Reportage

Soutenir les jeunes élèves vivant avec le VIH en Namibie et en Tanzanie

23 décembre 2008

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‘Soutenir les besoins éducatifs des élèves séropositifs au VIH : leçons tirées de l’expérience de la Namibie et de la Tanzanie’
Photo: UNESCO

Selon un nouveau rapport de l’UNESCO, les secteurs de l’éducation ne répondent pas aux besoins d’apprentissage des enfants séropositifs au VIH en Namibie et en Tanzanie, leurs ripostes au sida étant décrites comme inappropriées à de nombreux égards.

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) indique que les écoles et le secteur de l’éducation ont la possibilité et la responsabilité de soutenir les enfants séropositifs au VIH dans leurs apprentissages et leur développement social. Afin d’améliorer les capacités du secteur de l’éducation, elle a commandé ce premier rapport spécifiquement axé sur les besoins éducatifs des élèves séropositifs au VIH.

Le rapport intitulé ‘Soutenir les besoins éducatifs des élèves séropositifs au VIH : leçons tirées de l’expérience de la Namibie et de la Tanzanie’ recense les obstacles auxquels sont confrontés les établissements d’éducation qui souhaitent répondre aux besoins des enfants et des jeunes vivant avec le VIH, et propose des recommandations et des directives sur la meilleure manière de les aider.

L’une des observations les plus frappantes de l’étude est l’omniprésence de la stigmatisation et de la discrimination. Chaque enfant séropositif interrogé en Namibie et en Tanzanie a décrit de quelle manière il subissait de manière personnelle et permanente les conséquences négatives de la révélation de son statut sérologique VIH. Chacun a senti qu’il était plus sûr de garder le silence sur cette question. La stigmatisation a été décrite comme « plus mortelle » que la maladie elle-même.

Des études ont révélé que les informations sur le VIH communiquées dans les écoles étaient souvent « dépersonnalisées et loin des besoins des individus infectés et affectés par la maladie ». On note, parallèlement à ce sens du déni et au silence qui entoure le VIH, un manque de communication efficace concernant la santé sexuelle et reproductive. Dans de nombreuses écoles, on a découvert que cette question était traitée avec « désinvolture ».

L’étude a révélé que l’environnement scolaire recèle le potentiel pour offrir un appui important pour la prise en charge sociale et le développement de l’enfant. Les familles d’enfants séropositifs au VIH peuvent elles-mêmes être affectées par le virus et cela signifie que l’appui des enseignants et des pairs est susceptible de fournir un complément précieux pour l’enfant. Dans la mesure où de nombreux enfants séropositifs vivent dans des internats plutôt que dans le milieu familial, l’école devient un auxiliaire important à la prise en charge institutionnelle.

Le rapport fait valoir que le manque de données et l’absence d’études masquent l’ampleur des lacunes au niveau de l’appui aux élèves séropositifs. Parallèlement, des éléments concrets concernant la réduction des frais scolaires et l’élargissement des programmes d’alimentation pour les enfants rendus orphelins ou vulnérables par le VIH et les enfants vivant avec le virus donnent à penser que « les choses s’améliorent ».

Le rapport de l’UNESCO recommande que l’on dispense une éducation accessible et de qualité de manière intensifiée et équitable pour tous les enfants. Une telle éducation est considérée comme une action aussi importante que les interventions ciblant spécifiquement les enfants vivant avec le VIH.