Reportage

Le Secrétaire général des Nations Unies présente le rapport d'avancement sur la riposte au sida

11 juin 2012

Photo : ONUSIDA

Lors de la 66e session de l'Assemblée générale le 11 juin à New York, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a présenté l'édition 2012 du rapport d'avancement de la mise en œuvre de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida et de la Déclaration politique sur le VIH/sida.

M. Ban a mis en avant les objectifs ambitieux qui figuraient dans la Déclaration politique de 2011, adoptée par les pays lors de la dernière réunion de haut niveau sur le sida, ainsi que l'intensification des efforts entrepris par tous les partenaires dans la riposte au sida au cours de l'année écoulée.

Dans la Déclaration politique de 2011, les États membres des Nations Unies se sont engagés à fournir un traitement antirétroviral à 15 millions de personnes d'ici 2015, à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants, à réduire de 50 % le taux de nouvelles infections à VIH chez les adultes, à faire baisser de 50 % la transmission du VIH chez les consommateurs de drogues injectables et à réduire de moitié également le nombre de décès dus à la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH.

Le rapport d'avancement contient plusieurs recommandations qui doivent être mises en œuvre pour parvenir aux objectifs pour 2015. Par exemple, pour respecter l'objectif visant à réduire de 50 % la transmission sexuelle du virus, le rapport indique que le nombre de nouvelles infections à VIH par voie sexuelle devra baisser d'au moins 1 million d'ici 2015. Pour y arriver, les programmes de prévention du VIH devront intensifier les efforts pour renforcer, soutenir et diffuser plus largement les changements de comportement en favorisant l'égalité des sexes et le respect mutuel, et devront également se concentrer davantage sur les endroits où les nouvelles infections se produisent. « Nous ne pourrons atteindre cet objectif que si nous parvenons à toucher les personnes les plus exposées au risque : les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les femmes et les jeunes », a expliqué M. Ban.

L'Ambassadeur de l'Angola, M. Ismael A. Gaspar Martins, qui s'exprimait au nom de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), a évoqué les progrès majeurs accomplis sur l'élargissement du traitement antirétroviral et la réduction des nouvelles infections à VIH depuis la réunion de haut niveau. « Pourtant, il nous reste moins de 4 ans et la riposte actuelle risque de ne pas permettre le respect des objectifs fixés lors de la réunion de haut niveau », a-t-il prévenu.

Nous devons renforcer les mécanismes financiers existants, y compris le Fonds mondial, même si nous sommes à la recherche de nouvelles sources de financement durable

Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies

Le Secrétaire général a mis l'accent en particulier sur les besoins des femmes et des filles. « Les femmes ont besoin de services pour la santé sexuelle et reproductive », a expliqué M. Ban, « et les mères séropositives au VIH doivent bénéficier de médicaments antirétroviraux pour que leurs enfants naissent sans le VIH », a-t-il ajouté.

Selon le Secrétaire général, les pays devraient soutenir le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie. Ce plan est en mesure de fournir rapidement les résultats nécessaires à l'initiative Every Woman, Every Child. Tous deux sont à l'origine de véritables engagements de la part des gouvernements, des professionnels de santé, des militants, des dirigeants d'entreprises et d'autres partenaires.

Pour répondre aux besoins des femmes et des filles, mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination et atteindre les objectifs pour 2015, il faut des moyens financiers. M. Ban a appelé tous les pays à jouer leur rôle. « Nous devons renforcer les mécanismes financiers existants, y compris le Fonds mondial, même si nous sommes à la recherche de nouvelles sources de financement durable ».

Dans son rapport, le Secrétaire général souligne que le respect des objectifs de 2015 va nécessiter un redoublement des efforts de toutes les parties prenantes et que les objectifs ne seront pas atteints si des méthodes de travail plus judicieuses et plus efficaces ne sont pas appliquées à la riposte au sida.

« En effet, sans changement immédiat dans notre façon de travailler, nous risquons de ne pas pouvoir atteindre ces objectifs », a indiqué l'Ambassadeur australien Gary Quinlan. « Je suis effaré de voir que très peu de pays ont intégré les objectifs de la réunion de haut niveau dans leurs plans nationaux. Mon propre pays doit faire beaucoup mieux. L'ONUSIDA doit faire des efforts supplémentaires pour y parvenir d'ici mi-2013 », a-t-il ajouté.