Reportage

Journée mondiale contre l’homophobie

17 mai 2010

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Le 17 mai est la Journée mondiale contre l’homophobie. L’homophobie est considérée comme l’un des principaux obstacles à la mise en place de stratégies de prévention du VIH. Sur les 192 États membres des Nations Unies, 85 possèdent des lois qui criminalisent toujours l’homosexualité et, dans quelques-uns de ces pays, certains comportements sont même passibles de la peine de mort.

À cette occasion, le Directeur Exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé déclarait : « j’encourage vivement les différents gouvernements à mettre en place des mesures visant à éliminer la stigmatisation et la discrimination auxquels sont sans cesse confrontés les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les lesbiennes, et les populations transsexuelles. Ils doivent également établir un environnement juridique et social qui garantirait le respect des droits de l’homme et qui instaurerait l’accès universel au soutien, aux traitements, aux soins et à la prévention du VIH. »



Message vidéo du Directeur Exécutif de l’ONUSIDA

Au moins 5 à 10% des infections VIH à travers le monde seraient contractées lors de rapports sexuels entre hommes, même si cette estimation varie considérablement selon les pays ou les régions. Les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes continuent de subir des discriminations de la part du personnel de santé, des prestataires de services, des employeurs et même de la police. Cette discrimination les empêche de dévoiler leur orientation sexuelle, ou même de se présenter dans les services dédiés au VIH. Ils sont par conséquent plus vulnérables aux infections, et les statistiques nationales ne reflètent pas la réalité de l’épidémie du VIH liée à des comportements homosexuels impliquant des hommes.

J’encourage vivement les différents gouvernements à mettre en place des mesures visant à éliminer la stigmatisation et la discrimination auxquels sont sans cesse confrontés les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les lesbiennes, et les populations transsexuelles.

Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l’ONUSIDA

La suppression des lois, des politiques et des pratiques répressives, de la stigmatisation et de la discrimination qui entravent la prévention efficace du virus du SIDA, est l’une des dix priorités de l’ONUSIDA dans le Cadre de résultats de l’onusida 2009-2011 (Joint Outcome Framework for 2009-2011). L’une des autres priorités majeures du Dispositif est de donner les moyens aux HSH, aux travailleurs du sexe et aux transsexuels de se protéger contre le VIH et d’avoir pleinement accès aux thérapies antirétrovirales.

La Déclaration d’Engagement pour la lutte contre le VIH et le SIDA de la Session Spéciale de l’Assemblée Générale des Nations Unies de 2001 (UNGASS), adoptée par tous les États membres, soulignait l’importance du fait de « prendre en considération les besoins des personnes les plus sujettes à de nouvelles infections favorisées par des facteurs tels que […] les pratiques sexuelles, et ceux des personnes les plus vulnérables. ». Dans la Déclaration Politique de 2006 des Nations Unies sur le VIH et le SIDA, les gouvernements se sont engagés à supprimer les barrières légales et à adopter des lois visant à protéger les populations vulnérables.

De nombreux gouvernements n’admettent pas que des hommes puissent avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes et qu’un rapport anal non protégé contribue à la transmission du VIH. Souvent, même si la reconnaissance devient effective, la volonté politique, les subventions et les programmes visant à pallier ce problème sont insuffisants.

Le Fonds Mondial s’est engagé pleinement à combattre les inégalités afin de favoriser l’extension des soins aux communautés HSH et transsexuelles, ainsi qu’à d’autres communautés.

Michel Kazatchkine, Directeur Exécutif du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme

« Dans toutes les régions du monde, une part importante des épidémies de VIH reste « clandestine » à cause de l’homophobie et de la transphobie. Seulement une personne HSH ou transsexuelle sur 10 environ a accès aux services de prévention du VIH », affirme Michel Kazatchkine, Directeur Exécutif du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme. « Le Fonds Mondial s’est engagé pleinement à combattre ces inégalités afin de favoriser l’extension des soins aux communautés HSH, transsexuelles ainsi qu’à d’autres communautés. ».

À Genève, où est implanté son siège social, l’ONUSIDA a accueilli un événement, au cours duquel a été projeté un court-métrage intitulé Un Cercle Infernal (A Deadly Circle), sur l’homophobie en Jamaïque et sur la manière dont elle affecte les populations, suivi d’un long-métrage documentaire offrant une vision réaliste des problèmes auxquels sont confrontés les transsexuels quant à l’accès à l’éducation, au travail, à la justice, aux services de santé, et autres services en Amérique latine.

Des débats ont également eu lieu entre Frank Mugisha, Directeur Exécutif, Président des Minorités Sexuelles en Ouganda, le militant défenseur des droits des LGBT, Ashok Row Kavi, également Officier du Corps Technique des Minorités Sexuelles de l’Office National Indien de l’ONUSIDA, et le Docteur Gottfried Hirnschall, Directeur du département VIH/SIDA de l’OMS.

Le 17 mai 1990, l’Assemblée Mondiale de la Santé a approuvé la 10ème Édition de la Classification Internationale des Maladies (Organisation Mondiale de la Santé) qui a établi que l’orientation sexuelle (hétérosexuelle, bisexuelle ou homosexuelle), ne serait plus « considérée comme une anomalie ». C’est la raison pour laquelle le 17 mai est désormais considéré comme la Journée mondiale contre l’homophobie.