Reportage

Des jeunes commentent les nouvelles données de l'ONUSIDA

22 juillet 2010

Dr Peter Ghys, Chief of Epidemiology and Analysis Division UNAIDS, presented the findings of the new analysis together with the Vienna Youth Force at the International AIDS Conference
Dr Peter Ghys, Chief of Epidemiology and Analysis Division UNAIDS, presented the findings of the new analysis together with the Vienna Youth Force at the International AIDS Conference. Credit: UNAIDS/Anne Rauchenberger

Partout dans le monde, le comportement des jeunes évolue, en particulier dans certaines régions d'Afrique subsaharienne. Ces jeunes deviennent sexuellement actifs plus tardivement, ont moins de partenaires multiples, et ceux qui en ont plusieurs recourent de plus en plus au préservatif. Résultat, la prévalence du VIH au sein de cette population baisse dans de nombreux pays clés, selon une nouvelle analyse de l'ONUSIDA.

Le docteur Peter Ghys, Chef de la division Epidémiologie et Analyse de l'ONUSIDA, a présenté ces conclusions aujourd'hui, avec la Vienna Youth Force, lors de la Conférence internationale sur le sida.

L'étude rend compte d'une tendance à la baisse de la prévalence du VIH dans 16 pays, chez les jeunes de 15 à 24 ans, et avance que ce déclin est largement imputable à la chute des nouvelles infections à VIH dans cette tranche d'âge. Dans 15 des 21 pays du monde les plus touchés par le VIH, une diminution de 25 % du taux de prévalence a été constatée.

Pour le docteur Ghys, la tendance constatée concernant la prévalence du VIH reflète la tendance en matière de comportement sexuel.

« L'ONUSIDA appelle les pays à mettre en œuvre un ensemble complet de programmes en vue de réduire le risque chez les jeunes ; en outre, ces derniers peuvent et doivent être des acteurs des changements », a ajouté le docteur Ghys.

Des jeunes engagés dans la riposte au sida dans les pays où le VIH est en déclin ont été invités à commenter les nouvelles conclusions.

Pour Kuena Diaho, de l'Alliance mondiale des unions chrétiennes féminines (YWCA) au Lesotho, il faut concevoir les programmes ciblant les jeunes afin qu'ils ne soient pas trop pesants. « Le Lesotho a opté pour une approche ludoéducative ; la prévention du VIH se fait au travers de la poésie et du sport. Ainsi, le message passe plus facilement », précise Kuena Diaho.

« Nous sommes un vaste réseau d'organisations de jeunes femmes. Nous utilisons Facebook pour partager des informations et nous organisons des rencontres pour parler d'éducation à la santé sexuelle et reproductive », explique Yvonne Akotho qui fait partie d'une association de scoutisme féminin au Kenya.

Remmy Shawa, jeune titulaire d'une bourse de l'ONUSIDA originaire de Zambie, souligne que ces nouveaux faits devraient être utilisés en tant qu'outil de plaidoyer pour montrer aux dirigeants les résultats obtenus lorsque les jeunes sont placés au centre de la riposte au sida.

Le docteur Ghys a conclu la session en faisant remarquer que ces résultats encourageants constituaient un retour sur investissement précoce des efforts consentis en matière de prévention du VIH. « Il faut poursuivre ces investissements et intensifier les programmes qui s'adressent aux jeunes et les impliquent », a ajouté le docteur Ghys.