Reportage

L'ONUSIDA et le PEPFAR réunissent des Ministres de la santé et leurs partenaires pour faire progresser l'élimination des nouvelles infections au VIH parmi les enfants

23 mai 2012

L'ONUSIDA et le PEPFAR réunissent des Ministres de la santé et leurs partenaires des pays les plus touchés par les nouvelles infections au VIH parmi les enfants pour accélérer les progrès.
Photo : ONUSIDA/A.Obeid

Les Ministres de la santé et leurs représentants des 22* pays les plus touchés par les nouvelles infections au VIH parmi les enfants se sont réunis pour faire état des progrès accomplis dans l'atteinte de l'objectif de zéro nouvelle infection au VIH parmi les enfants à l'horizon 2015 et trouver des moyens de faire un pas en avant.

En 2010, on estime que 390 000 enfants sont nés séropositifs. Cependant, avec à un accès à des services anti-VIH complets, le risque de transmission peut être réduit à moins de 5 %. En réponse à cela, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH (ONUSIDA) et le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) ont réuni leurs partenaires pour développer un plan mondial pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH parmi les enfants d'ici 2015 et maintenir leurs mères en vie. Le plan s'axe sur les 22 pays dans lesquels 90 % des nouvelles infections au VIH touchent les enfants, dont 21 en Afrique subsaharienne.

« En unissant nos forces au-delà des frontières, des institutions et des communautés, nous saisirons cette occasion historique d'accueillir la première génération née sans sida d'ici 2015 », a déclaré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. « En bâtissant des ponts entre les mouvements du sida, la santé maternelle et des enfants et les mouvements des femmes, nous accélèrerons l'atteinte de l'objectif zéro. »

Depuis le lancement du Plan mondial à la Réunion de haut niveau sur le sida 2011, de gros progrès ont été accomplis en matière de réduction des infections parmi les femmes en âge de procréer et d'extension de l'accès au traitement antirétroviral pour les femmes enceintes vivant avec le VIH. Néanmoins, les progrès ont été beaucoup moins rapides concernant la réponse aux besoins de planification familiale des femmes vivant avec le VIH, la prévention de la mortalité maternelle et la garantie d'un accès au traitement antirétroviraux pour les enfants vivant avec le VIH, autant d'éléments clés dans le plan mondial d'atteindre l'objectif de zéro nouvelle infection au VIH parmi les enfants.

« Nous avons le savoir et les outils pour nous assurer que tous les enfants naissent sans VIH et que leurs mères restent en bonne santé », a déclaré l'Ambassadeur Eric Goosby, coordinateur mondial des États-Unis pour le sida. « Les pays sont en première ligne des efforts pour atteindre cette vision, et en tant que partenaires, nous sommes fermement engagés dans leur réussite. »

En unissant nos forces au-delà des frontières, des institutions et des communautés, nous saisirons cette occasion historique d'accueillir la première génération née sans sida d'ici 2015

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Dans son discours d'accueil, la directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, Margaret Chan, a souligné l'engagement total de son organisation pour le succès du Plan mondial. « Il s'agit d'une cause ambitieuse, noble et possible », a déclaré le Dr Chan. « C'est également l'occasion unique d'améliorer l'intégration des services de santé dans les pays. »

Le président de la 65e Assemblée mondiale de la santé a insisté sur la nécessité de sensibiliser les communautés afin que les hommes et les femmes aient accès à des services anti-VIH pour leur santé et prévenir les infections au VIH parmi les enfants. « Les femmes séropositives restent confrontées à la stigmatisation et à la discrimination », a indiqué le Ministre de la santé de Côte d’Ivoire, Thérèse N’Dri-Yoman. « Les femmes ne divulgueront pas leur séropositivité et n'auront donc pas accès à des services anti-VIH, sauf si les communautés leur viennent en aide. »

Les ministres ont partagé leurs idées et leurs expériences sur des axes clés liés à la mise en œuvre du Plan mondial : le financement et l'appropriation politique, la qualité des soins, l'engagement de la communauté et les ressources humaines.

