Reportage

La lauréate du Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, lance un appel à zéro discrimination pour les personnes vivant avec le VIH

26 octobre 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, et la lauréate du Prix Nobel de la paix et membre du Parlement, Aung San Suu Kyi.
Photo : ONUSIDA

La lauréate du Prix Nobel de la paix et membre du Parlement, Aung San Suu Kyi, lance un appel à ses compatriotes et aux citoyens du monde entier pour éliminer la stigmatisation et la discrimination que les personnes vivant avec le VIH affrontent souvent. Vendredi, le leader de la ligue nationale pour la démocratie a accueilli le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé dans sa résidence à Nay Pyi Taw, la capitale du Myanmar. Les deux leaders ont longuement discuté comment surmonter la stigmatisation et la discrimination de tous les groupes marginalisés.

M. Sidibé a remercié Aung San Suu Kyi pour son leadership sur le sida depuis le début de l'épidémie au Myanmar ainsi que pour ses déclarations sur la stigmatisation et la discrimination, comme ce fut le cas lors de la Conférence internationale sur le sida qui s'est tenue à Washington D.C. plus tôt cette année. Lors de leurs discussions, M. Sidibé a demandé la raison pour laquelle elle abordait, haut et fort et très tôt, les questions sur le sida alors qu'elle avait tellement d'autres sujets très importants à prendre en considération. Aung San Suu Kyi a répondu que, tout comme d'autres questions sur lesquelles elle se concentre, « parler du sida exige franchise et compassion. Riposter au sida peut être vu comme une contribution à des relations humaines positives. »

Il y a à l'heure actuelle au Myanmar un peu plus de 30% de personnes vivant avec le VIH remplissant les conditions pour un traitement qui bénéficient de ce traitement. M. Sidibé a déclaré « Le Myanmar a le potentiel d'intensifier rapidement le rythme et d'atteindre 85% de couverture pour ceux qui ont besoin de traitements antirétroviraux.  Nous sommes dans une course contre la montre pour obtenir des ressources et sauver de nombreuses vies. Mais le dernier kilomètre ne sera pas facile. » Aung San Suu Kyi est d'accord, « Notre pays essaye de franchir ce dernier kilomètre. Le dernier kilomètre est le plus difficile. Si nous nous effondrons, alors nous n'atteindrons pas notre objectif et la chance de d'effondrer est plus grande lors du dernier kilomètre, et vous n'avez pas une seconde chance. »

S'exprimer sur le sida exige franchise et compassion. Riposter au sida peut être vu comme une contribution à des relations humaines positives.

La lauréate du Prix Nobel de la paix et membre du Parlement, Aung San Suu Kyi

Il y a environ 216 000 personnes vivant avec le VIH et la prévalence au VIH est évaluée à 0,53% pour les adultes. Le Myanmar a une épidémie essentiellement concentrée dans les groupes suivants : les professionnels du sexe et leurs clients, les consommateurs de drogue ainsi que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et leurs partenaires sexuels. Comme dans de nombreux autres pays, les populations les plus touchées au Myanmar sont confrontées à la stigmatisation et la discrimination ce qui entrave leur accès à la prévention. Une personne vivant avec le VIH, également issue de l'une des populations les plus touchées, lutte souvent contre une lourde double peine de stigmatisation qui entrave leur accès aux soins, au traitement et au soutien.

Aung San Suu Kyi a déclaré que la peur sociale et la stigmatisation empêchent souvent les personnes d'accéder à des tests de dépistage et de connaître à temps leur statut, ce qui entrave leur accès à un traitement du VIH précoce. Aung San Suu Kyi a été un ardent défenseur du mouvement de lutte contre le sida. Elle a publiquement embrassé des personnes vivant avec le VIH comme preuve de ses efforts pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination. Plus tôt cette année, lors d'une Conférence internationale sur le sida à Washington DC, USA majeure, elle a adressé un message par connexion vidéo, soutenant les personnes vivant avec le VIH.

M. Sidibé l'a remerciée pour son soutien et espère que son exemple inspirera d'autres leaders de communautés au Myanmar, et dans le monde, pour parler haut et fort de la stigmatisation et la discrimination.