Reportage

Le photographe Rankin s’allie à la campagne de solidarité contre le VIH de The Body Shop/ONUSIDA

29 novembre 2010

Posters developed for the UNAIDS and The Body Shop Be an Activist campaign. Photos by Rankin.

Les affiches developpés pour l’ONUSIDA et la campagne Be an Activist de The Body Shop. Photo : Rankin.

L’ONUSIDA s’est alliée à The Body Shop et à Rankin, photographe de renommée internationale, pour lancer une campagne internationale de solidarité autour du VIH, vous invitant à devenir un « militant » et à rejoindre les rangs de la riposte contre le VIH.

Pour insister sur le fait que le VIH ne respecte aucune frontière, l’affiche de la campagne montre plusieurs « militants », issus de parcours différents, capturés par le photographe de mode et portraitiste britannique, Rankin. La campagne nous rappelle qu’être militant peut signifier de nombreuses choses : monter sur un podium pour faire un discours, porter un ruban rouge pendant la Journée mondiale du sida, ou encore soutenir la riposte contre le VIH.

Les militants à l’affiche de cette campagne comprennent entre autres Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA et la chanteuse et militante Annie Lennox.

Cette campagne fait appel à tous, dans le monde entier, afin qu’ils montrent leur soutien et leur solidarité envers les personnes vivant avec le VIH. Les visuels de cette campagne, développés en partenariat avec l’ONUSIDA, offrent une nouvelle interprétation du design du symbolique ruban rouge, à travers un logo au pochoir conçu par l’équipe de créatifs de The Body Shop.

« A mesure que nous approchons des trente ans du sida, le nouveau look du ruban rouge inspirera le grand public, pour redonner un souffle au mouvement, pour montrer notre solidarité envers les plus de 30 millions de personnes vivant avec le VIH à travers le monde », a dit M. Sidibé. 

A mesure que nous approchons des trente ans du sida, le nouveau design du ruban rouge aidera à inspirer le grand public et à redonner un souffle au mouvement, pour montrer notre solidarité avec les plus de 30 millions de personnes vivant avec le VIH à travers le monde.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Les boutiques The Body Shop de par le monde feront preuve de leur soutien pour la campagne en vendant les rubans rouges à l’occasion de la Journée mondiale du sida. L’ensemble des recettes sera versé aux œuvres caritatives et partenaires locaux luttant contre le VIH. L’œuvre caritative, The Body Shop Foundation, fait depuis longtemps preuve de son soutien envers les militants et supporters luttant contre le VIH. Elle a levé plus d’un million de livres pour la Staying Alive Foundation, un organisme pour la sensibilisation des jeunes au VIH.

Rankin est surtout connu pour ses portraits de célébrités, comme Madonna, Kate Moss et Sa Majesté la reine Elisabeth II. Il crée des images mettant en valeur les multiples facettes de ses sujets, leurs nuances personnelles. Il était le choix idéal pour saisir les nombreuses personnes participant à la campagne.

Nous avons demandé à Rankin de partager les images qu’il a prises pour soutenir la campagne, et nous lui avons demandé de quelles réalisations personnelles il était le plus fier.

Que pensez-vous du fait de photographier de « vraies » personnes pour cette campagne, dans la mesure où vous travaillez plus souvent avec des mannequins et des célébrités ?
Je suis toujours heureux de rencontrer de nouvelles personnes. Ce projet m’a vraiment inspiré, dans la mesure où chaque personne avait une histoire à raconter, mais que nous partagions tous un objectif commun. J’étais heureux de voir tant de personnes ayant vécu des expériences si variées participer à la promotion d’un même message.

J’adore prendre en photo les mannequins et les célébrités, qui sont souvent des personnes incroyablement intrigantes. Mais le travail avec ce groupe était particulièrement spécial, tout simplement parce que tous ont fait preuve de tant de compassion et que tous souhaitaient se positionner clairement pour leur cause.

Vous êtes célèbre pour des projets différents. De quelle œuvre êtes-vous le plus fier ? Et où avez-vous puisé votre inspiration ?
C’est une question vraiment difficile. Je suis un perfectionniste et je suis généralement très fier du travail que je fais. Ma profession de photographe me donne des opportunités incroyables ; c'est très enrichissant.

J’essaie toujours de rendre quelque chose, et la seule façon que je sais faire cela est à travers la photographie. Cette campagne contre le VIH est très importante à mes yeux, et j’espère que ces images aideront à modifier les comportements.

Je travaille aussi régulièrement avec Oxfam ; j’essaye de soutenir son action en Afrique. Je me suis aussi rendu en République démocratique du Congo deux fois au cours des trois dernières années, pour y photographier les personnes déplacées par le conflit qui y fait rage. Nous avons organisé plusieurs expositions et publié un livre, qui a pu collecter plus d’un million de livres sterling. J’ai la certitude que l’argent collecté aura un impact immense sur la vie des personnes que je rencontre, et je suis très fier d’avoir participé à cet effort.

Quelle est votre image préférée du shooting ?
J’aime beaucoup mon image de Phoebe et de Sadie. Ce sont de jeunes filles sublimes qui ont beaucoup souffert de la perte de leur père. Il était bénévole en Afrique ; il a marché sur une aiguille contaminée.

Elles ont tant perdu du VIH/sida ; je crois que leur point de vue revêt une importance cruciale pour la campagne.

Qu’avez-vous souhaité communiquer à travers l’image de Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA ?
Michel Sidibé est un homme habité d’une passion silencieuse. Il est l’une des personnes les plus ouvertes et abordables que j’aie jamais rencontrées. Sa sincérité, son envergure et sa bonté rayonnent dans cette image ; je me dis que c’est une réussite.

Qu’avez-vous souhaité communiquer à travers l’image d’Annie Lennox ?
Annie Lennox est une personne d’une force incroyable, qui défend ses convictions avec beaucoup de verve. Je ne peux rien projeter sur Annie. Tout vient d’elle.

Elle est belle et passionnée, et j’adore mon image d’elle, car elle a réussi à projeter tout cela via un simple cliché.

Que faites-vous pour que vos sujets se détendent, de façon à ce qu’ils communiquent leur personnalité à travers vos images ?
J’aime parler aux gens. A vrai dire, c’est difficile de me faire taire ; mais je pense que bavarder détend vraiment les gens. Il suffit de demander à quelqu’un de prendre une pose pour que la personne se referme instantanément : c'est un réflexe. J’imagine que si vous avez l’impression que vous allez être regardé de près, vous vous sentirez plus en sécurité en érigeant un mur. Lorsque cela a lieu, c’est plus difficile de voir au-delà de l’image que la personne projette, d’atteindre la vraie personne qui se cache en dessous.

J’essaie de voir la personne qui est au-delà de l’image, en bavardant avec elle pendant que je la photographie, en faisant une blague de temps à autre pour que les choses restent légères. C’est la meilleure façon de transposer une personnalité sur un portrait.

Pour finir, comment pensez-vous que les gens puissent « être des militants pour se joindre à la riposte contre le VIH » ?
Je porterai un ruban rouge le 1er décembre. Le VIH/sida doit être pris en compte et nous devons être suffisamment courageux pour y faire face avec un esprit ouvert. Plus nous serons nombreux à prendre position, mieux ce sera.

On dit que le savoir, c’est le pouvoir, mais l’empathie et la compassion sont le fondement de l’humanité. Si nous pouvons promouvoir les deux en étant militants, il nous reste de l’espoir.