Reportage

La conférence « Les femmes donnent la vie » se penche sur l’OMD5

08 juin 2010

L to R: United Nations Secretary-General Ban Ki-moonL to R: United Nations Secretary-General Ban Ki-moon, UNAIDS Goodwill Ambassador, Annie Lennox and UNAIDS Executive Director, Michel Sidibé. 07 June 2010. Credit: UNAIDS/S.Johnson

La santé maternelle et reproductive constitue aujourd’hui une priorité mondiale. Une conférence de trois jours, intitulée « Les femmes donnent la vie », vient de débuter à Washington, sur le thème : « Investir dans les projets liés aux femmes, c’est productif ». L’événement a pour principal objectif de souligner que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne sauraient être atteints sans cet investissement. Il doit aussi signaler qu’il reste juste assez de temps pour réaliser le cinquième OMD, qui porte sur l’amélioration de la santé maternelle, si le monde prend sans délai des engagements financiers.

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, et la nouvelle Ambassadrice itinérante de  l’ONUSIDA, Annie Lennox, ont prononcé les discours d’accueil lors de la séance d’ouverture qui a eu lieu en plénière.

Je crois que la riposte au sida est un point d’entrée qui permet de mieux investir dans les projets de tous niveaux liés aux femmes et aux filles, et de promouvoir les droits des femmes liés à la sexualité et à la reproduction.

Annie Lennox, Ambassadrice itinérante de l’ONUSIDA

« Nous pouvons réaliser de grands progrès à l’égard des principaux objectifs mondiaux liés au développement si nous intégrons les services contre le VIH dans les programmes de santé maternelle. Nous pouvons stopper la mortalité des mères due au VIH et réduire sensiblement la mortalité maternelle. Unissons nos efforts », a déclaré M. Sidibé.

Mme Lennox, qui intervenait sur le thème : « Les femmes aspirent à un monde qui donne la vie », a ajouté : « Je crois que la riposte au sida est un point d’entrée qui permet de mieux investir dans les projets de tous niveaux liés aux femmes et aux filles, et de promouvoir les droits des femmes liés à la sexualité et à la reproduction. Nous devons aider les femmes et les filles à mieux protéger leur santé et à garder la maîtrise de leur sexualité et de leur reproduction. »

Quelque 16 millions de femmes âgées de plus de 15 ans vivent avec le VIH dans le monde. En Afrique subsaharienne, les femmes constituent environ deux tiers des personnes vivant avec le VIH et dans de nombreuses régions du monde, le risque de l’infection au VIH est plus élevé pour elles que pour les hommes.

Dans les cultures où prévaut l’inégalité entre les sexes, les femmes sont plus facilement privées de tout accès aux services liés au VIH, à la maternité et à la reproduction, du fait des limites qui entravent leur pouvoir de décision, leurs ressources financières et leur mobilité, et des responsabilités qui sont les leurs à l’égard des enfants.

Une étude récente publiée dans la revue médicale The Lancet considère que le VIH a accru de 20 % le nombre des décès maternels dans le monde. Si la mortalité maternelle a reculé dans le monde, elle est en constante augmentation dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne du fait du VIH. En Afrique du Sud, selon les estimations, plus de 50 % des décès maternels sont dus au VIH.

Des progrès considérables ont cependant été réalisés dans le domaine des traitements. Les femmes sont, au fil des années, plus nombreuses à bénéficier de services de traitements contre le VIH. Cette amélioration est principalement due au fait que les femmes ont un accès élargi aux services anténatals de prévention contre la transmission du virus à leurs enfants et qu’elles sont plus nombreuses à venir solliciter des conseils ou un dépistage sur le VIH.

La conférence réunit plus de 2 000 participants de 115 pays, lesquels incluent 100 responsables gouvernementaux de plus de 30 pays. Elle a également constitué une plateforme d’annonce pour un essai qui sera mené pour la première fois parmi des femmes africaines. Cet essai porte sur l’utilisation d’un anneau vaginal contenant un produit antirétroviral qui pourrait être, un jour, préconisé comme moyen de prévention contre la transmission du VIH lors d’une relation sexuelle.
Si cet essai est approuvé, ce produit sera accessible à toutes les femmes en tant qu’outil de protection contre l’infection au VIH. L’essai a été initié par le Partenariat international pour les microbicides (IPM), un organisme à but non lucratif.

M. Sidibé a déclaré à propos de cet essai : « La prévention de la transmission du VIH est essentielle si nous voulons remporter la victoire à long terme et protéger la santé et la sécurité des générations futures. Si les innovations comme les microbicides réussissent, elles pourraient exercer un impact décisif. »

La conférence, qui se termine le 9 juin 2010, donne la parole à 300 intervenants, lors des 118 sessions prévues pour ces trois jours de débats. Les sujets incluent « La contraception moderne à l’âge de la maturité », « Les stratégies de lutte contre les infections sexuellement transmissibles » et « La parole est aux filles : Comprendre leur capacité de rayonnement ».