Reportage

Fin de la Réunion de haut niveau sur le sida 2008 à New York

12 juin 2008


La Réunion haut niveau sur le sida des Nations Unies de 2008 s’est achevée mercredi 11 juin 2008 au soir. Elle a rassemblé des parties prenantes de la riposte mondiale au sida, notamment des leaders des gouvernements, des groupes de la société civile et des organismes des Nations Unies.

La réunion de l’Assemblée générale a été organisée pour examiner les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de 2001 et de la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2006. Les débats ont été axés sur les importants progrès accomplis à ce jour, sur les obstacles restant à surmonter et sur les recommandations nécessaires pour garantir une riposte durable à l’avenir.

M. Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, a présenté un rapport complet établi à partir des rapports d’activité remis par 147 pays. Le rapport général a révélé que bien qu’il reste encore un volume substantiel de choses à faire, des progrès ont été enregistrés dans pratiquement toutes les régions du monde.

Le Secrétaire général a indiqué que stopper et inverser la propagation du sida n’était pas seulement un Objectif du Millénaire pour le développement en soi, mais aussi une condition préalable pour atteindre de nombreux autres objectifs. L’efficacité de la riposte au sida aura un impact sur les efforts engagés pour réduire la pauvreté, améliorer la nutrition, réduire la mortalité infantile et améliorer la santé maternelle, et ralentir la propagation de la tuberculose.

Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a souligné à quel point il est important que les pays restent engagés dans la riposte mondiale au sida et travaillent dur pour que l’accès universel à la prévention et au traitement du VIH devienne une réalité. Il a fait remarquer que ces objectifs nécessiteront des efforts substantiels à long terme, mais aussi reconnu qu’il était important de rester optimiste : « Le sida est peut-être l’un des problèmes majeurs de notre époque » a-t-il dit « mais ce problème a de toute évidence une solution aujourd’hui ».

Les pays ont été orientés dans leur riposte à l’épidémie de sida par la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de 2001 et la Déclaration politique sur le VIH/sida 2006. Ces deux déclarations ont joué un rôle important pour accroître la sensibilisation mondiale à la question du VIH et pour coordonner les efforts visant à élargir et intensifier l’accès aux services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en rapport avec le VIH.

Le responsable de la délégation russe a exprimé l’engagement de son pays vis-à-vis de la riposte en déclarant que la Russie était prête à « assumer le leadership de la lutte contre le sida dans la région, en comprenant l’épidémie et en assumant la responsabilité du développement d’une assistance technique, financière et organisationnelle ».

La Chine a félicité les Nations Unies pour ses « efforts indéfectibles » pour promouvoir une action mondiale concertée contre le sida et a qualifié ses propres efforts de prévention et de traitement du VIH de « mesures stratégiques essentielles pour la survie d’une nation ».

L’Argentine, qui a inscrit le droit à la santé dans sa constitution depuis 1994, a souligné la nécessité de continuer à travailler pour faire tomber les obstacles juridiques qui entravent la riposte à l’épidémie.

La société civile a été massivement représentée lors de la réunion. Des représentants de groupes du monde entier ont participé à un large éventail de forums, apportant ainsi des informations essentielles sur les travaux des communautés pour lutter contre le sida. Le mardi 10 juin, une audience interactive de la société civile a été organisée avec des représentants des Etats Membres et des observateurs pour discuter des mythes et des réalités de l’élargissement et l’intensification de l’action en direction de l’accès universel.

S’exprimant à l’occasion de ce débat via un système de vidéoconférence, M. Mark Heywood, représentant du Réseau international d’organisations d’entraide et de lutte contre le sida (ICASO), a parlé sans détours de l’importance du respects de droits de la personne dans le contexte de la riposte au sida. Il a déclaré que c’était « un devoir pour les gouvernements, et non un choix, et un devoir pour la société civile de faire pression sur les gouvernements pour qu’ils atteignent les normes vis-à-vis desquelles ils se sont officiellement engagés en signant les déclarations ».

La Réunion de haut niveau a aussi proposé une série de tables rondes sur des sujets essentiels de la riposte au sida, notamment sur l’accès universel, le leadership dans les pays ayant des épidémies concentrées, l’égalité entre les sexes et la riposte à long terme.