Reportage

Les femmes angolaises disent « non » à la discrimination et « oui » à l'égalité des sexes

16 août 2012

Dans son discours, Son Excellence Genoveva da Conceição Lino, Ministre angolaise de la Famille et de la Promotion des femmes, a insisté sur le rôle des femmes dans les familles et les communautés et l'importance de renforcer leur position au sein de la société.

Des décideuses de haut niveau se sont récemment réunies à l'Assemblée nationale angolaise afin d'adopter l'Appel à l'action de Harare et de discuter de la manière dont le pays compte lutter contre le VIH et la violence sexiste. Elles se sont engagées sur les questions en lien avec la violence conjugale et sexiste et l'inclusion des femmes dans les décisions concernant leur famille, le développement économique ainsi que la santé sexuelle et reproductive et les droits.

Adopté en mai 2012 au Zimbabwe, l'Appel à l'action de Harare est un plan d'action unifié pour la santé des femmes en Afrique, avec un axe spécifique sur la santé sexuelle et reproductive et les droits dans le contexte du VIH. Il admet que le développement de l'Afrique reste entravé par des problèmes d'accès à la santé sexuelle et reproductive ainsi qu'aux services anti-VIH, et reconnaît que l'inégalité des sexes rend les femmes et les filles particulièrement vulnérables.

L'inégalité des sexes et l'émancipation des femmes sont des éléments fondamentaux dans la réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles sur le plan de la santé sexuelle et reproductive, notamment en ce qui concerne le VIH/sida

Son Excellence Genoveva da Conceição Lino, Ministre de la Famille et de la Promotion des femmes

Les femmes et les filles africaines supportent une grande part du fardeau de l'épidémie. Plus de 60 % des adultes vivant avec le VIH en Afrique sont des femmes et 76 % des femmes vivant avec le VIH dans le monde vivent en Afrique. En Afrique subsaharienne, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont huit fois plus susceptibles de vivre avec le VIH que les hommes.

Les facteurs biologiques qui rendent les femmes et les filles plus vulnérables à l'infection à VIH sont aggravés par la violence sexiste, des pratiques juridiques et socio-culturelles négatives, les relations sexuelles avec des partenaires multiples, les relations avec une forte différence d'âge, les inégalités économiques, une éducation inadaptée et un manque d'accès à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité.

Le Ministère angolais de la Famille et de la Promotion des femmes a organisé la consultation nationale en Angola avec l'appui de l'ONUSIDA. Cette rencontre a réuni des femmes ministres du gouvernement, vice-ministres, gouverneurs, vice-gouverneurs, ainsi que 56 parlementaires du parti au pouvoir et des partis d'opposition, des membres du Réseau national des femmes vivant avec le VIH (appelé localement Rede Mwenho) et plus d'une centaine d'autres participants des secteurs public et privé.

Dans son discours, la Ministre de la Famille et de la Promotion des femmes, Genoveva da Conceição Lino, a insisté sur le rôle des femmes dans les familles et les communautés et l'importance de renforcer leur position au sein de la société. Elle a appelé toutes les personnes présentes à la réunion à s'engager sérieusement dans la mesure du possible pour assurer des résultats positifs.

« L'inégalité des sexes et l'émancipation des femmes sont des éléments fondamentaux dans la réduction de la vulnérabilité des femmes et des filles sur le plan de la santé sexuelle et reproductive, notamment en ce qui concerne le VIH/sida », a déclaré Mme da Conceição Lino.

Le Coordonnateur résident des Nations Unies en Angola, Maria do Valle Ribeiro, a souligné l'importance de l'égalité des sexes dans la baisse de la mortalité maternelle, l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et la diminution de la transmission du VIH par voie sexuelle.

« La route vers l'émancipation totale des femmes est longue et l'ONUSIDA va continuer de travailler avec les pays africains pour éliminer les inégalités entre les sexes et toutes les formes d'injustices sociales et économiques dont sont victimes les femmes et les filles africaines. Je vous invite tous à joindre nos forces pour résoudre tous les problèmes qui contribuent à la vulnérabilité des femmes et des filles à l'infection à VIH », a déclaré le Dr Ribeiro.

À l'issue de la consultation, les participants ont adopté l'Appel à l'action de Harare et se sont engagés à mettre en œuvre ses recommandations. Ils ont promis de travailler ensemble pour veiller à ce que les femmes, en particulier celles qui vivent avec le VIH, puissent vivre dans la dignité avec leur famille, sur leur lieu de travail et à tous les niveaux de la société.