Reportage

Le gouvernement équatorien met en œuvre une politique de protection sociale pour les enfants vivant avec le VIH

03 octobre 2012

Des écoliers équatoriens.

Sous l'égide du Président Rafael Correa, le gouvernement équatorien a récemment adopté une nouvelle politique publique pour la protection des enfants vivant avec le VIH. Cette nouvelle politique va également compléter les efforts visant l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants dans le pays.

Cette politique prévoit le versement d'une allocation mensuelle, dans le cadre des structures de santé publique, aux tuteurs des enfants de moins de 14 ans vivant avec le VIH. Le gouvernement estime que la première année, les tuteurs de 500 enfants rempliront les critères pour recevoir cette allocation.

Le Vice-Président Lenin Moreno, qui est à l'origine de cette nouvelle politique, a déclaré : « Avec ce programme, nous franchissons une étape importante pour la protection sociale en Amérique latine. Ces allocations permettent de donner aux enfants vivant avec le VIH un accès continu au traitement, ce qui améliore leur état de santé et leur assure de pouvoir avancer dans la vie ».

La valeur de cette allocation mensuelle est de 240 dollars US et elle doit être utilisée par les tuteurs pour améliorer les conditions de vie des enfants, lutter contre la malnutrition et élargir leur accès à l'éducation, à la santé et aux services anti-VIH. Le versement de l'allocation est conditionné à la scolarisation de l'enfant et à la réalisation de bilans de santé réguliers.

Avec ce programme, nous franchissons une étape importante pour la protection sociale en Amérique latine. Ces allocations permettent de donner aux enfants vivant avec le VIH un accès continu au traitement, ce qui améliore leur état de santé et leur assure de pouvoir avancer dans la vie

Lenin Moreno, Vice-Président de l'Équateur

« L'ONUSIDA salue cette importante initiative, qui fait figure de référence pour les autres pays dans la protection sociale des enfants et des familles touchés par le VIH », a déclaré César A. Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine.

Le Ministère de la Santé et les hôpitaux locaux, en collaboration avec les organisations communautaires et les réseaux de la société civile, identifieront les enfants éligibles, assureront une couverture adéquate du traitement anti-VIH et surveilleront la prise en charge régulière des enfants dans les établissements de santé. Le Ministère de l'Inclusion sociale et économique supervisera la mise en œuvre de la politique, en coopération avec le Conseil pour les enfants et les adolescents, un organe gouvernemental spécialisé dans les affaires liées à l'enfance. Pour finir, le Département des Services sociaux de la Vice-Présidence suivra la scolarisation des enfants et, par le biais de visites à domicile, permettra de garantir l'amélioration des conditions de vie des enfants aussi bien au sein de leur foyer avec leurs familles que dans un contexte social plus large.

Des sessions d'information sont actuellement organisées conjointement par le Ministère de la Santé et la Vice-Présidence afin d'expliquer le fonctionnement de la politique pour les tuteurs des enfants. Le personnel des établissements de santé suit également une formation pour une mise en œuvre efficace du programme. La région de Guayaquil, l'une de celles où la politique a été mise en place, a récemment accueilli une réunion d'information et de formation à destination des coordinateurs et du personnel des services de santé. « Pour la première fois en Équateur, la santé et la riposte au VIH sont associées à une politique de protection sociale. Il s'agit d'une approche globale de l'assistance sociale des enfants vivant avec le VIH, qui inclut la santé, la nutrition, l'éducation et la protection », souligne Juan Vasconez, Coordonnateur de l'ONUSIDA pour l'Équateur.

Des progrès constants dans l'accès aux services anti-VIH

L'Équateur est l'un des pays d'Amérique latine qui montre des progrès constants dans l'élargissement de l'accès au traitement antirétroviral pour les personnes vivant avec le VIH, ainsi que la prestation de services pour l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. En 2011, 67 % des personnes vivant avec le VIH et nécessitant un traitement y ont eu accès, contre 39 % en 2009.  En outre, 85 % des ressources requises pour le traitement anti-VIH proviennent de sources nationales.

De gauche à droite : Juan Vasconez, Coordonnateur de l'ONUSIDA pour l'Équateur, César A. Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine, et Lenin Moreno, Vice-Président équatorien.

En 2001, une politique de service de santé avait été mise en place pour veiller à ce que les femmes enceintes vivant avec le VIH aient accès à des bilans pré et post-natals et puissent accoucher dans un cadre médicalisé. Des campagnes visant à encourager les femmes enceintes à faire un test de dépistage du VIH sont régulièrement organisées et se sont révélées positives ces dernières années.  En 2011, 279 064 femmes enceintes ont été dépistées (78 % de toutes les femmes enceintes). 684 d'entre elles ont été diagnostiquées séropositives au VIH.  Au sein de ce groupe, 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont reçu un traitement anti-VIH pour éviter l'infection de leurs enfants par le virus. En 2011, on a recensé en Équateur 30 enfants nés avec le VIH.

« Avec un soutien politique aussi marqué au niveau présidentiel en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants, l'Équateur est en bonne voie pour parvenir à l'objectif de l'ONUSIDA de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants d'ici 2015 », a souligné M. Vasconez.