Reportage

L'ONUSIDA félicite AIDS Watch Africa pour son leadership à la veille du Sommet de l'Union africaine

14 juillet 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé (debout) en conversation avec M. Jean Ping, Président de la Commission de l'Union africaine (à gauche) et le Président du Bénin Boni Yayi, Président de l'UA et Président d'AIDS Watch Africa, lors d'un petit-déjeuner de travail le 14 juillet à Addis Abeba.
Photo : ONUSIDA/J.Ose

S'exprimant devant plus d'une vingtaine de responsables africains de haut niveau lors d'une réunion à Addis Abeba, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a fait l'éloge d'AIDS Watch Africa (AWA) pour ses qualités de leader dans les ripostes au VIH sur tout le continent africain. Cette réunion, organisée par le Comité d'action d'AWA, se tenait à la veille du 19e Sommet de l'Union africaine (UA).

« L'Afrique a plus que jamais besoin d'AWA », a expliqué M. Sidibé. « Nous avons besoin d'AWA pour faire entendre une voix collective en Afrique, qui englobe le sida, la tuberculose, le paludisme et d'autres questions en matière de santé. Nous avons besoin d'AWA pour superviser les investissements dans la santé et mobiliser ces investissements pour un développement à plus grande échelle ».

Créé par huit chefs d'État et de gouvernement en 2001, AWA a été conçu à l'origine comme une plate-forme de sensibilisation et de responsabilisation dans la riposte au sida de l'Afrique. À ce jour, son comité a joué un rôle important en gardant le sida en tête des priorités de l'agenda de développement et en mobilisant les ressources nationales et internationales pour le VIH et la santé. En janvier 2012, le mandat d'AWA a été étendu pour inclure la tuberculose et le paludisme, et sa représentation s'est élargie à l'échelle du continent.

S'exprimant aux côtés de M. Sidibé, le Dr Boni Yayi, Président d'AWA et Président de la République du Bénin, a déclaré que pour contrer la progression du VIH, de la tuberculose et du paludisme en Afrique, il faudrait de la volonté politique, un leadership et un partage des responsabilités. « Nous devons redoubler d'efforts pour éviter les nouvelles infections et les décès liés à ces maladies. Le temps est venu de passer de la politique à l'action », a indiqué le Dr Yayi, qui est aussi l'actuel Président de l'Union africaine.

Une nouvelle Feuille de route pour la responsabilité partagée et la solidarité globale prévoit des paramètres clairs pour ces actions. Élaborée par la Commission de l'Union africaine (CUA) et le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), avec le soutien de l'ONUSIDA, la feuille de route propose des solutions pratiques pour mettre en œuvre des ripostes durables au sida, à la tuberculose et au paludisme en Afrique.

Structurée autour de trois piliers stratégiques (financement diversifié, gouvernance pour la santé et accès aux médicaments), la feuille de route a été examinée et approuvée par les membres du comité d'AWA lors de la réunion de ce jour. Elle sera présentée pour adoption au prochain Sommet de l'UA.

« Une mobilisation efficace des fonds et des versements ainsi que l'accès au traitement sont des aspects critiques de notre riposte au VIH, qui nécessitent un leadership politique », a déclaré M. Idriss Déby Itno, Président de la République du Tchad. « Nous devons rester engagés pour veiller à ce que l'Afrique ne souffre plus ».

En partenariat avec les législateurs africains

Après un petit-déjeuner de travail, M. Sidibé a signé, au nom de l'ONUSIDA, une déclaration d'intention commune avec le Parlement panafricain, appelant à un partenariat stratégique pour faire avancer les ripostes au VIH sur le long terme. La déclaration d'intention servira de plate-forme aux deux parties pour joindre leurs forces et aller ensemble vers l'« objectif zéro ».

« En tant que représentants du peuple, les législateurs ont le devoir de lever les obstacles qui entravent l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH. Grâce à ce partenariat avec les législateurs, nous pourrons mettre fin aux inégalités et parvenir à l'objectif de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Nous avons besoin d'AIDS Watch Africa pour faire entendre une voix collective en Afrique, qui englobe le sida, la tuberculose, le paludisme et d'autres questions en matière de santé.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

À travers ce partenariat, l'ONUSIDA travaillera avec les législateurs de toute l'Afrique en leur fournissant des connaissances et des informations actualisées sur le VIH. À leur tour, les législateurs deviendront des défenseurs de haut niveau pour la riposte au VIH ; ils travailleront pour assurer la responsabilisation, faire adopter des lois non discriminatoires et encourager les gouvernements à engager les ressources nécessaires. Éviter les nouvelles infections à VIH chez les enfants constituera une priorité essentielle pour les deux instances.

« Le Parlement panafricain peut être un allié de poids dans l'appui en faveur de la responsabilisation, d'une affectation appropriée des ressources, de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination et de l'accès effectif à des médicaments anti-VIH de qualité et abordables sur le continent », a déclaré Hon. Bethel Nnaemeka Amadi, Président du Parlement panafricain, après la signature de la déclaration d'intention avec M. Sidibé.

Réunion du NEPAD

Plus tard dans la journée, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA s'est exprimé devant les participants au 27e Sommet du Comité d’Orientation des Chefs d’État et de Gouvernement du NEPAD. Il a présenté la nouvelle feuille de route et félicité la CUA et le NEPAD pour leur leadership dans son élaboration. « À travers cette feuille de route, les dirigeants africains définissent de nouvelles lignes de conduite vers une responsabilité partagée et une solidarité globale », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Lors de cette réunion, Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire exécutif du NEPAD, a présenté un rapport d'avancement sur le travail du NEPAD. En insistant sur le partenariat capital du NEPAD avec l'ONUSIDA, il a indiqué que les deux agences allaient poursuivre leur étroite collaboration en matière de planification et de mise en œuvre des ripostes au sida sur le continent.