Reportage

Un nouvel élan dans la riposte au sida des pays arabes ouvre la porte au changement

27 novembre 2012

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, et le Dr Ziad Memish, Ministre délégué à la Santé publique du Royaume d'Arabie saoudite.

Les pays arabes innovent dans leurs actions de lutte contre le VIH et le sida. « Le nombre croissant d'infections à VIH et de décès dus au sida donne une indication de l'importance d'élaborer une feuille de route claire pour les pays arabes, avec des objectifs réalistes », a déclaré le Dr Ziad Memish, Ministre délégué à la Santé publique du Royaume d'Arabie saoudite.  Il a confirmé l'engagement de l'Arabie saoudite de poursuivre son leadership dans le développement de l'initiative arabe sur le sida, lancée par les Ministres arabes de la Santé en octobre 2011, visant à intensifier la riposte au VIH au niveau régional et national pour atteindre les objectifs fixés par la Déclaration politique de 2011 des Nations Unies sur le VIH et le sida.

À l'occasion d'une réunion organisée par le Royaume d'Arabie saoudite, sous l'égide de la Ligue arabe et avec le soutien de l'ONUSIDA, des représentants gouvernementaux et non gouvernementaux ont reconnu la nécessité d'agir rapidement en constatant que la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord est l'une des deux seules régions où l'épidémie continue de se répandre. Bien que les chiffres généraux restent relativement faibles, les estimations données par le Rapport mondial de l'ONUSIDA, publié en novembre 2012, font état d'une augmentation du nombre de nouvelles infections à VIH et de décès dus au sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Depuis 2001, le nombre de personnes nouvellement infectées par le virus a augmenté de plus de 35 %, avec une hausse significative du nombre de décès dus au sida. Le rapport montre également que malgré un doublement du nombre de personnes ayant accès au traitement anti-VIH dans la région entre 2009 et 2011, la couverture du traitement reste très faible, autour de 15 %.

Les participants ont admis que les principes directeurs pour l'élaboration de la stratégie arabe de lutte contre le sida devraient inclure des actions basées sur des données probantes et sur les droits, centrées sur les individus, multisectorielles, intégrées et tenant compte des sexospécificités ainsi que des besoins particuliers des jeunes. Cette stratégie doit prendre en considération la diversité des situations de l'épidémie et des ripostes dans la région et s'appuyer dessus.

Le sida n'est pas seulement un problème de santé, c'est aussi une question sociale et de développement qui exige une réponse coordonnée basée sur des données probantes

Dr Laila Negm, Directrice du Département de la santé et de l'aide humanitaire de la Ligue arabe

« Le sida n'est pas seulement un problème de santé, c'est aussi une question sociale et de développement qui exige une réponse coordonnée basée sur des données probantes », a indiqué le Dr Laila Negm, Directrice du Département de la santé et de l'aide humanitaire de la Ligue arabe. Elle a mis en avant la nécessité d'une mobilisation politique pour aborder la prévention, le traitement et les questions de stigmatisation et de discrimination et a déclaré que la région compterait sur le soutien durable de l'ONUSIDA pour faire avancer cette stratégie.

« La région dispose d'une grande occasion de démontrer qu'elle peut figurer parmi les premières à mettre un terme au sida et d'utiliser la riposte au sida pour obtenir de meilleurs résultats en matière de santé, de droits de l'homme et de développement », a déclaré Mme Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA.