Reportage

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA salue l’approche pragmatique de l’Iran sur le VIH en milieu carcéral

13 octobre 2010

Michel Sidibé avec H.E. Mohammad Reza Rahimi, premier vice-président de la République islamique d’Iran. Photo: ONUSIDA

Dans la plupart des pays, la prévalence du VIH est nettement plus élevée parmi les prisonniers que dans l’ensemble de la population. Plusieurs facteurs contribuent à la propagation du VIH en milieu carcéral, notamment l’injection de drogues dans des conditions risquées, les relations sexuelles non protégées, le tatouage avec un matériel contaminé et le manque de moyens des services de santé pénitentiaires.

En République islamique d’Iran, la prévalence du VIH est environ huit fois plus élevée parmi les prisonniers que dans l’ensemble de la population. La consommation de drogues injectables est le principal mode de transmission du VIH, représentant plus de 70 % des cas de VIH signalés en Iran.

A l’occasion d’une visite en Iran, cette semaine, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a souligné le travail novateur du pays en matière de lutte contre l’épidémie de VIH dans les prisons et parmi les personnes qui consomment des drogues par injection. Les 250 prisons, camps de réhabilitation et centres pénitentiaires pour jeunes d’Iran abritent approximativement 180 000 détenus. Près de la moitié de ces détenus sont incarcérés pour des condamnations liées à la drogue.

« J’ai pu observer à la prison de Qezel Hessar une approche basée sur des données factuelles, imprégnée de tolérance, de pragmatisme et de compassion », a déclaré M. Sidibé après avoir visité le plus grand centre de détention de la région. « Je suis impressionné par l’étendue de l’offre proposée par l’établissement en matière de prévention, de soins, de traitement du VIH et de soutien psychologique ».

Située près de Karaj City, la prison de Qezel Hessar compte 19 000 détenus, la plupart incarcérés pour des délits liés à la drogue. Le centre offre une large gamme de services liés au VIH, notamment thérapie de substitution aux opiacés, thérapie antirétrovirale, dépistage volontaire et accompagnement psychologique, accès aux préservatifs et aux rasoirs stériles, psychothérapie et autres interventions comportementales.

La prison de Qezel Hessar propose une thérapie d’entretien quotidienne à base de méthadone à plus de 2 700 détenus, soit 30 fois plus qu’en 2003. Comme dans la plupart des prisons du pays, les détenus mariés ont droit à la visite de leur conjoint dans des chambres individuelles, avec mise à disposition de préservatifs.

Le Directeur exécutif rencontre des fonctionnaires supérieurs iraniens et des personnes vivant avec le VIH

Michel Sidibé avec un groupe de personnes séropositives au « Club positif », au Centre iranien de recherche sur le VIH / SIDA. Photo: ONUSIDA

Lors de réunions avec le premier vice-président Mohammad-Reza Rahimi et d’autres hauts fonctionnaires iraniens, M. Sidibé a exhorté les autorités à poursuivre l’objectif « zéro nouvelle infection à VIH parmi les consommateurs de drogue » et « zéro nouveau-né infecté ». Les autorités iraniennes ont exprimé l’engagement de la République islamique d’Iran à lutter contre l’épidémie de VIH, conformément au principe islamique selon lequel « sauver une vie, c’est sauver l’humanité toute entière ».

Dans le cadre de sa mission officielle, M. Sidibé a visité également un « Club positif » installé au Centre de recherche iranien sur le VIH / SIDA. S’adressant à un groupe de personnes vivant avec le VIH, il a déclaré : « Quand j’entends les mots ‘espoir’, ‘bonheur’ et ‘travail’, je constate que nos efforts n’ont pas été vains. »

Durant sa visite, M. Sidibé a souligné le travail des autorités de santé iraniennes pour aider les personnes vivant avec le VIH à refaire leur vie et à retrouver la dignité grâce à la création de ces Clubs positifs et la mise à disposition d’informations, de traitements antirétroviraux et d’autres services en relation avec le VIH.

S’exprimant au nom des personnes vivant avec le VIH, le responsable du conseil du Club positif a répondu à M. Sidibé que le SIDA était une question très difficile à traiter. « Cela nécessite du courage et de la patience, et vous êtes l’un de ceux qui ont le courage et la patience de travailler sur ces questions », a-t-il ajouté. « Nous sommes heureux d’avoir votre soutien et nous sommes disposés à travailler avec vous ».