Reportage

Le Soudan s'engage à intensifier sa riposte au sida

16 décembre 2012

De gauche à droite : Madame Mahasen Abdelarman, épouse du gouverneur de River Nile State ; Dr Hamidreza Setayesh, Coordonnateur de l'ONUSIDA ; son Excellence Madame Widad Babiker, épouse du Président du Soudan et d'autres épouses de gouverneurs et de membres de la société civile de la « Coalition soudanaise sur les femmes et le sida », décembre 2012, Atbarah, River Nile.

Malgré des années de conflits et d'urgences humanitaires, le Soudan intensifie sa riposte au sida. Il y a environ 69 000 personnes vivant avec le VIH au Soudan et la prévalence du VIH est à 0,4%. Les estimations montrent également que seuls 10% du nombre estimé de personnes nécessitant un traitement antirétroviral le reçoivent.

Le Soudan a l'une des plus grandes populations de personnes vivant avec le VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et le pays est en bonne voie pour aborder quelques-uns des obstacles qui ont empêché l'élargissement de la prévention, du traitement, des soins et de l'appui en matière de VIH. A ce jour, plus de 150 centres fournissent dépistage et conseil et 32 sites de traitement ont été mis en place dans le pays pour rendre plus accessible et disponible le traitement antirétroviral.

Lors d'une réunion organisée par la Coalition soudanaise sur les femmes et le sida* à Atbarah, River Nile State, les responsables gouvernementaux, conjointement avec la Coalition soudanaise sur les femmes et le sida, ont réaffirmé leur engagement de fournir une riposte au sida complète.

Son Excellence Widad Babiker, la Première dame du Soudan, s'est adressée aux participants et en appelle à des partenariats plus forts pour prévenir les nouvelles infections à VIH. Elle a déclaré, « En plus des gouvernements, fédéral et local, la responsabilité pour la prévention du VIH en revient est l'affaire de tous. Nous devons nous engager pour une génération sans stigmatisation, sans discrimination et sans VIH. L'une des manière d'agir est d'élargir le dépistage du sida pour les femmes enceintes. »

Les participants ont discuté et se sont informés sur la riposte au VIH dans leur pays et dans tout le monde arabe. Ils ont débattu des questions sur les droits humains, particulièrement pour les femmes et les filles dans le contexte du VIH et ont appris que le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord détiennent l'épidémie de VIH dont la propagation est la plus rapide au monde, ce qui signifie que les interventions de prévention dans la région n'ont pas été suffisantes pour stopper la propagation de l'épidémie.

Nous devons nous engager pour une génération sans stigmatisation, sans discrimination et sans VIH. L'une des manières d'agir est d'élargir le dépistage du sida pour les femmes enceintes

Son Excellence Widad Babiker, Première dame du Soudan

Les participants ont convenu que tous les secteurs du pays doivent contribuer au développement d'une riposte au sida efficace qui soit basée et ancrée dans le respect des droits humains. Pendant la réunion, ils ont mis en commun un plan de travail pour chaque constituante qui inclut l'appui aux femmes vivant avec le VIH, des campagnes de réduction de la stigmatisation, la mobilisation de manifestations de bienfaisance en faveur d'une campagne sur le thème « montrer notre amour, se faire dépister » conçue pour augmenter les efforts afin de stopper toute nouvelle infection au VIH chez les enfants.

Le gouvernement soudanais a montré un engagement ferme. Lors d'une conférence de presse où participaient trois ministres fédéraux lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, son Excellence Dr Ahmed Bilal, le ministre fédéral de la Culture et de la Communication et porte-parole du gouvernement soudanais déclarait, « Le VIH est une réalité au Soudan et ne peut pas être correctement traité si nous continuons de mettre la tête dans le sable. »

Son Excellence Dr Amira El-Fadil, ministre de la Protection sociale et de la Sécurité sociale, demande la fondation d'un partenariat durable avec la société civile, les organisations de jeunes et les médias ainsi qu'avec les imams et les leaders religieux pour toucher tous les secteurs de la population. Dr Bahar Idris, ministre fédéral de la Santé, ajoute que réduire les nouvelles infections à VIH exigera des efforts multisectoriels significatifs, « Nous ne pouvons pas continuer de vivre dans le déni et attribuer le sida aux pays voisins. »

Le Coordonnateur de l'ONUSIDA, Dr Hamidreza Setayesh, a commenté l'engagement politique du pays par rapport à la riposte au sida. Il a également souligné la nécessité d'un élargissement rapide et significatif de la couverture des services en relation avec le VIH ainsi qu'une augmentation des ressources nationales pour le sida au Soudan. « Il est malheureux et inacceptable de voir que 9 personnes sur 10 nécessitant un traitement antirétroviral au Soudan sont privées de ces mesures vitales, » déclare le Dr Setayesh. « Avec le fort engagement donné par le gouvernement et le leadership de son Excellence Madame Widad, le Soudan peut montrer à la région et au monde islamique que l'accès universel est réalisable. »

*La Coalition soudanaise sur les femmes et le sida est composée d'épouses de gouverneurs d'Etat, de femmes vivant avec le VIH, des membres des associations du réseau contre le sida du Soudan et des autorités locale et fédérale.