Reportage

Lutter contre la vulnérabilité des jeunes femmes et des filles au VIH en Afrique australe

03 décembre 2008

Le jour de l’ouverture d’ICASA 2008, le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, présente un nouveau rapport régional sur la vulnérabilité des femmes et des filles au VIH en Afrique australe.

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Le Dr Peter Piot, lors de la présentation du rapport de l’EAR de l’ONUSIDA sur la vulnérabilité des femmes et des filles en Afrique australe. Photo: ONUSIDA/Jacky D.Ly

Environ deux tiers du total des jeunes vivant avec le VIH résident en Afrique subsaharienne où près de 75 % des jeunes de 15 à 24 ans contaminés sont des jeunes femmes.

Afin de comprendre pourquoi les jeunes femmes et les filles de cette région sont si vulnérables à l’infection à VIH, l’ONUSIDA et le département de recherche sur la santé reproductive et le VIH de l’Université de Witwatersrand (Afrique du Sud) ont organisé une réunion technique d’experts en juin 2008.

Les participants à la réunion se sont mis d’accord sur quatre volets d’actions à mener aux niveaux communautaire et national, fondés sur les stratégies nationales et adaptés à chaque contexte. Il s’agit :

  1. de mobiliser les communautés autour de la prévention du VIH en y associant fortement les hommes, et de concevoir des stratégies et des messages pertinents quant aux causes et aux conséquences de la vulnérabilité des jeunes femmes et des filles, ainsi qu’aux solutions à y apporter ;
  2. d’élargir l’accès à des services de prévention et de santé sexuelle et reproductive de base de grande qualité et bien intégrés, tout en en rendant possible la demande et l’utilisation ;
  3. de mettre en place des ressources techniques et financières appropriées pour la mise en œuvre des stratégies nationales qui s’attaquent aux causes structurelles de la vulnérabilité ; et
  4. de renforcer les capacités d’un pays à assurer la surveillance épidémiologique et comportementale, à conduire les recherches prioritaires et à veiller au suivi de la couverture et de l’impact des interventions préventives afin de fournir des informations permettant d’améliorer la prise de décisions.

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La publication intitulée « Réunion technique à l’ONUSIDA sur les jeunes femmes dans les pays hyper endémiques d’Afrique australe » a été présentée lors de l’ouverture d’ICASA 2008 à Dakar.

Des chercheurs de la région, des représentants de conseils nationaux sur la lutte contre le sida, de départements du gouvernement et de la Communauté de développement de l’Afrique australe, ainsi que des membres de l’équipe régionale des Nations Unies pour la lutte contre le sida en Afrique australe y ont notamment participé. L’ensemble des participants a été choisi de façon à rassembler les compétences de tous les pays d’Afrique australe en matière de politique à haut niveau, de recherches scientifiques et sociales et de programmation concernant les femmes, les filles et le VIH.

Andy Seale, Conseiller régional principal pour le plaidoyer et la communication au sein de l’équipe ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Afrique australe et orientale, a déclaré : « Une accélération majeure de la mobilisation sociale, une intensification des services, une amélioration des ressources et une meilleure surveillance sont nécessaires pour réussir à s’attaquer aux vulnérabilités examinées au cours de la réunion. Des mesures doivent être adoptées à tous les niveaux, aussi bien au niveau de l’Etat qu’aux niveaux communautaire, familial et individuel. »

Les résultats de cette réunion sont reflétés dans un nouveau document publié, le 1er décembre 2008, par l’ONUSIDA en Afrique australe et orientale, qui met en exergue les conclusions et les recommandations des experts, ainsi que les types de mesures à adopter.

La réunion technique de l’ONUSIDA sur les jeunes femmes dans les pays hyper endémiques d’Afrique australe comprend un certain nombre de documents techniques de base qui avaient été demandés pour la réunion.

Examen du contexte en Afrique australe

Dans ces documents, certains facteurs liés à l’épidémie actuelle en Afrique australe sont examinés, parmi lesquels la pratique de rapports sexuels intergénérationnels et entre deux personnes dont l’écart d’âge est très élevé ; la vulnérabilité biologique des jeunes femmes ; l’autonomisation économique ; l’éducation ; et la violence à caractère sexiste. Dans un document final, l’interaction complexe existant entre facteurs environnementaux et choix individuels, ainsi qu’entre comportements et normes communautaires est examinée.

Une meilleure analyse de ces facteurs permettra de fournir des ripostes adéquates et fondées sur le concret aux problèmes spécifiques qui augmentent la vulnérabilité des jeunes femmes et des filles dans la région.

Transformation sociale

Les participants à la réunion ont appelé à la constitution d’un mouvement social de lutte contre les facteurs contribuant au risque d’infection à VIH dans la région. La lutte contre les violations des droits de l’homme, les normes sociales néfastes, ainsi que la faiblesse des capacités des communautés et des dirigeants est considérée comme l’une des étapes fondamentales de la lutte contre la vulnérabilité des jeunes femmes et des filles au VIH en Afrique australe.