Reportage

La Campagne mondiale en faveur des OMD axés sur la santé

25 septembre 2008

20080925_gh_200.jpg
La Campagne mondiale en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement axés sur la santé: le rapport de la première année 2008.

Un groupe de leaders, réunis le 26 septembre 2007 à New York, a lancé la Campagne mondiale en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) axés sur la santé. Cette Campagne a pour but de relancer les activités entourant les Objectifs 4, 5 et 6, qui portent sur la nécessité urgente d’améliorer la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants et de lutter contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies.

Un rapport de situation a été publié aujourd’hui 25 septembre afin de marquer la première année de la Campagne mondiale en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement axés sur la santé. Il présente les principales activités entreprises au cours de l’année écoulée et appelle l’attention sur les actions concrètes qui seraient nécessaires pour accomplir les progrès indispensables à la réalisation des OMD axés sur la santé d’ici à 2015.

Lire la contribution du Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA:

Elargir les programmes en vue de l’accès universel : sida, paludisme, tuberculose et vaccination

Le sida est inextricablement lié aux autres OMD : l’éducation, l’égalité entre les sexes et l’éradication de la pauvreté sont toutes cruciales pour la lutte contre le sida. Et dans de nombreux pays, la baisse des infections et des décès dus au sida est essentielle si l’on veut avancer vers la réalisation des autres OMD.

A la fin de 2007, le nombre de nouvelles infections à VIH et de décès liés au sida à l’échelle mondiale avait entamé un déclin – dû dans une large mesure aux actions entreprises grâce aux engagements politiques. Lors des sommets du G8 en 2005 et 2008, ainsi qu’à la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le VIH/sida en 2006, les leaders ont convenu d’avancer sur la voie de l’accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et au soutien en matière de VIH d’ici à 2010.

On compte aujourd’hui 105 pays dotés d’objectifs nationaux autour de l’accès universel et 147 pays ont soumis cette année des rapports de situation. En 2007, les investissements dans des programmes relatifs au VIH ont atteint US$10 milliards, par rapport à US$8,3 milliards en 2005. Des efforts extraordinaires ont permis de placer trois millions de personnes sous traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible et intermédiaire en 2007, soit un million de plus qu’en 2006.

Plusieurs pays fortement touchés font des progrès dans le domaine de la prévention du VIH. On note des baisses du nombre de personnes ayant eu plus d’un(e) partenaire au cours de l’année écoulée, une augmentation du recours au préservatif parmi les jeunes qui changent souvent de partenaires et, en Afrique subsaharienne, des signes indiquant que les individus entament leur activité sexuelle à un âge plus tardif.

L’accès aux antirétroviraux susceptibles de prévenir la transmission mère-enfant (TME) du VIH s’est amélioré. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, un tiers des femmes qui en ont besoin peuvent obtenir ces médicaments, par rapport à 14% en 2005. Plusieurs pays, dont l’Argentine, le Botswana, la Fédération de Russie et la Géorgie sont pratiquement parvenus à l’accès universel, avec une couverture des services de prévention de la TME supérieure à 75%. Au Botswana, à peine 4% des enfants nés de mères séropositives au VIH sont infectés.

D’autres activités de prévention progressent également. Dans les 39 pays qui en font état, la couverture des services de prévention du VIH à l’intention des professionnel(le)s du sexe est de 60%. Pour les consommateurs de drogues injectables, cette couverture atteint près de 50% dans 15 pays et pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, elle est de 40% dans 27 pays.

Dans de nombreux pays, les programmes sida renforcent des systèmes de santé fragiles, en améliorant la prestation des services, le personnel, les systèmes d’information, la gouvernance ainsi que l’achat et la gestion des médicaments. Nous recommandons de consacrer un tiers des ressources attribuées au VIH/sida au renforcement des systèmes de santé.

Mais il reste encore bien à faire. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, deux tiers des personnes qui ont besoin d’antirétroviraux ne peuvent les obtenir. Pour deux personnes placées sous traitement, cinq contractent une infection. Le sida reste la plus importante cause de décès chez les adultes africains (25-49 ans) et figure parmi les dix premières causes de décès à l’échelle mondiale. Tout comme les changements climatiques, le sida exige une riposte à long terme. Nous devons intensifier les progrès et renforcer les liens avec d’autres programmes de santé, notamment ceux qui portent sur la tuberculose, la santé sexuelle et reproductive et la santé maternelle et infantile.

Pour cela, il faudra davantage d’argent : une augmentation de plus de 50% d’ici à 2010 pour garder le rythme actuel de croissance de la prévention et des traitements. C’est un prix qu’il vaut la peine de payer.

Peter Piot
Directeur exécutif
ONUSIDA