Reportage

La Thaïlande lance une nouvelle stratégie de lutte contre le sida pour atteindre l'« Objectif zéro »

22 juin 2012

Le Premier Ministre adjoint thaïlandais et président du Comité national de lutte contre le sida, S.E. le Général Yuttasak Sasiprapha, fait un discours à l'occasion du lancement du nouveau programme national de lutte contre le sida thaïlandais.
Photo : UNICEF Thaïlande/P.Kitatnaruyuth

La Thaïlande est le dernier pays de la région Asie-Pacifique à aligner sa stratégie nationale de lutte contre le sida avec l'objectif de l'ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.

À l'occasion du lancement de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre le VIH/sida 2012-2016 — intitulée « Zéro sida » — le président du Comité national de lutte contre le sida, S.E. le Premier Ministre adjoint Général Yuttasak Sasiprapha a déclaré que « la Thaïlande a une longue tradition de coopération étroite entre le gouvernement, les organisations non gouvernementales, la société civile, les communautés et le secteur privé, et cette collaboration lui permettra d'atteindre l'objectif « Zéro sida ».

Ces 25 dernières années, la Thaïlande est devenue un modèle en termes de riposte au VIH rapide et multisectorielle. Les investissements précoces dans la lutte contre l'épidémie de VIH ont entraîné des résultats concrets, notamment l'élimination des nouvelles infections parmi les enfants — près de 97 % des femmes vivant avec le VIH en Thaïlande ont désormais accès aux services de prévention de la transmission mère-enfant. L'accès au traitement anti-VIH s'est aussi considérablement amélioré et concerne à présent 80 % de l'ensemble des personnes vulnérables.

Cependant, malgré des progrès considérables, le pays continue d'afficher une tendance inquiétante parmi les populations clés à plus haut risque, dont les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe, plus particulièrement dans les centres urbains. Les données sur les dépenses nationales indiquent que les investissements dans la lutte contre le VIH ne sont pas assez importants, en particulier pour les programmes axés sur les populations les plus à risque de contracter le VIH.

La nouvelle stratégie de lutte contre le sida s'attaque à deux questions essentielles : Quelles sont les initiatives positives qui doivent perdurer en Thaïlande, et qu'est-ce qui doit changer pour atteindre l'objectif zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida ? Par conséquent, le programme se divise en deux axes stratégiques principaux : « Innovation et changement » et « Optimisation et consolidation ».

L'axe « Innovation et changement » tend à promouvoir des stratégies pour mieux prévenir les nouvelles infections au VIH — en particulier parmi les populations clés qui sont affectées — pour mieux localiser les ripostes et la responsabilisation à l'échelle sous-nationale, et mieux prendre en charge les facteurs socio-environnementaux qui nuisent à l'accès à des services de prévention et de soins du VIH et favorisent la stigmatisation et la discrimination.

Dans l'axe « Optimisation et consolidation », les stratégies visent à poursuivre, optimiser et prolonger des programmes avérés, déjà mis en œuvre dans le pays. Parmi les exemples de stratégies incluses dans cet axe figurent l'élimination des nouvelles infections chez les enfants et la prévention du VIH parmi les jeunes, domaines dans lesquels la Thaïlande a déjà fait des progrès considérables.

L'objectif de réduire les nouvelles infections au VIH de deux tiers d'ici 2015 — plus que l'objectif fixé par la Déclaration politique sur le sida 2011 qui vise à réduire les nouvelles infections de 50 % — fait partie des objectifs stratégiques mis en évidence dans le nouveau programme. La stratégie vise également l'élimination totale des nouvelles infections au VIH chez les enfants.

La Thaïlande a une longue tradition de coopération étroite entre le gouvernement, les organisations non gouvernementales, la société civile, les communautés et le secteur privé, et cette collaboration lui permettra d'atteindre l'objectif « Zéro sida ».

S.E. le Premier Ministre adjoint Général Yuttasak Sasiprapha, président du Comité national de lutte contre le sida

« La nouvelle approche reconnaît que si des progrès impressionnants ont été accomplis dans plusieurs régions de Thaïlande, certaines priorités probablement déjà définies mais pas encore mises en œuvre doivent être prises en charge », a déclaré le coordinateur de l'ONUSIDA en Thaïlande, Michael Hahn. « En opérationnalisant ces nouvelles stratégies — et en veillant à un financement dédié par le biais de sources domestiques et internationales — la Thaïlande prend des mesures essentielles à l'atteinte de l'« Objectif zéro » dans le pays. »

Des représentants du gouvernement, de la société civile et de la communauté internationale ont convenu que le plus important à présent était de mettre la stratégie en action dès que possible. La nécessité pour les parties prenantes de mobiliser des ressources adéquates, d'un leadership national et d'une gestion efficace ont également été cités parmi les responsabilités visant à faire de la stratégie nationale thaïlandaise de lutte contre le sida une réalité. 

Dans la région Asie-Pacifique, un certain nombre de pays et d'organismes régionaux ont réaligné leurs stratégies nationales et leurs objectifs avec l'« Objectif zéro ». Au Sommet de 2011, les chefs d'État de l'ASEAN ont adopté une Déclaration d'« Objectif zéro » concernant le VIH et ont réaffirmé leur engagement pour faire en sorte que la communauté ASEAN atteigne l'objectif zéro infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.