Reportage

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA appelle à augmenter les dépenses nationales en faveur de la lutte contre le sida au Togo

23 février 2012

UNAIDS Executive Director calls for increased national spending on AIDS in Togo

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé (à gauche), photographié ici avec le Premier ministre togolais, Gilbert Houngbo, le 21 février.
Photo : ONUSIDA/ J. Abolo

Le financement durable de la riposte au sida était l'un des principaux sujets de discussion à l'occasion de la réunion du 21 février entre le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, et le Premier ministre togolais Gilbert Houngbo.

Soulevant avec inquiétude le fait que le Togo se repose sur des sources externes pour financer plus de 80 % de sa riposte au VIH, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a appelé les dirigeants politiques du Togo à augmenter les investissements nationaux en faveur de la lutte contre le sida.

« Nous ne pouvons pas mettre une personne sous traitement antirétroviral pendant 30 ans et dépendre de l'aide externe pour régler la facture », a déclaré M. Sidibé lors de sa rencontre avec le Premier ministre Houngbo à Lomé, la capitale du Togo. « Nous avons besoin d'une solution africaine », a-t-il ajouté.

M. Sidibé a insisté sur le fait que les ressources en faveur de la lutte contre le VIH au Togo devaient être accordées en priorité aux populations présentant un risque d'infection accru, comme les professionnels du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. À ces fins, il a ajouté que de bonnes connaissances sur l'épidémie nationale, accompagnées de données robustes, étaient capitales.

Nous ne pouvons pas mettre une personne sous traitement antirétroviral pendant 30 ans et dépendre de l'aide externe pour régler la facture. Nous avons besoin d'une solution africaine

Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé

Pendant la réunion, M. Sidibé a félicité les dirigeants togolais pour les progrès accomplis dans la riposte nationale au VIH. D'après les chiffres fournis par le gouvernement, les connaissances sur la prévention et la transmission du VIH parmi la population sont relativement élevées, à hauteur de 80 %. L'accès au traitement antirétroviral au Togo a plus que doublé depuis 2008, passant d'environ 11 000 personnes à plus de 25 000. M. Sidibé a appelé les dirigeants togolais à profiter de cet élan et à garantir un accès au traitement à toutes les personnes vivant avec le VIH.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA a exprimé son inquiétude concernant le manque d'accès à des services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH chez la majorité des femmes enceintes (56 %). Il a salué les efforts des dirigeants togolais pour développer un programme national d'élimination des nouvelles infections au VIH chez les enfants.

Reconnaissant les failles concernant l'accès aux services pour les femmes enceintes séropositives, le Premier ministre Houngbo a indiqué que les dirigeants togolais étaient pleinement engagés dans l'atteinte de l'objectif de l'ONUSIDA, à savoir zéro nouvelle infection au VIH chez les enfants. Le Premier ministre a réitéré son engagement dans l'atteinte des objectifs figurant dans la Déclaration politique sur le sida de 2011 et a répondu à l'appel de M. Sidibé d'augmenter les dépenses domestiques en faveur de la lutte contre le sida.

La visite officielle de M. Sidibé à Lomé entrait dans le cadre d'une mission dans quatre pays, dont le Togo, le Bénin, le Ghana et la Côte d’Ivoire.