Reportage

La première réunion des ministres de la santé des BRICS change la donne en matière de santé mondiale

11 juillet 2011

De g. à d. : directrice générale de l'OMS Margaret Chan, ministre de la santé et des affaires familiales d'Inde Ghulam Nabi Azad, ministre de la santé du Brésil Alexandre Padilha, ministre de la santé de Chine Chen Zhu, vice-ministre de la santé et du développement social de Russie Veronika Skvortsova, ministre de la santé d'Afrique du sud Aaron Motsoaledi, directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé.
Photo : ONUSIDA

L'accès universel aux médicaments était le thème central de la discussion de la réunion de ce jour des ministres de la santé du Brésil, de Russie, d'Inde, de Chine et d'Afrique du Sud (BRICS) à Pékin, en Chine. La réunion, organisée par le gouvernement chinois, visait à identifier des opportunités pour les pays du BRICS de promouvoir un accès plus vaste à des médicaments bon marché et de qualité, avec en arrière-plan les Objectifs du Millénaire pour le développement et autres programmes de santé publique.

« Les cinq pays du BRICS apportent une nouvelle voix, une nouvelle perspective et de nouvelles solutions aux défis mondiaux actuel », a déclaré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, qui a participé à la première réunion des ministres de la santé du BRICS, accompagné de la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. « Il s'agit d'une voix dotée d'une puissance économique, technologique et novatrice incroyable et à la fois, d'une voix intimement liée aux besoins et aux intérêts du monde en développement », a-t-il ajouté.

Le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud accueillent 40 % de la population mondiale et près d'un tiers des personnes vivant avec le VIH dans le monde. Si les cinq BRICS ont réalisé des progrès considérables en matière d'expansion des services de prévention et de traitement du VIH pour leurs populations, l'objectif de l'accès universel demeure un problème critique : Dans quatre BRICS sur cinq, par exemple, seuls un tiers des personnes ayant besoin d'un traitement anti-VIH en reçoivent un.

Une « Déclaration de Pékin », émise le 11 juillet et signée par les ministres de la santé des cinq BRICS, a souligné l'importance d'un transfert de technologie entre les BRICS, ainsi qu'avec d'autres pays en développement, pour accroître leur capacité à fabriquer des médicaments et des marchandises bon marché. La Déclaration a également insisté sur le rôle essentiel des médicaments génériques pour étendre l'accès aux médicaments antirétroviraux pour tous.

L'accès à des médicaments bon marché est un élément fondamental pour élargir l'accès aux services de santé, en particulier aux plus démunis

Chen Zhu, ministre de la santé de Chine

En signant la Déclaration, les dirigeants se sont engagés à collaborer pour respecter les dispositions de la Déclaration de Doha sur les ADPIC et la santé publique, des dispositions qui permettent aux pays de surmonter les restrictions de droits de propriété intellectuelle sur les médicaments dans l'intérêt de la santé publique.

« L'accès à des médicaments bon marché est un élément fondamental pour élargir l'accès aux services de santé, en particulier aux plus démunis », a expliqué Chen Zhu, ministre de la santé de la Chine.

Les cinq BRICS sont confrontés à des problèmes sanitaires similaires, notamment le double fardeau de maladies transmissibles et non transmissibles, l'accès inégal aux services de santé et des coûts de santé en hausse constante. Grâce à une action collective et de l'influence, la coalition des BRICS promet de délivrer des solutions économiques, équitables et durables pour la santé mondiale.