Reportage

Comprendre la transmission du VIH pour améliorer la riposte au sida en Afrique de l’Ouest

03 décembre 2008

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"Synthèse de la réponse et épidémiologie du VIH/sida en Afrique de l’Ouest"

A l’occasion de l’ouverture de la Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA), qui se déroule au Sénégal sous le thème « Réponse de l’Afrique : Faire face aux réalités », la Banque mondiale a lancé un nouveau rapport qui examine les caractéristiques des épidémies de VIH et des ripostes des pays d’Afrique de l’Ouest.

Intitulé "Synthèse de la réponse et épidémiologie du VIH/sida en Afrique de l’Ouest" , ce rapport examine et analyse des données de surveillance et de recherche de 15 pays d’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.

Ayant pour objectif de mieux comprendre la dynamique de la transmission du VIH dans cette sous-région, le document définit notamment dans quelle mesure les épidémies de chaque pays sont concentrées ou généralisées et ce que cela implique pour la mise en place de stratégies efficaces de prévention. Le rapport affirme qu’il conviendrait de mieux cibler la prévention sur les groupes particuliers dans lesquels la transmission du VIH se produit, également parmi les professionnelles du sexe et les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes.

La nouvelle publication insiste sur la nécessité de mieux comprendre la nature complexe des rapports sexuels transactionnels en Afrique de l’Ouest. Bien des femmes qui pratiquent le commerce du sexe ne s’identifient pas comme professionnelles du sexe et elles ont également d’autres occupations. La démarcation entre rapports sexuels commerciaux et non commerciaux est floue et il est difficile de se faire une idée de la proportion d’hommes qui ont des rapports sexuels tarifés car leur sous-notification est importante.

L’importance des rapports sexuels entre hommes dans les épidémies de VIH d’Afrique de l’Ouest est de plus en plus avérée. Des proportions importantes d’hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) sont également mariés et/ou ont des rapports sexuels avec d’autres femmes en ayant rarement recours aux préservatifs, ce qui constitue une passerelle de transmission du VIH entre les HSH et les femmes.

"Connaître son épidémie. Connaître sa riposte"

Le rapport a été rédigé dans le cadre du programme de travail de l’Equipe mondiale de suivi et d’évaluation du sida (GAMET) de la Banque mondiale qui aide les pays à ‘connaître leur épidémie, pour connaître leur riposte’, afin que les interventions soient soigneusement choisies et exécutées selon des priorités fondées sur une caractérisation attentive de l’épidémie de chacun des pays.

Comprendre les comportements qui entraînent le plus grand nombre de nouvelles infections est une première étape cruciale pour mettre au point une riposte axée sur les résultats et fondée sur des données concrètes, susceptible de prévenir de nouvelles infections. Il s’en suivra une meilleure allocation des ressources, facteur d’autant plus nécessaire à un moment où les perspectives économiques mondiales pourraient bien avoir un impact sur la riposte au sida.

Ces travaux ont été réalisés en partenariat entre la Banque mondiale et l’ONUSIDA et avec la collaboration des Conseils nationaux du sida et des programmes de lutte contre le sida des divers pays.