Reportage

Informations sur les ripostes au sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

04 février 2009

Woman with glasses speaking
Dr Renu Chahil-Graf, Administratrice, Equipe d’appui aux régions de l’ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord
Photo: ONUSIDA

En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, l’ONUSIDA estime à 35 000 le nombre de personnes qui ont été infectées par le VIH en 2007, ce qui porte à 380 000 le nombre de personnes vivant avec le virus. On estime que 25 000 personnes sont décédées de maladies liées au sida la même année. Des stratégies efficacement coordonnées de prévention, de traitement, de soins et d’appui en rapport avec le VIH sont essentielles si l’on veut réduire ces chiffres.

Pour avoir une vision plus claire des difficultés qu’il y a à conduire et coordonner une riposte au sida dans la région Moyen-Orient/Afrique du Nord, une évaluation des Autorités de coordination de la lutte nationale contre le sida de 16 pays a récemment été réalisée par l’Equipe d’appui aux régions de l’ONUSIDA.

« Avoir des informations sur les atouts de leur riposte nationale aide les partenaires de pays à identifier les opportunités pour améliorer la coordination » a déclaré le Dr Renu Chahil-Graf, Administratrice, Equipe d’appui aux régions de l’ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

« Forts de ces renseignements, les pays sont mieux informés pour prendre des décisions conduisant à l’objectif commun d’accès universel aux services de traitement, de prévention, de soins et d’appui en rapport avec le VIH pour ceux qui en ont besoin » a-t-elle précisé ensuite.

Evaluation des Autorités de coordination de la lutte nationale contre le sida

People listening to speaker
Ministres, hauts responsables de la Santé et autres responsables gouvernementaux de la région MENA
Photo: ONUSIDA

L’évaluation a porté sur les structures institutionnelles, la gouvernance, les relations entre organes coordonnateurs, le renforcement des capacités, les problèmes d’harmonisation, d’alignement et opérationnels, et proposé une série de recommandations.

Sur la base de cet examen, l’ONUSIDA a organisé le mois dernier la première région régionale sur la coordination nationale de la lutte contre le sida en collaboration avec le Sultanat d’Oman à Muscat.

Plus de 80 participants composés d’administrateurs de programmes nationaux de lutte contre le sida, de hauts responsables de la Santé et autres responsables gouvernementaux du Sultanat d’Oman, d’Algérie, d’Egypte, d’Iran, de Jordanie, du Liban, du Maroc, de Palestine, d’Arabie saoudite, de Somalie, du Soudan, de Syrie, de Tunisie, des Emirats arabes unis et du Yémen ont pris part à cette réunion de trois jours. Des représentants de l’OMS, du PNUD, de l’UNFPA, de la Banque mondiale et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) ont également participé à cet événement.

Avoir des informations sur les atouts de leur riposte nationale aide les partenaires de pays à identifier les opportunités pour améliorer la coordination. Forts de ces renseignements, les pays sont mieux informés pour prendre des décisions conduisant à l’objectif commun d’accès universel aux services de traitement, de prévention, de soins et d’appui en rapport avec le VIH pour ceux qui en ont besoin.

Dr Renu Chahil-Graf, Administratrice, Equipe d’appui aux régions de l’ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

Réunissant les Ministres de la Santé, les Ministres de la Jeunesse et des Sports ainsi que les Ministres des Affaires et des Services sociaux, les relations réciproques ont facilité des approches transversales pour faire progresser les ripostes au sida.

Les ‘Trois principes’

A travers le monde, tout le monde s’accorde sur la nécessité d’utiliser plus efficacement les précieuses ressources qui existent. Des partenariats coordonnés et harmonisés sont essentiels pour y parvenir. Cela s’est traduit par l’approbation d’un ensemble de principes proposés par l’ONUSIDA. Les ‘Trois principes’ structurent les initiatives nationales et internationales de lutte contre le sida.

Mettre en œuvre les Trois principes à l’échelon du pays nécessite que les structures de coordination de la lutte nationale contre le sida soient impliquées dans les domaines suivants :

  1. Conduire l’élaboration de plans stratégiques nationaux dont les priorités sont définies
  2. Renforcer des systèmes de suivi et d’évaluation qui facilitent la supervision et la résolution des problèmes du programme national
  3. Diriger des examens participatifs des résultats des parties prenantes dans l’harmonisation et l’alignement de leur appui sur le programme national.

 

Le réunion de trois jours avait pour thème : ‘Partager les expériences sur les Trois principes en action au Moyen-Orient et en Afrique du Nord’. Outre l’examen des résultats de l’évaluation, une feuille de route a été élaborée pour chaque pays pour l’année à venir.

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S.E Hasna Barkat Daoud, ministre de la Jeunesse, des Sports et du Tourisme de Djibouti (à gauche) et M. Elie Aaraj, président du réseau régional des ONGs dédiées au sida de la région MENA
Photo: ONUSIDA

Les pays de la région Moyen-Orient/Afrique du Nord ont reçu environ US$ 431 millions du Fonds mondial sur les quatre dernières années. Des recommandations pour redynamiser les ripostes nationales au sida dans cette région ont été discutées lors de plusieurs réunions et groupes de travail différents, et récapitulées pendant la cérémonie de clôture.

L’objectif de l’accès universel

« Nous avons tous conscience que nous sommes loin d’avoir atteint l’objectif d’accès universel qui rendra la prévention, le traitement et la prise en charge du VIH accessibles à tous ceux qui en ont besoin d’ici à 2010 » a déclaré Jihane Tawilah, Représentante de l’OMS et Présidente du Groupe thématique de l’ONUSIDA à Oman.

« En 2007, on estimait à 150 000 le nombre total de personnes vivant avec le VIH qui avaient besoin d’un traitement antirétroviral dans la région. Six pour-cent seulement de ces personnes recevaient un tel traitement, ce qui est considéré comme le taux de couverture le plus faible au niveau mondial dans le classement régional de l’OMS » a-t-elle ajouté.

La priorité dans la région est d’appliquer des stratégies de prévention efficaces et d’augmenter la couverture des traitements antirétroviraux, a-t-elle indiqué en ajoutant « Cela nécessitera de réexaminer nos politiques et nos pratiques, et de réorienter en conséquence nos efforts et nos ressources vers des actions plus efficaces pour atteindre nos objectifs d’accès universel ».

Le Dr Chahil-Graf a également souligné la nécessité d’accroître la prise de conscience concernant le sida dans les segments de la société non encore sensibilisés aux informations de prévention du VIH.