Reportage

Nouvelles du terrain : Le Directeur du département VIH/sida de l’OMS visite un centre de traitement qui fait œuvre de pionnier en Namibie

01 juillet 2009

Ce reportage est déjà paru sur le site www.who.int

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Le Dr Kevin De Cock rencontre Francina, atteinte de plusieurs complications médicales, à l’hôpital Katutura. L’OMS et ses partenaires préparent actuellement la première évaluation nationale de la résistance aux médicaments anti-VIH en Namibie et Katutura a été choisi comme site pilote.
Photo: OMS/James Oatway 2009

Pour sa dernière mission en tant que Directeur du Département VIH/sida de l’OMS, le Dr Kevin De Cock s’est rendu à l’hôpital d’Etat de Katutura, à Windhoek, Namibie, où il a fait l’éloge des efforts déployés par les pouvoirs publics nationaux et les fournisseurs de soins pour élargir la fourniture des traitements antirétroviraux à tous ceux qui en ont besoin.

« Nous nous trouvons dans un grand hôpital public qui, il y a cinq ou six ans, était sans aucun doute rempli de malades atteints de maladies graves liées au VIH, » a déclaré le Dr De Cock, qui s’est rendu à Windhoek dans le courant de ce mois pour la réunion 2009 des responsables de la mise en œuvre des programmes de lutte contre le VIH/sida. « Il n’y aurait pas eu un seul lit vide et nous aurions vu un grand nombre de malades terriblement amaigris, » a-t-il ajouté.

Grâce à l’expansion des traitements antirétroviraux, la plupart de ceux qui obtiennent un traitement contre le VIH à l’hôpital de Katutura sont maintenant suivis par un service ambulatoire. De plus, le Dr De Cock a relevé, au cours de sa visite dans les services de l’hôpital, que la plupart des personnes séropositives au VIH avaient l’air en bonne santé, ce qui démontre « les mérites d’un accès opportun à la thérapie antirétrovirale. »

La Namibie connaît un des taux de prévalence du VIH les plus élevés du monde, et on estime à 15,3% la population adulte infectée. Selon les chiffres les plus récents dont on dispose, quelque 52 000 personnes bénéficiaient d’un traitement antirétroviral à fin 2007.

Le programme de traitement antirétroviral de l’hôpital de Katutura a été lancé en 2003 au tout début de l’Initiative ‘3 millions d’ici 2005’, un mouvement mondial mené par l’OMS et ses partenaires, dont le but était de placer trois millions de personnes sous traitement antirétroviral d’ici à 2005. Si le but n’a été atteint qu’en 2007, l’initiative a toutefois encouragé les pays à revenu faible et intermédiaire à se lancer dans une expansion sans précédent des traitements antirétroviraux.

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Environ 5000 adultes et 1100 enfants séropositifs au VIH reçoivent maintenant régulièrement un traitement antirétroviral au dispensaire et 80 à120 personnes supplémentaires sont inscrites chaque mois. De nombreux patients apprennent leur sérologie VIH dans les sites de dépistage gratuit du VIH aux alentours de Katutura.
Photo: OMS/James Oatway 2009

« Lorsque nous avons commencé, en 2003, aucun médecin n’était formé à la prise en charge de la thérapie antirétrovirale, » explique le Dr Refanus Kooper, le médecin namibien qui dirige le dispensaire de traitement antirétroviral. « Nous avons commencé à former les médecins en nous fondant sur les directives de l’OMS puis en les normalisant pour les adapter à la situation de notre pays. »

Environ 5000 adultes et 1100 enfants séropositifs au VIH reçoivent maintenant régulièrement un traitement antirétroviral au dispensaire et 80 à120 personnes supplémentaires sont inscrites chaque mois. De nombreux patients apprennent leur sérologie VIH dans les sites de dépistage gratuit du VIH aux alentours de Katutura.

Si la majorité des personnes qui fréquentent l’hôpital de Katutura réagit bien au traitement, certaines d’entre elles souffrent de réactions indésirables. Le Dr De Cock a rencontré une de ces personnes lors de sa visite au dispensaire ; il s’agit d’une mère de six enfants, âgée de 55 ans, qui souffre de plusieurs complications médicales, dont une tuberculose extrapulmonaire et des lésions hépatiques. Les médecins estiment que ces complications sont probablement imputables à la névirapine, un médicament antirétroviral. L’état de santé de la patient illustre un autre aspect de l’élargissement des traitements, indique le Dr De Cock: « La thérapie antirétrovirale c’est simple, mais peut-être pas toujours aussi simple que cela. »

L’ampleur de la résistance aux médicaments anti-VIH dans les pays aux ressources limitées n’a pas été systématiquement étudiée. En collaboration avec les autorités sanitaires nationales et d’autres partenaires, l’OMS met actuellement en place la première évaluation de la résistance aux médicaments antirétroviraux de Namibie, en se fondant sur sa stratégie mondiale 2008. L’hôpital de Katutura a été choisi comme site pilote de cette initiative.