Reportage

Paroles de femmes : priorités en matière de VIH pour un changement positif

07 juin 2011

Légende : Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Alicia Keys, artiste et ambassadrice mondiale de la fondation Keep a Child Alive, lors de la présentation du rapport intitulé « Paroles de femmes : priorités en matière de VIH pour un changement positif ». New York, 7 juin 2011.
Photo : ONUSIDA/J.Szenes

Un événement spécial a été organisé le 7 juin dans le but de mettre en avant les actions prioritaires de la riposte au sida entreprises par les femmes dans le monde entier, à la veille de la Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale.

Un rapport a été présenté à cette occasion, intitulé Paroles de femmes : priorités en matière de VIH pour un changement positif. Cette publication est une synthèse des principaux messages et conclusions découlant d'une consultation virtuelle mondiale en neuf langues à laquelle ont participé près de 800 femmes originaires de plus de 95 pays. Cette consultation a servi de plate-forme pour donner la parole aux femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus afin qu'elles expriment leurs priorités et leur vision pour l'avenir de la riposte au sida. La publication du rapport a permis aux participants à la consultation d'échanger leurs points de vue et de lancer un appel à l'action auprès d'un public plus large.

La présentation a été suivie d'un débat animé par Stephanie Nolen, journaliste et écrivain.

Le président rwandais Paul Kagame a décrit les efforts entrepris dans son pays pour mettre fin à l'inégalité entre les sexes. « Au Rwanda, nous luttons tous les jours pour l'émancipation de chaque femme et de chaque fille pour qu'elles revendiquent leur vraie valeur, non comme une faveur ou par opportunisme politique, mais parce que c'est leur droit et que nous l'intégrons dans nos principes ».

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA s'est fait l'écho de l'importance fondamentale de l'émancipation des femmes. « Nous ne parviendrons jamais à l'objectif zéro nouvelle infection et zéro décès dû au sida, ni même zéro stigmatisation et zéro discrimination, dans un monde où l'on contraint des femmes vivant avec le VIH à se faire stériliser ou avorter, ni dans un monde où les femmes ne peuvent pas négocier un rapport sexuel protégé, ni dans un monde où le viol n'est pas considéré comme un crime ».

Au Rwanda, nous luttons tous les jours pour l'émancipation de chaque femme et de chaque fille pour qu'elles revendiquent leur vraie valeur, non comme une faveur ou par opportunisme politique, mais parce que c'est leur droit et que nous l'intégrons dans nos principes.

Paul Kagame, président du Rwanda

Frika Chiya, une jeune femme vivant avec le VIH, a insisté sur l'appel des femmes à s'impliquer pleinement dans l'intensification de la riposte au sida, en déclarant : « je suis la preuve vivante que beaucoup de choses ont été accomplies au cours des dix dernières années ; il faut garder le rythme. Parlez avec nous, pas de nous ».

L'artiste internationale et ambassadrice mondiale de la fondation Keep a Child Alive, Alicia Keys, a également participé à cet événement. « Si nous montrons à la génération de femmes et de filles qui suit que nous agissons en fournissant les ressources nécessaires pour parvenir à l'accès universel, elles se sentiront plus fortes », a-t-elle indiqué. « Si nous agissons ainsi, nous stopperons net l'épidémie ».

La rencontre était organisée conjointement par l'ONUSIDA, ONU Femmes, la Coalition mondiale sur les femmes et le sida et le réseau ATHENA. Voir la vidéo :



Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida

Trente ans après le début de l'épidémie de sida et dix ans après la session spéciale décisive de l'Assemblée générale des Nations unies sur le VIH/sida, le monde se rassemble à nouveau pour examiner les progrès accomplis et tracer la future voie de la riposte mondiale au sida à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida qui se déroulera du 8 au 10 juin 2011 à New York. Les États membres devraient adopter une nouvelle déclaration visant à réaffirmer les engagements actuels et à initier des actions pour orienter et soutenir la riposte mondiale au sida.