Sur la question des méthodes innovantes de financement, l'initiative « AIDS Levy » du Zimbabwe a été citée comme un exemple d'initiative nationale durable pour mobiliser des ressources pour la riposte au sida. « Même si personne n'aime payer des impôts, on reconnaît volontiers l'utilité de « AIDS Levy » au vu des résultats obtenus dans la riposte au sida », a déclaré le Ministre de la santé et du bien-être des enfants du Zimbabwe, Henry Madzorera.

Le Ministre de la santé et des affaires sociales de Namibie, Richard Kamwi, a également expliqué que son pays augmentait rapidement sa contribution intérieure aux ressources globales déployées pour la riposte au sida.   

L'intégration de services pour fournir des soins de meilleure qualité aux femmes a également été mentionnée parmi les éléments clés par plusieurs pays. En Tanzanie par exemple, le Ministre de la santé et des affaires sociales, Hussein Mwinyi, a indiqué qu'actuellement, l'ensemble des services de planification familiale intègrent des services anti-VIH, et inversement. De la même manière, le gouvernement du Ghana a émis une politique visant à fournir des services de planification familiale gratuits à tous. Le Botswana, l'un des pays les plus avancés en matière de prévention de la transmission mère-enfant du VIH, a intégré les services anti-VIH dans tous ses établissements de santé pour prodiguer des soins prénatals aux femmes enceintes. « Nous faisons tout notre possible pour que notre peuple soit en bonne santé », a déclaré le Ministre de la santé du Botswana, John Seakgosing.

Les pays tels que le Burundi, le Tchad et la République démocratique du Congo ont rapporté des efforts pour augmenter la capacité des prestataires de santé par le biais d'initiatives telles que des programmes de traitement antirétroviral dirigés par des infirmières, l'expansion des dispensaires et la promotion de la décentralisation.

Nous avons le savoir et les outils pour nous assurer que tous les enfants naissent sans VIH et que leurs mères restent en bonne santé

Ambassadeur Eric Goosby, coordinateur mondial des États-Unis pour le sida

L'importance de l'engagement de la communauté dans la mise en œuvre du Plan mondial dans les pays a été soulignée par Lucy Ghati du réseau kenyan Network of People Living with HIV/AIDS (NEPHAK). « Les communautés sont essentielles au bon déploiement des services de prévention mère-enfant », a indiqué Mme Ghati. « Les femmes vivant avec le VIH doivent être représentées dans les comités locaux et nationaux pour identifier leurs besoins et garantir l'appropriation de la riposte. » De la même manière, l'ambassadrice de France chargée de la lutte contre le sida, Mireille Guigaz, a déclaré : « Dès qu'il s'agit d'examiner les problèmes des femmes et des enfants, nous devons nous rapprocher le plus possible des communautés. Si nous ne leur donnons pas la possibilité d'exprimer leurs ressentis et si nous ne prenons pas en compte leurs expériences, nous ne pourrons pas obtenir une riposte au sida efficace. »

La directrice générale adjointe du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Debrework Zewdie, a noté que 15 % du financement pour la prévention du VIH allait à l'élimination des nouvelles infections au VIH parmi les enfants. Toutefois, elle a rappelé que le Fonds mondial est régi par la demande et que les pays doivent demander leurs fonds.

L'ambassadeur de Suède chargé de la lutte contre le sida, Anders Nordström, a insisté sur l'engagement de son pays dans la prévention des nouvelles infections au VIH parmi les enfants et a indiqué que la Suède verserait 15 millions de dollars pour soutenir les efforts du Plan mondial.

Le président-directeur général du Business Leadership Council for a Generation Born HIV-Free (Conseil des chefs d’entreprises pour une « Génération née sans le VIH »), John Megrue, a rappelé l'engagement du secteur privé pour éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants et maintenir leurs mères en vie. Il a indiqué que l'organisation concentrait ses efforts à la mobilisation de ressources dans le secteur privé, au recrutement d'autres entreprises dans le conseil et à l'aide aux pays pour accélérer la mise en œuvre du Plan mondial.

La réunion était le premier rassemblement individuel de l'année de 22 pays d'intérêt depuis le lancement du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie.

 

*Les 22 pays prioritaires sont : Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Ghana, Inde, Kenya, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Nigeria, Ouganda, République démocratique du Congo, République Unie de Tanzanie, Swaziland, Tchad, Zambie et Zimbabwe.