Reportage

Consultation sur la prévention du VIH en Fédération de Russie

10 mars 2009


Une consultation sur les progrès et les lacunes entourant l’accès universel à la prévention du VIH en Fédération de Russie, ainsi que sur les prochaines étapes en vue de sa réalisation, s’est tenue les 25 et 26 février à Moscou.
Photo: ONUSIDA

Une consultation sur les progrès et les lacunes entourant l’accès universel à la prévention du VIH en Fédération de Russie, ainsi que sur les prochaines étapes en vue de sa réalisation, s’est tenue les 25 et 26 février à Moscou. La réunion a été organisée par le ministère russe de la Santé et du Développement social, le Service fédéral de surveillance en matière de protection des droits des consommateurs et du bien-être de l’individu, le Centre fédéral de lutte contre le sida, et l’ONUSIDA. Une centaine de professionnels des soins de santé y ont participé, parmi lesquels des représentants de l’Association russe des personnes vivant avec le VIH et des membres de la société civile de 23 régions russes.

La Russie a réalisé d’importants progrès vers la réalisation de ses objectifs en matière d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui dans le domaine du VIH, adoptés dans la Déclaration politique 2006 sur le VIH/sida. En 2008, 55 000 personnes ont reçu un traitement contre le VIH, et 24 millions de personnes ont subi un dépistage du VIH. Cette année, pour la première fois, 400 millions de roubles (environ 14 millions de dollars américains) du budget fédéral ont été affectés à la prévention du VIH, soit deux fois plus que la somme allouée les années précédentes.

"Quelque 400 projets de prévention sont réalisés dans le cadre du Projet national prioritaire de santé. Malgré cela, l’épidémie de VIH ne cesse de se propager. Certes, des progrès ont été accomplis dans les domaines du traitement contre le VIH, du dépistage et de la prévention de la transmission mère-enfant, mais il faut améliorer d’autres interventions préventives."

Alexander Goliusov, le responsable du Département VIH/sida au sein du Service fédéral de surveillance en matière de protection des droits des consommateurs et du bien-être de l’individu

En Russie, le nombre de nouvelles infections à VIH, qui atteint presque 40 000 par an, n’a pas diminué, malgré l’augmentation des dépenses et l’élargissement de la couverture des programmes de prévention du VIH visant les populations clés plus exposées au risque d’infection, notamment les consommateurs de drogues injectables, les professionnel(le)s du sexe, les prisonniers et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les jeunes et la population générale. Ces chiffres confirment qu’il est nécessaire d’accroître la couverture des populations clés en mettant au point des méthodes de prévention fondées sur des données probantes et en assurant la fourniture de services de qualité.

La réunion a été l’occasion d’aborder les questions les plus urgentes dans le domaine de la prévention du VIH en Russie. Les participants ont analysé le besoin de cerner les composantes inadaptées des activités de prévention du VIH et de renforcer l’efficacité de celles-ci en adoptant des mesures spécifiques. Alexander Goliusov, le responsable du Département VIH/sida au sein du Service fédéral de surveillance en matière de protection des droits des consommateurs et du bien-être de l’individu, a déclaré :


En Russie, le nombre de nouvelles infections à VIH, qui atteint presque 40 000 par an, n’a pas diminué.
Photo: ONUSIDA

« Quelque 400 projets de prévention sont réalisés dans le cadre du Projet national prioritaire de santé. Malgré cela, l’épidémie de VIH ne cesse de se propager. Certes, des progrès ont été accomplis dans les domaines du traitement contre le VIH, du dépistage et de la prévention de la transmission mère-enfant, mais il faut améliorer d’autres interventions préventives. »

Actuellement, 45% des efforts de prévention du VIH dans tout le pays ciblent les populations les plus exposées, et 55% des projets sont centrés sur diverses formes d’appui pour les personnes vivant avec le VIH. La Russie met en œuvre différents programmes novateurs efficaces. Toutefois, la conférence a mis l’accent sur le fait que la plupart des projets ne dépassaient pas le stade des activités pilotes. Ainsi, les mesures de prévention visant les populations exposées au VIH demeurent insuffisantes. Par exemple, les besoins des jeunes ne sont pas suffisamment pris en compte dans les activités de prévention du VIH. En 2007, seuls 33,8% des jeunes de 15 à 24 ans avaient une conception correcte de l’infection à VIH. Le gouvernement russe s’est fixé l’objectif d’élever ce chiffre à 95% pour 2010.

« La Russie a accompli des progrès considérables vers un certain nombre d’indicateurs relatifs à l’accès universel, principalement dans le domaine du traitement contre le VIH. Malheureusement, comme dans bien d’autres pays, l’élargissement des programmes de prévention du VIH visant notamment les populations les plus exposées et les jeunes progresse plus lentement que les avancées en matière de traitement », a affirmé Marina Semenchenko, responsable d’équipe par intérim du Bureau de l’ONUSIDA en Russie. « À la réunion, des experts russes ont eu un échange de vues sur les mesures efficaces et inefficaces de prévention du VIH et sur ce qui pourrait être accompli pour parvenir à des résultats tangibles dans ce domaine. »

Dans le cadre de la consultation, la question de l’introduction d’un programme de prévention du VIH susceptible d’être maintenu à long terme au niveau des études secondaires a également été abordée. Actuellement, les informations relatives au VIH – les moyens de transmission et de prévention – figurent dans des matières scolaires telles que la biologie ou la santé et l’hygiène. Toutefois, elles n’offrent pas une vision adaptée et actualisée de la maladie.

Les participants de la réunion ont en outre souligné que l’un des principaux obstacles à des programmes efficaces de prévention du VIH était l’absence de collaboration interinstitutions et la participation limitée du service de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants dans la prise en considération des besoins des consommateurs de drogues injectables.

Les débats ont donné lieu à une résolution assortie de recommandations relatives à un ensemble de mesures requises, en particulier la nécessité de définir un axe national de prévention du VIH. La résolution finale sera soumise à la Commission gouvernementale sur les questions de prévention, de diagnostic et de traitement de la maladie provoquée par le virus de l’immunodéficience humaine.