Reportage

Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord intensifient leurs efforts pour assurer l'accès universel aux services anti-VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles

31 mai 2011

Photo : ONUSIDA/P. Virot

Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les personnes transsexuelles comptent parmi les populations les plus stigmatisées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Malgré les tensions sociales et le caractère sensible de ces questions, la plupart des pays de cette région ont admis l'importance d'élaborer des programmes à destination des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et de travailler avec eux dans le but de renforcer l'efficacité des actions nationales de riposte au sida. Néanmoins, la portée et l'échelle des programmes de prévention existants sont restées modérées, mettant ainsi en lumière les limites en termes de couverture et de qualité.

Dans ce contexte, l'ONUSIDA a réuni des représentants de la société civile, des gouvernements, des programmes nationaux de lutte contre le sida ainsi que des partenaires régionaux et internationaux à l'occasion d'un atelier au Liban, dans le but de discuter des moyens d'élargir les actions qui ciblent les besoins des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans cette région.

L'atelier a été organisé en collaboration avec l'organisation Helem - Société libanaise de protection des homosexuels (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels), l'International AIDS Alliance (AA) et le Réseau régional arabe contre le sida (RANAA). Il portait sur les résultats d'un projet de recherche intitulé « Ouvrir l'accès aux services anti-VIH aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes - Analyse de la situation et développement de partenariats ». Le principal objectif de ces recherches, menées en Algérie, au Liban, au Maroc et en Tunisie, était d'identifier des moyens d'ouvrir et de faciliter cet accès aux services anti-VIH.

La plupart des programmes ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles menés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en sont au stade de projets pilotes. Nous devons élargir les programmes actuels en nous appuyant sur les nombreuses expériences menées ces dernières années.

Mme Nicole Massoud, conseillère régionale pour le suivi et l'évaluation des programmes auprès de l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

En raison des lois et des politiques répressives en vigueur, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes n'osent pas s'adresser aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.  Actuellement, 18 sur les 21 pays qui constituent la région Moyen-Orient et Afrique du Nord considèrent les rapports sexuels entre hommes comme un crime et 4 d'entre eux appliquent la peine de mort.

Les participants ont insisté sur l'importance de créer des environnements favorables permettant la diffusion sans restriction de messages et de services de prévention, un accès adapté au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH et la responsabilisation des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles dans la planification, la mise en œuvre et l'évaluation des stratégies d'élaboration de programmes.

Les participants ont également examiné un guide développé par l'ONUSIDA basé sur des expériences de terrain et sur les leçons tirées de ces expériences, pour des actions programmatiques efficaces, étendues et culturellement adaptées auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles.

« La plupart des programmes menés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en sont au stade de projets pilotes. Nous devons élargir les programmes actuels en nous appuyant sur les nombreuses expériences menées ces dernières années. Nous espérons que ce guide, adapté au contexte régional, apportera une aide dans les actions auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles », a déclaré Mme Nicole Massoud, conseillère régionale pour le suivi et l'évaluation des programmes auprès de l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA.

Il n'existe pas d'estimations fiables du nombre d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans la région. Toutefois, on dispose de preuves documentées d'une propagation accrue du VIH et du risque de transmission parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles, pouvant être à l'origine d'une épidémie concentrée de VIH au cours des dix prochaines années.