Reportage

Clôture de l'ICAAP 2011 à Busan

30 août 2011

Photo : ONUSIDA/Kim Doo Ho

Sur le thème « Voix multiples, action unie », le 10e congrès international sur le sida dans la région de l´Asie et du Pacifique (ICAAP) a réuni les voix et les points de vue de plus de 2 000 participants venus de 65 pays, pour le développement d'une action commune élargie de lutte contre le sida.

Cette conférence biennale, qui s'est déroulée à Busan, en Corée du Sud, a pris fin le 30 août après cinq jours de colloques, d'ateliers de formation et de réunions parallèles : 131 sessions ont eu lieu au total. Les débats ont porté sur plusieurs thèmes fondamentaux, notamment : l'évolution de l'épidémiologie du VIH en Asie et dans le Pacifique ; les progrès dans les services de base et les services cliniques ; les solutions aux problèmes d'accès universel ; la formation et le soutien aux leaders et aux militants ; l'engagement des communautés pour une riposte efficace ; la défense des droits de l'homme et la lutte contre les obstacles juridiques et politiques.

Rappelant un certain nombre de questions fondamentales et émergentes abordées durant le congrès, comme la stigmatisation et la discrimination omniprésentes dans la région, l'accès à un traitement abordable et les co-infections hépatite C-VIH, Geoffrey Manthey, membre de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Asie et le Pacifique, a déclaré : « Ces problèmes sont réels et nécessitent une action immédiate de notre part. Malgré les progrès accomplis, le VIH représente toujours un défi important pour la région. D'ici le prochain ICAAP, nous devons non seulement enregistrer des avancées quantifiables, mais aussi nous engager pleinement dans la lutte contre la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et celles touchées par ce virus ».

L'objectif de l'ICAAP 10 était de créer une opportunité de consolidation de la riposte au sida au niveau local, régional et mondial. La conférence était coparrainée par la Société de lutte contre le sida en Asie et dans le Pacifique (ASAP) et l'ONUSIDA.

Remerciant les participants de leur présence, le co-président du comité local d'organisation, Chul-soo Kim, a encouragé tout le monde à travailler pour atteindre l'objectif « zéro » : « Travaillons sans relâche pour un monde sans VIH ! ».

L'ICAAP est le deuxième plus grand forum sur le VIH au monde et vise à encourager l'information et le débat autour des évolutions scientifiques, stratégiques et politiques de la riposte mondiale au sida. Il sert de tribune aux différents acteurs de toute la région Asie-Pacifique, qui peuvent ainsi se rassembler afin de proposer une action unie.

Le Dr Subhasree Sai Raghavan, membre de la Société internationale du sida, a résumé quelques-uns des défis mis en avant durant le congrès, notamment la co-infection tuberculose-VIH et la mise en œuvre des nouvelles directives en matière de PTME, en déclarant : « notre région doit faire mieux que ça ; nous n'avons aucune excuse ».

Lors de la cérémonie de clôture, tous les intervenants ont salué le fait que les jeunes, en particulier ceux issus des populations les plus exposées au risque, étaient présents en nombres significatifs (au moins 95 délégués étaient âgés de moins de 25 ans, tout comme la plupart des nombreux bénévoles coréens) et étaient en train d'endosser un rôle de leadership de plus en plus important, par le biais d'organisations telles que YouthLEAD et Youth Voices Count, ainsi que dans le cadre d'initiatives menées via les nouveaux réseaux sociaux.

Le VIH en chiffres en Asie et dans le Pacifique

D'après les estimations, 4,9 millions de personnes vivaient avec le VIH en Asie en 2009, avec 360 000 nouvelles infections enregistrées cette année-là. La tendance générale dans cette région dissimule des écarts importants dans l'épidémie, aussi bien entre les différents pays qu'à l'intérieur d'un même pays. Dans plusieurs États de la région, l'épidémie se concentre dans un nombre de provinces relativement réduit. Les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et leurs clients et les personnes transsexuelles représentent la majorité des nouvelles infections.

Dans la région du Pacifique, l'épidémie de VIH n'est pas très répandue, mais le nombre de personnes vivant avec le VIH dans cette région a quasiment doublé entre 2001 et 2009, passant de 28 000 à 57 000. Le nombre de personnes nouvellement infectées par le virus a pourtant commencé à baisser, passant de 4 700 en 2001 à 4 500 en 2009. Le principal mode de propagation de l'épidémie de VIH dans la région est la transmission sexuelle.