Reportage

L'ONUSIDA et Annie Lennox lancent un programme d'actions pour les femmes et les filles dans le contexte du VIH

02 mars 2010

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(de gauche) Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA; Annie Lennox, artiste et militante politique et sociale; Helen Clark, Administrateur du PNUD. NY, 2 mars 2010
Photo: ONUSIDA/B. Hamilton

À travers le monde, le VIH continue à toucher de manière disproportionnée les femmes et les filles. Les maladies liées au SIDA sont la principale cause de mortalité dans le monde parmi les femmes en âge de procréer (15 à 49 ans). Dans l'ensemble de l'Afrique subsaharienne, les femmes représentent environ 60 % des infections à VIH estimées. En Asie, la proportion de femmes par rapport aux hommes vivant avec le VIH est passée de 19 % en 2000 à 35 % en 2008.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Annie Lennox, artiste et militante politique et sociale, ont lancé aujourd'hui au siège des Nations unies à New York l' l'Agenda pour une action accélérée au niveau des pays afin d'attirer l'attention des leaders politiques internationaux sur le bien-être des femmes et des filles. Aujourd'hui, la Commission de la condition de la femme a commencé l’examen, 15 ans après, de la mise en oeuvre de la Déclaration de Beijing.

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Annie Lennox, artiste et militante politique et sociale  lance  l'Agenda pour une action accélérée au niveau des pays   NY, 2 mars 2010
Photo: ONUSIDA/B. Hamilton

Mettre un terme à la violence contre les femmes est une des principales priorités de l'ONUSIDA. Près de 70 % des femmes sont confrontées à la violence durant leur vie. En Afrique du Sud, une femme est violée toutes les minutes.

Le lancement, présidé par M. Sidibé, s'est déroulé sous la forme d'un dialogue impliquant près de 300 représentants des pouvoirs publics, de la société civile, des réseaux de femmes vivant avec le VIH et de défenseurs et de militants pour les droits de la femme.

« La brutalité à laquelle sont confrontées de nombreuses femmes et filles va bien au-delà des questions de politique sociale ; il s'agit essentiellement d'une question d'égalité et de justice. Ce problème doit devenir un thème de politique étrangère. L'Agenda pour une action accélérée au niveau des pays en faveur des femmes et des filles est une voie vers le dialogue ouvert avec les leaders de différents pays sur la manière de former le monde de demain » a déclaré Michel Sidibé à l'ouverture des débats.

Nous savons que l'inégalité entre les sexes expose des millions de femmes et de filles à travers le monde à un risque d'infection à VIH plus élevé.

Annie Lennox

Annie Lennox a lancé un appel pour un mouvement de grande envergure en faveur du changement en indiquant que les mesures contre le SIDA doivent intégrer les droits des femmes et des filles et remettre en question les rôles des genres afin de pouvoir enrayer l'épidémie de SIDA.

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Helen Clark, Administrateur du PNUD. NY, 2 March 2010
Photo: ONUSIDA/B. Hamilton

L'Agenda pour une action accélérée au niveau des pays vise à associer le mouvement pour les droits de la femme à la réponse internationale au SIDA et à mobiliser tous les intervenants, en commençant par l'ONUSIDA et le Fonds de développement des Nations unies pour la femme, par le biais d'un engagement politique plus marqué, de capacités plus fortes et d'une augmentation des ressources.

L'Agenda pour une action accélérée au niveau des pays en faveur des femmes et des filles est une voie vers le dialogue ouvert avec les leaders de différents pays sur la manière de former le monde de demain.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Les faits sont connus », a expliqué Annie Lennox, « nous savons que l'inégalité entre les sexes expose des millions de femmes et de filles à travers le monde à un risque d'infection à VIH plus élevé. Nous nous pouvons accepter que seulement 38 % des jeunes femmes aient une connaissance précise et globale du VIH. » 

Michel Sidibé a interrogé Annie Lennox sur le rôle que peuvent jouer la musique et la culture dans l'introduction de changements positifs dans les pratiques sociétales qui nuisent à la santé des femmes et des filles et qui bafouent leurs droits.

« Je lance un appel aux leaders politiques, religieux et économiques et aux communautés pour qu'ils rétablissent l'équilibre du pouvoir entre les hommes et les femmes, pour un monde meilleur » a répondu Annie Lennox.

L'Agenda pour une action accélérée au niveau des pays s'inscrit dans la réponse au besoin urgent de réagir face à l'inégalité persistente entre les sexes et aux violations des droits de l’homme qui touchent les femmes et les filles en particulier. Il souligne la nécessité de comprendre les effets particuliers de l'épidémie de VIH sur les femmes et les filles et de réagir et de traduire les engagements politiques en actions amplifiées.

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Le lancement s'est déroulé sous la forme d'un dialogue impliquant près de 300 représentants des pouvoirs publics, de la société civile, des réseaux de femmes vivant avec le VIH et de défenseurs et de militants pour les droits de la femme.
Photo: ONUSIDA/B. Hamilton

Un des aspects importants de l'Agenda est qu'il encourage les hommes à oeuvrer aux côtés des femmes pour l'égalité entre les sexes et qu'il remet en question les idéaux masculins qui se traduisent par une prise de risques plus grande et approuvent la violence contre les femmes et les filles.

Le programme commun des Nations unies, en place dans les pays, va entammer un dialogue avec la société civile, y compris les résaux de femmes vivant avec le VIH, les groupements de femmes, les pouvoirs publics et les partenaires du développement afin d'identifier les opportunités de renforcement de la réponse.