Reportage

L'ONUSIDA souligne les progrès du Zimbabwe en matière de riposte au sida

28 mai 2012

Photo de groupe prise à l'occasion du lancement de la réunion du Réseau africain de femmes GlobalPOWER à Harare le 24 mai. De gauche à droite : M. Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA ; HE Morgan Tsvangirai, Premier Ministre du Zimbabwe ; Dr Navanethem Pillay, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme ; Hon Thokozani Khupe, vice-Premier Ministre du Zimbabwe ; HE Robert Mugabe, Président du Zimbabwe ; Hon Erastus Mwencha, vice-président de la Commission de l'Union africaine et Dr Ngozi Okonjo-Iweala, Ministre des finances, Nigeria.
ONUSIDA/D.Kwande

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a conclu sa première visite officielle au Zimbabwe le 25 mai après avoir rencontré le Président Robert Mugabe et le Premier Ministre Morgan R. Tsvangirai pour souligner les progrès du pays en matière de riposte au sida.

Le Président Mugabe et M. Sidibé se sont rencontrés en marge de la réunion d'inauguration du Réseau africain de femmes GlobalPOWER, lancé à Harare le 24 mai. Lors de leur entretien, ils ont passé en revue les succès du Zimbabwe en termes de minimisation de l'impact du VIH ainsi que les opportunités de renforcement de la riposte nationale.

M. Sidibé a salué les efforts collectifs du gouvernement zimbabwéen visant à maintenir son engagement et dispenser des services pour élargir l'accès à la prévention et au traitement du VIH pendant une période difficile. « Le soutien du gouvernement zimbabwéen à la riposte nationale au sida relie les partis et les portefeuilles », a déclaré M. Sidibé. « Ceci a entraîné une réduction considérable de la prévalence du VIH chez les adultes et un déclin stable du nombre de nouvelles infections au VIH. »

Le Zimbabwe a affiché le déclin le plus remarquable de la prévalence du VIH en Afrique du Sud, passant de 27 % en 1997 à un peu plus de 14 % en 2010. Avec 10 fois moins de ressources par habitant en faveur de la lutte contre le sida que les autres pays d'Afrique subsaharienne, le Zimbabwe a élargi la couverture des traitements antirétroviraux parmi les adultes, de 15 % en 2007 à 80 % en 2010. À la fin 2011, près d'un demi million de personnes dans le pays recevaient un traitement et des soins anti-VIH salvateurs.

Le Président Mugabe et M. Sidibé ont discuté de l'appropriation par le pays et du partage des responsabilités, soulignant l'importance que les pays africains déploient plus de ressources nationales pour compléter les investissements des partenaires internationaux. Le Président Mugabe a accepté de soutenir l'agenda d'appropriation par les pays et de partage des responsabilités avec d'autres chefs d'États africains lors du Sommet de l'Union africaine à venir à Lilongwe, au Malawi.

Renforcement des investissements nationaux dans la lutte contre le sida

Dans une autre réunion avec le Premier Ministre zimbabwéen, Morgan R. Tsvangirai, M. Sidibé a salué le succès de la taxe sida au Zimbabwe, un impôt sur les revenus qui vise à accroître les ressources intérieures pour le programme national de lutte contre le VIH. Cette approche innovante a permis au Zimbabwe de diversifier son financement national pour sa riposte au sida, en collectant près de 26 millions de dollars en 2011. Cette année, la taxe devrait collecter 30 millions de dollars.

La taxe sida du Zimbabwe est un excellent exemple qui prouve aux autres pays africains comment générer des ressources nationales pour maintenir et s'approprier leur propre riposte au sida. J'encourage le gouvernement zimbabwéen à explorer comment cette initiative pourrait être étendue pour toucher le secteur informel et renforcer les ressources du fonds fiduciaire

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

« La taxe sida du Zimbabwe est un excellent exemple qui prouve aux autres pays africains comment générer des ressources nationales pour maintenir et s'approprier leur propre riposte au sida », a indiqué M. Sidibé. « J'encourage le gouvernement zimbabwéen à explorer comment cette initiative pourrait être étendue pour toucher le secteur informel et renforcer les ressources du fonds fiduciaire. »

L'un des axes forts de la riposte nationale au sida au Zimbabwe est d'éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants et de maintenir leurs mères en vie. Le nombre de centres offrant des services destinés à prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) dans le pays a quasiment doublé ces dernières années, passant de 920 en 2008 à 1 560 en 2010. D'après le Progress report 2011: Global HIV/AIDS response, on estime que 86 % des femmes zimbabwéennes séropositives enceintes ont reçu une prophylaxie antirétrovirale en 2010, par rapport à seulement 17 % en 2008.

