Reportage

Les bénévoles de « Young People We Care » aident les foyers vulnérables au Zimbabwe

24 août 2011

Une première version de ce témoignage a été publiée sur UNICEF.org

Bénévoles de Young People We Care en pleine récolte pour Ambuya Sylvia Nyawera.
Photo : Bertha Shoko/Nyanga, Zimbabwe

Ambuya Sylvia Nyawera est une femme âgée originaire du village de Dombo, dans la région rurale de Nyanga au Zimbabwe, à environ 300 kilomètres à l'Est d'Harare. Elle souffre de solitude. Après avoir passé le week-end avec son fils John, enseignant dans une autre région de Nyanga, Mme Nyawera est de nouveau seule.

Elle a perdu ses autres enfants à cause de maladies liées au sida il y a quelques années. « S'ils étaient là, ils prendraient soin de moi », dit-elle. « John fait de son mieux mais il ne peut pas être là en permanence car il doit travailler et s'occuper de sa famille ».

Si la prévalence du VIH au Zimbabwe est en déclin, elle reste élevée, à plus de 14 % chez la population adulte. De nombreuses personnes âgées ont subi les dommages collatéraux du VIH, la mort de leurs enfants les laissant isolés. Certains s'occupent également du million d'orphelins du sida à travers le pays. 

Si Mme Nyawera languit profondément ses enfants disparus, le ciel lui a envoyé d'autres « enfants » qui lui rendent visite au moins trois fois par semaine par le biais du programme YPWC (Young People We Care). Elle attend leur visite avec impatience. 

Soulager le fardeau

Une initiative de l'UNICEF Zimbabwe, le programme YPWC a débuté en 2005. Elle entre dans le cadre d'un effort visant à aider les foyers touchés par la maladie ou composés d'une personne âgée dont personne ne peut s'occuper.

Sans ces enfants, mes récoltes seraient moindres. Ils travaillent dur. Que Dieu les bénisse

Ambuya Sylvia Nyawera, Nyanga, Zimbabwe

Le programme YPWC fournit également des informations aux jeunes sur la prévention du VIH, l'accès aux soins et au traitement pour les jeunes dans le besoin et une formation pour se préparer à l'âge adulte. Plusieurs milliers de jeunes ont maintenant participé au programme.

La saison agricole passée, les membres de YPWC ont aidé Mme Nyawera à planter et récolter environ 20 sacs de maïs, sa plus grosse récolte en cinq ans. Ils l'ont également aidée à planter et récolter des pommes de terre, ce qui a considérablement amélioré la sécurité alimentaire de son foyer.

« Sans ces enfants, mes récoltes seraient moindres. Ils travaillent dur. Que Dieu les bénisse », a déclaré Mme Nyawera.

Une expérience enrichissante

Faire partie d'un club YPWC profite souvent aux jeunes bénévoles. Le club de Nyanga se compose de 10 jeunes ayant terminé l'école.

Avant de devenir membre du programme YPWC, je ne savais pas grand chose du sida. À présent, je sais que je peux vivre une vie normale et productive malgré ma séropositivité

Hilda, membre du club YPWC à Nyanga, Zimbabwe

L'une d'entre eux, Hilda, 18 ans, vit avec le VIH depuis sa naissance et a récemment commencé un traitement antirétroviral. En raison de sa maladie, Hilda est parfois dans l'incapacité de rejoindre son équipe pour les visites à domicile, mais elle ne manque jamais l'occasion d'y aller lorsqu'elle se sent bien.  

Hilda dit que le fait d'être bénévole lui a permis de mieux gérer son infection au VIH.

« Avant de devenir membre du programme YPWC, je ne savais pas grand chose du sida », se souvient-elle. « À présent, je sais que je peux vivre une vie normale et productive malgré ma séropositivité ».

Un début de solution

Avec l'aide de l'UNICEF et beaucoup d'autres, le YPWC continue de faire la différence dans les villes et villages du pays. 

« On ne parlera jamais assez du rôle des clubs YPWC dans les communautés », indique le représentant de l'UNICEF au Zimbabwe, Dr Peter Salama. « À cause du VIH, le fardeau des soins reste très élevé dans de nombreuses communautés », ajoute-t-il. « Les jeunes représentent un élément essentiel de la solution, et nous devons continuer d'honorer leurs compétences et leur énergie ».