Reportage

Lutter contre la consommation de drogues injectables est une composante essentielle de la riposte au sida en Lituanie

19 février 2010

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Une étude de l’OMS publiée en 2008 a révélé que le traitement de substitution aux opiacés dans les pays à revenu faible et intermédiaire (comme ailleurs) réduisait de manière significative les comportements à risque, améliorait la santé des patients et aidait à les réintégrer dans la société.
Directives de l’OMS pour le traitement pharmacologique de la dépendance aux opiacés accompagné d’une aide psychosociale. Photo: OMS/Piotr Malecki

La deuxième série de dossiers intitulés ‘Nouvelles du terrain’ diffusés sur Internet par l’Organisation mondiale de la Santé pour mettre en lumière ses travaux à l’échelon des pays fait un gros plan sur le Centre pionnier de traitement des toxicomanies de Vilnius en Lituanie. 

Le centre est considéré comme un modèle en matière de meilleures pratiques pour traiter la toxicomanie. Les consommateurs d’héroïne reçoivent quotidiennement un traitement à la méthadone et ont accès à un service mobile d’échange d’aiguilles et de seringues appelé le ‘Blue bus’ (le bus bleu). Cinq jours par semaine, les travailleurs sociaux qui gèrent ce bus se rendent dans des lieux fréquentés par les consommateurs de drogues, distribuent des matériels d’injection stériles et informent sur les services de santé et sociaux. Souvent marginalisés, les consommateurs de drogues cherchent rarement à se faire soigner.

En étroite coopération avec l’Organisation mondiale de la Santé, le centre utilise les directives et le plaidoyer de l’OMS pour renforcer ses travaux.

En Lituanie, les activités de réduction des risques ont débuté tôt après l’apparition de l’épidémie de VIH et sont considérés comme ayant contribué à maintenir la prévalence du virus à un niveau relativement bas dans le pays. En 2008, le niveau de la prévalence en Lituanie représentait moins d’un dixième de celui de certains pays voisins, et la proportion de nouveaux cas de VIH liés à la consommation de drogues injectables diminue régulièrement. 

Il est essentiel de travailler avec les consommateurs de drogues injectables d’Europe orientale et d’Asie centrale. La consommation de drogues injectables – qui est à l’origine de 75-80 % de l’ensemble des cas d’infection – est le principal mode de transmission du VIH dans la région. Une étude de l’OMS de 2008 a révélé que le traitement de substitution aux opiacés dans les pays à revenu faible et intermédiaire réduisait de manière significative les comportements à haut risque, améliorait la santé et aidait les consommateurs de drogues injectables à réintégrer la société.

Trois centres de connaissances régionaux de l’OMS axés sur la réduction des risques ont été établis, parmi lesquels le centre de Vilnius joue un rôle central. Les centres regroupent les connaissances collectives des experts régionaux et internationaux, et fournissent une assistance technique, des formations et une tribune pour échanger des idées afin d’élargir et d’approfondir la riposte au sida.

Ce dernier dossier ‘Nouvelles du terrain’ présente un reportage photo sur le Centre de traitement des toxicomanies de Vilnius, un entretien avec son Directeur, le Dr Emilis Subata, et un article sur les Centres de connaissances de l’OMS.