Au sujet des progrès du Zimbabwe dans ce domaine clé, le Premier Ministre Tsvangirai a insisté sur le fait qu'il fallait en faire encore plus pour la riposte nationale au sida. « Des améliorations ont été observées pour ce qui est du sida au Zimbabwe, mais les défis restent nombreux et nous devons collaborer avec la communauté internationale », a indiqué le Premier Ministre. « Le Zimbabwe doit reconnaître et construire sur les progrès encourageants accomplis jusqu'à présent. »

Tout en félicitant l'engagement du gouvernement à éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants et maintenir leurs mères en vie à l'horizon 2015, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a encouragé le Premier Ministre à adopter de nouvelles mesures pour protéger la santé et les droits des femmes et des filles.

Le directeur exécutif de l'ONUSIDA et le vice-Premier Ministre zimbabwéen, l'Honorable Thokozani Khupe, à Harare, le 23 mai 2012.
ONUSIDA/D.Kwande

« Le processus constitutionnel du Zimbabwe présente des opportunités sans égal de revisiter les lois pour mieux protéger les femmes et les filles », a déclaré M. Sidibé. « Le gouvernement doit envisager de modifier l'âge légal du mariage pour les filles et le passer de 16 à 18 ans, l'âge de la majorité au Zimbabwe. » 

M. Sidibé a également souligné l'importance d'une riposte au sida inclusive qui veille à fournir des services salvateurs à tout le monde, y compris les professionnelles du sexe, les consommateurs de drogues, les populations nomades et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Peu après son arrivée à Harare le 23 mai, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a visité la Polyclinique Epworth d'Harare pour constater les efforts du Zimbabwe pour offrir des services de santé et sociaux intégrés et éliminer les nouvelles infections au VIH parmi les enfants. À la clinique, il a rencontré de nombreuses mères avec leurs enfants qui, grâce à des services PTME efficaces, sont nés séronégatifs.

La Polyclinique Epworth est l'un des 1 560 établissements dans le pays qui proposent des services de santé maternelle et pédiatrique intégrés, notamment soins prénatals, conseil et dépistage du VIH, interventions de PTME, diagnostic précoce des nourrissons, vaccination, conseil en santé reproductive et soutien nutritionnels. La clinique favorise également l'engagement des hommes par le biais de son partenariat avec Padare, un réseau social qui réunit des dirigeants traditionnels et locaux, des grands-pères, des pères, des oncles et des frères pour discuter de thèmes liés à l'égalité des sexes et la prévention du VIH, y compris parmi les enfants.

Des améliorations ont été observées pour ce qui est du sida au Zimbabwe, mais les défis restent nombreux et nous devons collaborer avec la communauté internationale. Le Zimbabwe doit reconnaître et construire sur les progrès encourageants accomplis jusqu'à présent

Premier Ministre du Zimbabwe, l'Honorable Morgan R. Tsvangirai

Lors de sa visite à la Polyclinique Epworth, M. Sidibé a déclaré : « Il est évident que le Zimbabwe est confronté à des défis majeurs, mais ce que je vois aujourd'hui est un exemple clair de la manière dont vous vous êtes unis pour créer des services communautaires qui intègrent les aspects sanitaires, nutritionnels et sociaux. Ce type de partenariat, qui ne se limite pas seulement au sommet de la communauté internationale mais aussi aux communautés locales, peut entraîner un changement radical. »

Le 24 mai, M. Sidibé a assisté à l'inauguration du Réseau africain de femmes GlobalPOWER à Harare. Dans son élocution, le directeur exécutif a félicité le vice-Premier Ministre du Zimbabwe, l'Honorable Thokozani Khupe, pour son rôle capital en tant que Président du Réseau africain de femmes GlobalPOWER. La réunion de haut niveau de 2 jours a rassemblé des centaines de femmes dirigeantes venant d'Afrique et ailleurs pour générer une action plus forte en faveur de l'autonomisation des femmes et l'avancement de la santé sexuelle et reproductive et des droits des femmes et des filles.