Reportage

Un rapport appelle à l’intensification des stratégies de prévention contre le VIH parmi les HSH en Asie-Pacifique

28 mai 2010

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Un rapport sur la situation du VIH parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les transsexuels de la région Asie-Pacifique a récemment appelé à l’intensification des stratégies de prévention contre la transmission du virus et à l’élargissement de l’accès aux services de traitements, de soins et de soutien pour les personnes de ces groupes qui en ont besoin.

Ce rapport, intitulé « Interventions prioritaires de santé sexuelle contre le VIH dans le secteur médical pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les transsexuels dans la région Asie-Pacifique », a été compilé à l’issue d’une réunion qui s’est tenue à Hong-Kong, en février 2009, sous l’égide du Bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental, du PNUD, de l’ONUSIDA et du Ministère de la Santé de Hong-Kong.

Cette publication s’inscrit dans un contexte particulier puisqu’elle paraît à la suite de deux rapports similaires, émanant respectivement des Commissions sur le sida en Asie et dans le Pacifique, lesquels recommandent de se concentrer sur les populations les plus exposées (notamment les HSH et les transsexuels) pour maîtriser l’épidémie de VIH.

L’épidémie de VIH s’aggrave parmi ces deux groupes de personnes à l’échelon mondial. En Asie, le risque d’être infecté par le virus est, pour les HSH, de façon disproportionnée, 18,7 fois supérieur à celui de la population en général, a constaté le rapport. Le Modèle de l’épidémie asiatique prévoit que 46 % environ des nouvelles infections survenant en Asie auront lieu parmi les HSH d’ici à 2020 (soit une augmentation de 13 % par rapport à 2008) à moins d’une intensification des mesures de prévention efficaces.

Le rapport préconise l’abrogation des lois parlementaires et des décisions juridiques allant à l’encontre des droits constitutionnels des HSH. L’homosexualité constitue un délit pénal dans 18 pays de la région Asie-Pacifique. Cet état de fait induit des stigmatisations à son égard, et conduit ces hommes à agir de façon cachée, ce qui amoindrit la possibilité pour les programmes de prévention de les atteindre.

Le rapport recommande de sensibiliser les agents sanitaires, d’intégrer dans leurs services de santé des personnes vivant avec le VIH, comme les HSH et les transsexuels, et de recruter des personnes appartenant à ces deux groupes à des postes de direction et ce, afin d’amoindrir les difficultés liées aux réserves des agents sanitaires et de réduire les stigmatisations et les discriminations.

Le rapport recommande aussi d’engager des HSH dans les ripostes communautaires au VIH par des initiatives autogérées. Les HSH pourraient apporter un soutien aux services qui sensibilisent leur personnel sur les questions et les besoins qui leur sont propres. Les services de soutien et de conseil assurés par des pairs devraient être encouragés selon le rapport.

Les stratégies et plans nationaux du secteur de la santé pourraient appeler à l’implication des organisations de la société civile et des groupes de HSH et de transsexuels dans la planification stratégique, l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des programmes.

Le rapport recommande enfin d’engager l’OMS, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l’ONUSIDA, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et la Coalition sur la santé sexuelle masculine en Asie-Pacifique (APCOM) dans la planification, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des ripostes menées par le secteur de la santé contre le VIH à l’échelon local, national, régional et mondial.