Reportage

La Première dame du Niger s'engage pour mettre un terme aux nouvelles infections à VIH chez les enfants

28 mars 2013

La Première dame du Niger, Aïssata Issoufou Mahamadou (à côté du Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé), lors du lancement de sa fondation pour la promotion du développement à travers la santé, l'éducation et la réduction de la pauvreté. Niamey, Niger, le 28 mars 2013.
Photo : ONUSIDA/D.D.Abdoulaye

La Première dame du Niger, Aïssata Issoufou Mahamadou, a promis d'utiliser son influence pour favoriser l'élargissement à grande échelle de l'accès aux services de prévention de la transmission de la mère à l'enfant (PTME) dans son pays. Elle a prononcé cet engagement lors du lancement officiel de sa fondation baptisée « Guri, pour une vie meilleure » le 28 mars à Niamey, au Niger. Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, faisait partie des dirigeants et des personnalités éminentes présents lors de l'inauguration. 

Le Niger a fait des progrès dans sa riposte au VIH. Entre 2001 et 2011, le taux de nouvelles infections à VIH a diminué de près de 30 %. Le Niger estime à un peu plus de 6 000 le nombre de nouvelles infections à VIH en 2011.  Pourtant, le pays se bat pour améliorer ses services de lutte contre le VIH. En 2011, moins de 40 % des personnes vivant avec le VIH ayant besoin de médicaments antirétroviraux y avaient effectivement accès.  Seulement 30 % des femmes enceintes vivant avec le VIH avaient accès au traitement pour la prévention de la transmission du virus à leurs enfants

Dans son discours lors de l'inauguration, la Première dame a déclaré que « Guri, pour une vie meilleure, est le fruit d'un grand rêve de voir le Niger devenir un havre de paix et de joie pour les femmes et les enfants ».

La fondation de la Première dame a pour vocation de promouvoir le développement au Niger à travers la santé, l'éducation et la réduction de la pauvreté. Le pays doit lutter contre le taux de fécondité le plus élevé au monde, avec 7,6 enfants par femme en 2012. La malnutrition est à l'origine de plus de la moitié de tous les décès d'enfants de moins de cinq ans.

Actuellement, au Niger, 99 % du financement des programmes de lutte contre le VIH dépendent de sources étrangères.  M. Sidibé a encouragé le gouvernement à accroître la part du financement national de la riposte au sida et salué les efforts déjà accomplis en ce sens. En 2011, le budget du Niger consacré aux programmes de lutte contre le VIH était de 14 millions de dollars, soit une augmentation de 7,4 % par rapport à l'année précédente. La PTME ne représentait que 2,6 % du budget total du gouvernement, mais elle est passée à 16,9 % en 2011.

« Le Niger a réalisé d'incroyables progrès dans la lutte contre l'épidémie de sida et l'élargissement de la couverture des services anti-VIH pour les femmes enceintes vivant avec le VIH », a déclaré M. Sidibé.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a rencontré le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, et l'a invité à soutenir la production de médicaments antirétroviraux en Afrique.
Photo : ONUSIDA/D.D.Abdoulaye

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a rencontré le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, et l'a invité à soutenir la production de médicaments antirétroviraux en Afrique. Tout comme la plupart des autres pays d'Afrique, le Niger s'appuie sur les importations pour les antirétroviraux. Actuellement, les pays africains importent 80 % des antirétroviraux, principalement depuis l'Inde. 

« Je compte sur votre leadership pour positionner l'Afrique dans l'agenda post-2015 avec une vision stratégique et promouvoir la production locale d'antirétroviraux sur le continent », a indiqué M. Sidibé.

« Comme vous, je suis convaincu que la production locale des médicaments est essentielle », a ajouté le Président.

Le lancement a eu lieu en présence des Premières dames du Swaziland, du Nigéria et du Tchad, toutes membres de l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida (OPDAS). Les Premières dames se sont engagées à faire usage de leur influence pour améliorer la vie des familles vulnérables grâce aux actions de plaidoyer et à la mobilisation des ressources.