientale et en Asie Centrale le Pr. Lars Kallings, SAR la Princesse Mathilde de Belgique et Gaetano Kagwa, Représentants spéciaux de l'ONUSIDA, ainsi que plusieurs autres défenseurs de la cause du sida seront également présents et contribueront aux débats.

Plusieurs sessions sont consacrées au thème « connaître votre épidémie et votre riposte », aux approches fondées sur les droits de l'homme et notamment à la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, à la question de la vulnérabilité des femmes et des filles, au rôle de la religion et des organisations religieuses, aux partenariats public-privé, à l'appui technique aux pays, à la tuberculose et au VIH ainsi qu'aux mécanismes financiers.

La riposte de l'Afrique au sida

La conférence a lieu alors que les épidémies en Afrique se trouvent dans une phase particulière : la crise économique et financière mondiale, la pauvreté et les inégalités toujours présentes constituent en effet des défis et des obstacles pour les pays, dans leur recherche de solutions innovantes visant à réduire les nouvelles infections par le VIH, à limiter le nombre des décès dus au sida et à permettre à un accès aux traitements pour un plus grand nombre de personnes.

Avec 22 millions de personnes vivant avec le VIH (entre 20,5 et 23,6 millions), l'Afrique subsaharienne demeure la région du monde la plus affectée par le VIH.

En 2007, la région abritait les deux tiers (67%) de l'ensemble des personnes vivant avec le VIH et recensait les trois quarts (75%) des décès dus au sida à l'échelle mondiale. En outre, le sida reste la cause principale de mortalité en Afrique. Les neufs pays de l'Afrique australe continuent à subir le fardeau du sida de manière disproportionnée, avec 35% des infections par le VIH et 38% des décès dus au sida se produisant dans cette région.

Malgré ces chiffres qui donnent à réfléchir, des progrès ont été enregistrés ces dernières années, montrant les retours sur investissements des programmes de prévention et de traitement du VIH. Comme l'indique le Rapport sur l'épidémie mondiale de sida 2008 de l'ONUSIDA, certains pays très touchés comme le Rwanda et le Zimbabwe ont vu diminuer le nombre des nouvelles infections par le VIH suite à des changements dans les comportements sexuels. Parmi ces changements figurent une sexualité active débutée plus tardivement, un nombre moindre de personnes ayant plusieurs partenaires et un usage accru des préservatifs chez ces personnes.

L'ONUSIDA et ses partenaires collaborent avec les pays afin de tirer parti des résultats de la prévention du VIH et d'encourager la mise en œuvre en tant que démarche prioritaire d'une prévention du VIH combinée, en sélectionnant une combinaison appropriée d'actions et de tactiques de prévention comportementales, biomédicales et structurelles, adaptée aux épidémies et aux besoins des personnes les plus exposées au risque d'infection. Les programmes nationaux de lutte contre le sida doivent poursuivre leur travail sur les facteurs qui continuent à exposer davantage les femmes et les filles au risque d'infection, tout en renforçant la sensibilisation à la prévention du VIH parmi les personnes les plus exposées comme les professionnel(le)s du sexe ou les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

L'ICASA prévoit d'attirer environ 5000 participants provenant de différents pays et de divers horizons.