Reportage

Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique 2009 : faire disparaître les obstacles juridiques et la criminalisation

12 août 2009

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L’ONUSIDA a organisé, mercredi 12 août, une réunion satellite au Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique. Photo: ONUSIDA/O.O'Hanlon

Les obstacles juridiques et la criminalisation empêchent la responsabilisation des populations clés plus exposées au risque d’infection, telles que les consommateurs de drogues injectables, les professionnel(le)s du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, car ils nient leur droit de mener une vie saine et sans danger ou entravent l’application de ce droit. Afin d’étudier ce problème social qui touche le monde entier et tenter d’y apporter des solutions, l’ONUSIDA a organisé, mercredi 12 août, une réunion satellite au Congrès international sur le sida en Asie et dans le Pacifique.

La législation peut constituer un outil puissant au sein de la riposte au sida. Lorsqu’elle s’appuie sur des normes respectant les droits de l’homme et qu’elle est mise en œuvre et appliquée de manière appropriée, la loi peut aider à enregistrer des résultats positifs en matière de santé publique et permet aux individus et aux communautés d’exercer leurs droits. De nombreux domaines du droit sont essentiels pour une riposte efficace : le droit régissant la santé publique, les lois anti-discriminatoires et favorisant l’égalité des femmes, le droit régissant les relations domestiques et la prévention de la violence sexuelle, le droit protégeant la propriété intellectuelle, la sécurité sociale, les lois relatives à la consommation de drogues, au commerce du sexe et aux prisons.

Des représentants des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et de la force publique ont participé au Congrès international, dans l’intention de trouver des moyens de faire disparaître les obstacles juridiques et la criminalisation touchant les populations les plus exposées dans divers contextes en Asie et dans le Pacifique. La réunion satellite était l’occasion, pour des législateurs, des agents de la force publique et des victimes, d’étudier des solutions possibles et efficaces.

« La situation régionale sur le plan de la criminalisation entourant les populations les plus exposées et les comportements à risque n’est pas à envisager avec optimisme », a déclaré Anand Grover, Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé, qui présidait la réunion. « Accorder une large place aux droits de l’homme et à leur protection est désormais un principe fondamental de l’Organisation des Nations Unies et du monde contemporain. »

En plus d’avoir étudié les incidences des obstacles juridiques et de la criminalisation sur les efforts de prévention du VIH, les participants ont analysé la forte influence des agents de la force publique sur la définition du contexte juridique et l’accès aux services liés au VIH. Les moyens employés par ces agents pour appliquer les dispositions juridiques, ou ce qui est interprété comme des directives juridiques, portent souvent atteinte aux droits de l’homme des populations touchées et constituent des obstacles supplémentaires à l’accès aux services de prévention et de traitement en matière de VIH.

Tous les participants ont reconnu qu’il existait des incertitudes relatives à la modification des dispositions juridiques existantes et une certaine inquiétude vis-à-vis des effets qu’elle pourrait engendrer. Il s’agit en outre d’un processus qui exige du temps – une composante essentielle de l’efficacité des actions de lutte contre le VIH. Ainsi, tout en œuvrant pour le changement comme solution à long terme, il est important de trouver l’espace et les occasions nécessaires pour mener des actions constructives au sein des structures existantes.