Reportage

La capitale namibienne Windhoek collabore pour renforcer la riposte au VIH

30 octobre 2012

La clinique mobile Mister Sister s'est installée devant les bureaux de Hope Initiative SA, une petite organisation communautaire qui apporte des soins et des services d'aide aux orphelins et aux enfants vulnérables des bidonvilles autour de Windhoek.
Photo : ONUSIDA/T.Figuera

Comme dans beaucoup d'autres pays, la population de la Namibie s'est déplacée vers les villes et les zones urbaines en quête de meilleures opportunités, dans l'espoir d'une vie plus prospère. L'urbanisation a entraîné la multiplication des bidonvilles autour des grandes métropoles, rendant difficile l'accès aux services de santé essentiels pour ces habitants.

Windhoek, capitale de la Namibie, dont la population a augmenté de 38 % entre 2001 et 2011, a conclu un partenariat avec l'ONUSIDA, le PNUD et la Fondation PharmAccess afin de renforcer son système de santé général et sa riposte au VIH en utilisant des moyens innovants, comme les cliniques mobiles.

« La Ville de Windhoek s'engage à fournir des services de santé municipaux efficaces et performants à tous ses habitants, en particulier les populations les plus défavorisées », a déclaré la Responsable des Services de santé de la Ville de Windhoek, Mary-Anne Kahitu. « À travers nos partenariats stratégiques, notamment avec le Ministère de la Santé et des Services sociaux, la Fondation PharmAccess et d'autres acteurs importants, nous nous efforcerons de promouvoir l'élargissement de l'accès à des services de santé et de lutte contre le VIH de qualité dans les bidonvilles », a-t-elle ajouté.

Pendant une période de 18 mois, le projet commun baptisé « Renforcer les ripostes au VIH/sida dans la ville » a étudié en profondeur l'épidémie urbaine de VIH et la riposte à cette épidémie de la ville. Parmi ses conclusions, une enquête auprès des ménages a montré que l'incidence et la prévalence du VIH étaient plus importantes dans la partie nord-ouest de Windhoek, une zone principalement composée de bidonvilles et de logements sociaux pour ménages à faible revenu. Cette étude souligne que ces zones ont un accès limité aux services adéquats de prévention et de traitement du VIH, notamment traitement antirétroviral, conseil et dépistage du VIH et services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Des services de santé mobiles

Les conclusions de l'étude sont à l'origine de l'action de collaboration entre la Fondation PharmAccess, la Ville de Windhoek et le Ministère de la Santé et des Services sociaux destinée à fournir des services de santé mobiles. Deux fois par mois, une clinique mobile se rend dans les bidonvilles. Avec l'appui du projet de clinique mobile Mister Sister de PharmAccess, le Ministère fournit gratuitement tous les médicaments nécessaires au fonctionnement de la clinique.

La Ville de Windhoek s'engage à fournir des services de santé municipaux efficaces et performants à tous ses habitants, en particulier les populations les plus défavorisées

Mary-Anne Kahitu, Responsable des Services de santé de la Ville de Windhoek

La première clinique mobile s'est installée devant les bureaux de Hope Initiative SA (HISA), une petite organisation communautaire qui apporte des soins et des services d'aide aux orphelins et aux enfants vulnérables des bidonvilles autour de Windhoek.

« La présence d'une clinique mobile dans les bidonvilles est vitale, car sans elle les enfants et les personnes vulnérables n'auraient absolument aucun accès à l'aide médicale », explique Patricia Sola, fondatrice de Hope Initiative. « La clinique la plus proche se trouve à plus d'heure de marche, sans parler du coût de la consultation avec un médecin ». Pour HISA, la clinique mobile représente aussi une occasion de donner aux patients des informations sur l'accès aux aides sociales et sur l'inscription au registre des naissances.

Les services de soins de santé primaires fournissent le même type de services que ceux que propose le Ministère dans ses propres établissements de santé, notamment conseils et fournitures en matière de planification familiale, vaccinations de routine, suivi de croissance des enfants, dépistage des symptômes de la tuberculose et orientation-recours, diagnostic et traitement des maladies transmissibles courantes, dépistage du VIH, orientation et suivi en matière de maladies chroniques.

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, en pleine conversation avec un groupe d'enfants lors de sa récente visite en Namibie.
Photo : ONUSIDA/T.Figuera

En août 2012, PharmAccess a commencé à étendre ses actions dans les zones rurales et reculées des régions de Khomas et d'Omaheke, avec deux cliniques mobiles supplémentaires. « PharmAccess Namibia est très fière de proposer des services de soins de santé primaires aux personnes qui en ont le plus besoin dans les bidonvilles les plus pauvres de Windhoek », a déclaré Ingrid De Beer, Directrice générale de Pharm Access en Namibie. « Cette action est rendue possible par notre partenariat avec le Ministère de la Santé et des Services sociaux, avec l'appui des partenaires Mister Sister et de la Ville de Windhoek. Dans les mois à venir, nous devrions collecter les données probantes requises pour éclairer les politiques locales en matière de prestation de services de soins de santé primaires dans les bidonvilles de la grande agglomération de Windhoek », a-t-elle ajouté.

Lors d'une récente visite en Namibie, la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, Mme Jan Beagle, accompagnée de représentants des organisations partenaires impliquées dans le projet, a félicité la Ville de Windhoek et le Ministère de la Santé et des Services sociaux pour leur leadership et leur engagement dans le renforcement de la riposte de la ville au VIH.

Mme Beagle a mis en avant l'excellence du partenariat entre la communauté, la société civile et le gouvernement pour répondre aux besoins de santé des populations vulnérables des bidonvilles autour de Windhoek et insisté sur le fait que « de telles initiatives novatrices devraient être étendues et reproduites dans tout le pays ».