Reportage

Les succès et les défis de lutte contre le VIH en Haïti reconnus lors la Journée mondiale de lutte contre le sida

02 décembre 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé (à gauche) participe à un événement pour la Journée mondiale de lutte contre le sida à Pétionville, Haïti, avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Haïti, Pamela White ainsi que la Première dame, Sophia Martelly.

D'un côté, la riposte au VIH en Haïti fait parallèle au rétablissement depuis son temblement de terre. Bien que les missions soient loin d'être terminées, les parties prenantes nationales et internationales ont collaboré pour confronter leurs défis et les importantes avancées qu'elles ont réalisées.

Lors d'une commémoration pour la Journée mondiale de lutte contre le sida à Pétionville, Haïti, organisée par le Ministère de la Santé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé a félicité le pays pour ses progrès vers la vision « Objectif zéro : » zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.

Dans les 10 dernières années, le taux de nouvelles infections à VIH en Haïti est tombé à 54%. De 2005 à 2011, il y a eu une baisse nationale des décès dus au sida de 47%. En 2011, 58% des Haïtiens vivant avec le VIH avaient accès à la thérapie antirétrovirale. M. Sidibé a exprimé son optimiste pour la poursuite de cette trajectoire positive.

« J'étais honoré de rencontrer hier le Président de la République et je peux vous dire que pendant cette conversation il était évident qu'il souhaitait mettre le sida au centre de ses efforts pour garantir que toutes les personnes aient accès aux services d'information et d'appui nécessaires à la vie, » déclare Monsieur Sidibé.

Ces efforts, selon M. Sidibé, doivent se focaliser sur les plus vulnérables du pays. Environ 18% des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 8% des professionnel(le)s du sexe en Haïti vivent avec le VIH. Près de la moitié des jeunes haïtiens vivant dans des camps n'ont pas de connaissances adéquates sur le VIH.

M. Sidibé a recommandé aux leaders haïtiens de renforcer leurs efforts pour atteindre les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH avec des services de prévention et de traitement. Il a appelé au passage de la Loi sur le VIH qui signifierait zéro tolérance pour la stigmatisation et la discrimination.

Je suis fière de travailler avec le Président de la République pour garantir l'éducation pour tous, le renforcement de notre système de santé, l'émancipation des femmes et l'amélioration des conditions de vie pour toute la population

La Première dame, Sophia Martelly

M. Sidibé a également insisté sur le leadership d'Haïti afin d'augmenter les investissements nationaux pour la riposte au VIH. A l'heure actuelle, plus de 75% des financements pour la riposte au VIH en Haïti proviennent de sources externes. En s'appropriant de manière plus marquée sa riposte nationale au sida, Haïti rejoindrait le changement méthodologique mondial « de la charité à la solidarité mondiale », déclare le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Lors de la cérémonie de la Journée mondiale de lutte contre le sida, la Première dame d'Haïti, Sophia Martelly, a reconnu le réseau complexe de problèmes sociaux qui augmentent le risque d'infection par le VIH des personnes. « Là où l'éducation des enfants est problématique, il y aura le sida. Là où les besoins sociaux de base ne sont pas remplis, il y aura le sida. Là où il y a violence et viol, il y aura le sida. C'est la raison pour laquelle il doit y avoir une approche à la prévention approfondie, » déclare la Première dame.

« Je suis fière de travailler avec le Président de la République pour garantir l'éducation pour tous, le renforcement de notre système de santé, l'émancipation des femmes et l'amélioration des conditions de vie pour toute la population, » ajoute-t-elle.