Reportage

Les reines du carnaval en appellent aux jeunes femmes du Panama pour prendre l'initiative et se protéger elles-mêmes contre l'infection à VIH

18 février 2013

Image de l'une des photos promotionnelles de la campagne montrant les reines du Carnaval.
Photo : ONUSIDA

C'était le Carnaval au Panama la semaine dernière. Faisant partie des festivités les 11 et 12 février, les reines du « Calle Arriba » et « Calle Abajo », représentant des voisinages opposés, se sont adonnées à une multitude de concours. Toutefois, lorsqu'il s'agit du VIH, les deux rivales ont réuni leurs forces pour la prévention des nouvelles infections à VIH chez les femmes.

L'ONUSIDA, en partenariat avec les directions du Carnaval « Calle Arriba » et « Calle Abajo » - les institutions nationales en charge de la planification et de la coordination des activités en relation avec ces festivités, le Programme national de lutte contre le sida et PROBIDSIDA - ont lancé une campagne nationale intitulée « Je décide, je prends soin de moi » (Yo decido, yo me cuido).

La campagne qui durera jusqu'à la fin du mois de février a pour objectif d'aider à réduire les inégalités entre les sexes, à responsabiliser les femmes et à promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs. L'un des objectifs majeur est de garantir que les femmes peuvent prendre des décisions éclairées par rapport à leur santé sexuelle, surtout lorsqu'il s'agit de prévention à VIH.

« Si nous voulons que plus aucune femme ne soit infectée à VIH au Panama, nous devons réunir nos efforts à tous les niveaux, y compris les institutions, les organisations de la société civile et les agences internationales. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de prendre cette initiative, » déclare Pilar De Amores, représentante de la direction du Carnaval « Calle Arriba ».

Dans les dix dernières années, le nombre de nouvelles infections à VIH a augmenté chez les jeunes femmes au Panama. Une étude nationale sur la santé sexuelle et reproductive qui s'est tenue en 2009 et 2010 a révélé que seules 9% des femmes utilisent des préservatifs comme mesure préventive lors d'un rapport sexuel. L'inégalité entre les sexes est la force agissante derrière le manque de droits sexuels et reproductifs des femmes dans le pays.

L'inégalité entre les sexes affecte la force des femmes pour insister et négocier des pratiques sexuelles protégées comme l'utilisation du préservatif, et donc se protéger elles-mêmes contre l'infection à VIH

Ricardo Garcia, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Panama et Costa Rica

« L'inégalité entre les sexes affecte la force des femmes pour insister et négocier des pratiques sexuelles protégées comme l'utilisation du préservatif, et donc se protéger elles-mêmes contre l'infection à VIH » explique Ricardo Garcia, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Panama et Costa Rica. « Nous avons créé cette campagne pour accentuer la reconnaissance des femmes comme ayant des droits sexuels et capables de les exercer elles-mêmes, en lignée avec le Cadre d'action de l'ONUSIDA sur les femmes, les filles, l'égalité des sexes et le VIH ».

La Campagne inclut des spots télévisés qui sont diffusés sur les chaînes nationales ainsi que des affiches dans les écoles, les organisations et dans les rues montrant les reines du Carnaval qui en appellent aux jeunes femmes panaméennes pour prendre l'initiative et se protéger elles-mêmes contre l'infection à VIH. Mise à part cette campagne, les Reines ont bénéficié d'une formation spéciale sur les questions traitant de la prévention à VIH et de l'inégalité entre les sexes pour participer à des événements publics et des programmes médiatiques promouvant la campagne.

« Les femmes doivent avoir accès aux informations et à l'éducation sur le VIH, ainsi qu'aux services de lutte contre le virus pour avoir le contrôle de leurs corps et être en mesure de négocier l'utilisation de préservatifs avec leurs partenaires, » indique Maruquel Madeleine González Velásquez, Reine de « Calle Arriba ». « Je me sens très accomplie de faire partie de ce projet, » ajoute-t-elle.