Reportage

Le Président du Bénin appelle au partage des responsabilités dans la riposte nationale au sida

26 octobre 2012

De gauche à droite : Dr Sonia Boni, secrétaire exécutive, Comité national sur le sida; Professeur Kindé Gazard, ministre de la santé ; Son Excellence le Président Boni Yayi, Président de la république du Bénin ; Dr Mamadou Diallo, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique occidentale et centrale ; Mme Nardos Bekele-Thomas, coordonnatrice résidente des Nations Unies.

Lors d'une session extraordinaire du comité national sur le sida du Bénin le 23 octobre, le Président Boni Yayi a appelé pour une série de mesures afin d'accélérer les progrès de la riposte au sida du pays. La session qui se tenait au Palais des Congrès à Cotonou a réuni plus de 350 participants, y compris des ministres, des ambassadeurs et des représentants du secteur privé, de la société civile, des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des agences des Nations Unies.

Selon les estimations du gouvernement, environ 60 000 adultes et enfants vivent avec le VIH au Bénin. Au cours des dix dernières années, le Bénin a réussi à réduire la prévalence nationale au VIH de 4,1% en 2001 à 1,2% en 2012. Huit personnes sur dix vivant avec le VIH ont maintenant accès à un traitement antirétroviral et une femme enceintes séropositives au VIH sur deux a accès à des services destinés à prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants.

Pour construire sur ces acquis, le Président du Bénin a appelé pour une amélioration de la gouvernance dans la riposte au sida. Il a annoncé qu'il réalisera rapidement un audit national sur les structures de lutte contre le sida dans le pays - y compris le Conseil national sur le sida, le Fonds mondial de mécanismes de coordination national et le Programme national de lutte contre le sida (PNS ou PNLS) - et a déclaré que le secrétariat exécutif du Conseil national sur le sida, autrefois sous l'autorité du ministre de la Santé, sera placé directement sous son autorité.

Le Président Yayi a promis de s'attaquer à la question récurrente des ruptures de stocks de médicaments contre le VIH en simplifiant les procédures d'achat et l'adoption de réglementations douanières spéciales pour les médicaments antirétroviraux. Il a déclaré qu'il concentrera les efforts nationaux sur la réalisation des doubles objectifs de couverture universelle pour le traitement contre le VIH et l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant d'ici 2015.

Bien que le Bénin ait augmenté son budget alloué au sida dans les dernières années, plus de 75% des investissements nationaux en faveur de lutte contre le sida sont financés par des sources externes. Dans l'esprit de responsabilité partagée, le Président Yayi a promis d'augmenter le budget national alloué au sida de 1,2 à 3,2 millions US$. Une nouvelle taxe sur les transports aériens adoptée pour la riposte nationale au sida a été soulignée.

Il s'agit là d'un bel exemple de responsabilité partagée en action qui est défendue par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA

L'ambassadeur de France, Jean-Paul Monchau

Les donateurs participants à la réunion on félicité le Président du Bénin pour avoir pris ces mesures. « Il s'agit là d'un bel exemple de responsabilité partagée en action qui est défendue par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, » déclare l'Ambassadeur de France, Jean-Paul Monchau.

La réunion de Cotonou a offert une plateforme pour un dialogue entre toutes les parties prenantes du sida en relation avec la mise en œuvre de la Feuille de route sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale pour la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme de l'Union africaine.

Lancé en juillet 2012, la Feuille de route propose une série de stratégies durables à long terme pour financer et permettre l'accès au traitement contre le VIH, la prévention et d'autres services de santé en Afrique. En tant que Président de l'Union africaine, le Président Yayi a présenté la Feuille de route à des leaders africains lors d'un événement parallèle de haut niveau de l'Assemblé générale des Nations Unies en septembre 2012.