Reportage

Les questions touchant les femmes doivent rester centrales dans le développement durable

29 avril 2013

Un groupe de travail de haut niveau pour le CIPD présentant le document Policy Recommendations for ICPD Beyond 2014 (Recommandations des politiques pour le CIPD au-delà de 2014) : Sexual and Reproductive Health and Rights for All (la santé et les droits sexuels et reproductifs pour tous). 25 avril 2013, New York.
Photo : ONUSIDA

En 1994, lors de la Conférence internationale sur la Population et le Développement (CIPD) au Caire, 179 pays ont adopté un Programme d'action phare sur 20 ans plaçant l'égalité entre les sexes et l'émancipation des femmes ainsi que leurs droits reproductifs au centre de la population et du développement durable.

La semaine dernière, dans le cadre d'une analyse des progrès qui s'est tenue à New York, un groupe de travail de haut niveau a fermement invité la communauté internationale à agir de manière bien plus ambitieuse pour honorer les engagements.

Dans un document Policy Recommendations for ICPD Beyond 2014: Sexual and Reproductive Health and Rights for All, le groupe de travail a souligné les étapes spécifiques pour garantir que les engagements pris deviennent des composants centraux, pas uniquement pour la conférence de l'année prochaine, mais également pour l'agenda pour le développement au-delà de 2015. Le groupe de travail en appelle également à une intensification des mécanismes de responsabilités pour garantir une action concertée par les gouvernements afin de réaliser ces objectifs.

Alors que nous sommes encouragés par les réalisations des mises en œuvre de la CIPD, le défi est que de trop nombreuses personnes dans le monde sont encore bafouées quand il s'agit de leur santé et droits sexuels et reproductifs

L'ancien Président de Finlande et co-président du groupe de travail de haut niveau de la CIPD, Tarja Halonen

Co-présidé par les anciens Présidents Joaquim Chissano du Mozambique et Tarja Halonen de Finlande, le groupe de travail comprend 26 éminents gouvernements, la société civile et des leaders du secteur privé. Sa mission est de galvaniser la volonté politique et d'anticiper un agenda pour le Programme d'action de la CIPD qui respecte la santé et les droits sexuels et reproductifs de toutes les personnes.

« Alors que nous sommes encouragés par les réalisations des mises en œuvre de la CIPD, le défi est que de trop nombreuses personnes dans le monde sont encore bafouées lorsqu'il s'agit de leur santé et de leurs droits sexuels et reproductifs, » déclare l'ancien Président Halonen. « Il s'agit de libertés fondamentales et de droits humains qui sont dans le cœur même de la dignité humaine. »

Le panel mondial d'experts a souligné quatre recommandations principales pour l'action gouvernementale :

  • Le respect, la protection et la réalisation des droits sexuels et reproductifs pour tous par l'éducation publique et les réformes juridiques et politiques.
  • La réalisation de l'accès universel aux informations, à l'éducation et aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité, complets et intégrés.
  • La garantie de l'accès universel à une éducation sexuelle complète pour tous les jeunes
  • L'élimination de la violence à l'égard des femmes et des filles et la sécurisation de l'accès universel à des services critiques pour toutes les victimes/survivants de la violence sexiste.

Dans le cadre de ces quatre domaines, il y a des recommandations pour des actions spécifiques sur une série de questions incluant l'éradication des avortements dangereux, l'éradication de la violence à l'égard des femmes et des filles et la sécurisation de l'égalité au regard de la loi, indépendamment de l'orientation sexuelle, de l'identité de genre, du statut sérologique ou autres. 

La Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, Jan Beagle participant au lancement des recommandations des politiques.
Photo : Elsa M. Ruiz

Les quatre recommandations clés sont très importantes pour l'ONUSIDA et la riposte mondiale au sida. L'épidémie de VIH continue de toucher de manière disproportionnée les jeunes femmes et les filles, avec des taux d'infection deux fois plus élevés que ceux des jeunes hommes. Chaque minute, une jeune femme contracte le VIH. Au plan mondial, le sida est la principale cause de décès chez les femmes en âge de procréer.

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance souligne que la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles, l'égalité des sexes et l'élimination de la violence sexiste sont au cœur du travail de l'ONUSIDA dans la réalisation des objectifs de la Déclaration politique sur le VIH/sida de l'Assemblée générale des Nations Unies 2011.

« Pour réaliser notre objectif de développement universel basé sur l'égalité et la justice sociale, nous devons tirer partie des synergies de tous les mouvements en réunissant la capacité et l'innovation de la riposte au sida avec des mouvements pour faire avancer la santé et les droits sexuels et reproductifs, l'égalité entre les sexes et l'émancipation des femmes et des jeunes, » déclare Madame Beagle.

Les participants lors du lancement : Luis Ubiñas, Président de la Fondation Ford ; Son Excellence Tarja Halonen, ancien Président de Finlande et co-président du groupe de travail de haut niveau de la CIPD ; Son Excellence Joaquim Chissano, ancien Président du Mozambique et co-président du groupe de travail de haut niveau de la CIPD ; Dr. Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif, Fonds des Nations Unies pour la Population ; Ishita Chaudhry, PDG & fondateur de The YP Foundation et membre du groupe de travail de haut niveau de la CIPD ; Son Altesse Royale la princesse Mary du Danemark, membre du groupe de travail de haut niveau de la CIPD ; Son Excellence Joy Phumaphi, ancien Ministre de la Santé du Botswana & membre du Conseil des responsables de la santé mondiale pour la santé reproductive.