Reportage

Le Secrétaire général des Nations Unies exhorte les pays à suivre l'exemple des Etats-Unis et à lever les restrictions de voyage pour les personnes vivant avec le VIH

31 octobre 2009

Genève/New York, 31 octobre 2009 — L'ONUSIDA se réjouit de l'annonce faite par le Président Obama de sa décision sans appel de lever les restrictions à l'entrée sur le territoire américain fondées sur l'état sérologique vis-à-vis du VIH.  Cet abandon des restrictions de voyage pour les personnes séropositives met fin à une politique mise en place en 1987. De telles restrictions, fortement contestées par l'ONUSIDA, sont discriminatoires et ne protègent pas la santé publique.

« Je félicite le Président Obama pour sa décision de lever les restrictions à l'entrée sur le territoire des Etats-Unis pour les personnes vivant avec le VIH », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon. « J'exhorte les autres pays imposant de semblables restrictions à prendre les mesures nécessaires afin que celles-ci soient abandonnées au plus vite. »

Le Secrétaire général des Nations Unies a fait de la disparition de stigmatisation et de la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH une affaire personnelle. Il a pour la première fois appelé à l'abandon de ces restrictions de voyage en 2008, dans son discours à l'Assemblée générale lors de la Réunion de haut niveau sur le sida. « Le fait d'établir une quelconque discrimination à l'encontre de ces personnes, y compris en ce qui concerne leur capacité à voyager d'un pays à l'autre, devrait nous emplir de honte », a déclaré le Secrétaire général en août de l'année dernière, à l'occasion de la Conférence mondiale sur le sida.

A sa demande, plusieurs pays, dont son pays d'origine, la République de Corée, sont actuellement dans les dernières phases d'un abandon complet de ces restrictions. Parmi les autres pays envisageant la levée de ces restrictions figurent la Chine et l'Ukraine. En 2008, le Conseil de l'ONUSIDA a encouragé tous les pays à éliminer les restrictions à l'entrée, au séjour et à la résidence liées au VIH, et à s'assurer que les personnes vivant avec le VIH ne soient plus exclues, détenues ou expulsées sur la base de leur statut sérologique.

« Imposer des restrictions de voyages aux personnes vivant avec le VIH ne se justifie en aucun cas sur le plan de la santé publique. Cela constitue également une violation des droits de l'homme », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Nous espérons que d'autres pays qui continuent à imposer de telles restrictions les abandonneront au plus vite. »

Près de 59 pays imposent différentes formes de restrictions de voyage à l'encontre des personnes vivant avec le VIH. Les Directives internationales concernant le VIH/sida et les droits de l'homme spécifient que toute restriction de la liberté de circulation ou de choix de résidence fondée uniquement sur une séropositivité supposée ou avérée, y compris le dépistage du VIH chez les voyageurs internationaux, est discriminatoire. Les restrictions de voyage n'ont également aucune justification économique. Les personnes vivant avec le VIH peuvent avoir une vie professionnelle longue et productive, un fait qui contredit l'argument économique qui sous-tend certaines restrictions globales ; en effet, il convient de mettre en balance le coût supposé des migrants pour les systèmes de santé et les avantages de leur contribution potentielle.