Reportage

Les enjeux liés à l’accès universel dans les pays à faible prévalence d’Asie et du Pacifique

03 septembre 2008

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Le Dr Nafis Sadik, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le SIDA en Asie et dans le Pacifique, prononce une allocution lors de la clôture de la Deuxième réunion consultative régionale sur l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH dans les pays à faible prévalence. Photo : ONUSIDA

Dans les pays à faible prévalence du VIH, c’est-à-dire où moins de 1% de la population est déclarée vivre avec le VIH, la riposte efficace au sida comporte des enjeux spécifiques. Afin d’évaluer ces questions dans la région Asie-Pacifique, la deuxième réunion consultative régionale sur l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH s’est tenue à Manille les 26-28 août 2008.



Les enjeux pour les pays à faible prévalence

Lorsqu’une minorité de la population est affectée par le VIH, on risque d’accorder une priorité moindre aux programmes de lutte contre le sida qu’à d’autres priorités en concurrence dans le domaine du développement. En outre, l’épidémie peut rester relativement « invisible » dans une société où la transmission du VIH est provoquée principalement par des comportements liés aux rapports sexuels rémunérés sans protection, à l’utilisation d’aiguilles et de seringues par des personnes qui s’injectent des drogues, et aux rapports sexuels non protégés entre hommes.

« Connaître votre épidémie locale »

Etant donné ces enjeux, les experts rappellent l’importance qu’a pour un pays le fait de savoir ce qui entraîne spécifiquement son épidémie et de dépenser les ressources de manière ciblée. Ainsi « connaître votre épidémie locale » et choisir la bonne association d’interventions auront pour résultat une riposte plus rentable et plus fructueuse.

Amener les services là où l’on en a le plus besoin

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(De gauche à droite) Le Dr Mario Villaverde, Sous-Secrétaire du Département de la Santé, République des Philippines ; M. Rico Gustav, APN+ ; S.E. Lyonpo Zangley Dukpa, Ministre de la Santé, Royaume du Bhoutan ; M. Andric Nelson, Directeur exécutif associé, Ceballos, Cambodge ; S.E. Nimal Siripala de Silva, Ministre des Soins de santé et de la Nutrition, Sri Lanka ; le Dr Purnima Mane, Directeur exécutif adjoint, Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) ; S.E. Ratu Epeli Nailatikau, Ministre des Affaires étrangères par intérim, Fidji, participent à une conférence de presse de clôture. Photo : ONUSIDA

Le rapport de la Commission indépendante sur le sida en Asie publié au début de cette année a rappelé qu’il était vital que les ripostes nationales soient fondées sur des preuves et d’apporter les services là où l’on en a le plus besoin. Toutefois, une difficulté supplémentaire pour les pays à faible prévalence est d’atteindre les personnes dont le comportement risque de les pousser à se mettre en marge de la société – il s’agit notamment des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des personnes qui s’injectent des drogues, des professionnel(le)s du sexe et de leurs clients.

Asie et Pacifique

En dépit de quelques progrès notoires pour contenir l’épidémie, les infections sont toujours en hausse dans la région Asie-Pacifique et elles ont atteint des niveaux concentrés dans plusieurs pays qui était qualifiés auparavant de pays à faible prévalence. Il n’y a pas lieu de se glorifier d’une faible prévalence, plutôt en accord avec l’objectif No 6 du Millénaire pour le développement ; l’appel à l’action doit porter sur le passage d’une prévalence faible à une prévalence zéro.

Deuxième réunion consultative régionale sur l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH

Pour évaluer ces problèmes complexes dans la région Asie-Pacifique, la deuxième réunion consultative régionale sur l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH s’est tenue à Manille du 26 au 28 août 2008.

Cette réunion de trois jours était accueillie par le Département de la Santé de la République des Philippines et co-organisée avec l’appui de l’ONUSIDA et de ses Coparrainants. Plus de 100 délégués y ont participé, notamment des ministres de la santé, un ministre des affaires étrangères par intérim et des experts en provenance de gouvernements, de la société civile et d’organismes internationaux. L’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida en Asie et dans le Pacifique, le Dr Nafis Sadik, y a également assisté, ainsi que le Dr Purnima Mane, Directeur exécutif adjoint, Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et M. Prasada Rao, Directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Asie et le Pacifique.

La réunion a passé en revue les conclusions et recommandations de la Commission sur le sida en Asie, qui comprenaient entre autres le fait que les chefs d’Etat des pays asiatiques devraient assumer davantage leur rôle de leaders dans les ripostes nationales au sida. Elle s’est achevée par l’adoption de la Déclaration de Coopération de Manille 2008 (en anglais) par laquelle les pays à faible prévalence d’Asie et du Pacifique s’engagent à mobiliser les ressources requises pour atteindre les cibles de l’accès universel, à intensifier les stratégies efficaces reposant sur des preuves de la nature des épidémies sévissant dans ces pays, et à concevoir des programmes spécifiques aux contextes particuliers.