Reportage

Daw Aung San Suu Kyi lance un appel pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH

28 mai 2013

Aung San Suu Kyi, Ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour la discrimination zéro, allumant une bougie (au centre) en compagnie de Kyaw Thu (à gauche), Président du Réseau national birman des consommateurs de drogues, et Myo Thant Aung (à droite), Président du Groupe des personnes séropositives au VIH de Birmanie, à Yangon, en Birmanie, le 26 mai 2013.
Photo : ONUSIDA

Aung San Suu Kyi, Ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour la discrimination zéro et membre du Parlement, s'est jointe à plus de 200 personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus pour une veillée aux chandelles contre le sida le 26 mai à Yangon, en Birmanie. Cette manifestation, organisée par un consortium de réseaux communautaires, fait partie des nombreuses autres qui ont lieu ce mois-ci dans le monde afin d'honorer la mémoire des personnes décédées de causes liées au sida.

Aung San Suu Kyi a appelé à plus de solidarité pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH et les populations les plus exposées au risque d'infection. « Il faut défendre le respect des droits humains des personnes vivant avec le VIH », a déclaré la lauréate du Prix Nobel de la paix. « Nous devons également protéger les personnes qui vivent en marge de la société et luttent chaque jour pour conserver leur dignité et leurs droits humains fondamentaux. Je crois qu'en faisant preuve d'une véritable compassion, ce cordon invisible qui nous relie aux autres êtres humains sans distinction de race, d'état civil, de religion et de nationalité, nous pouvons obtenir des résultats pour tout le monde ».

Des représentants des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des populations les plus touchées formées par les consommateurs de drogues injectables et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont participé à l'événement, de même que des femmes et des enfants. Ils ont appelé à davantage de soutien afin de renforcer la capacité des personnes vivant avec le VIH et des organisations de la société civile à s'engager de manière utile dans la riposte au sida et à mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination. Tin Hlaing, de l'Alliance nationale des ONG de lutte contre le VIH/sida a déclaré : « Nous appelons le gouvernement et les organisations locales à proposer des emplois aux personnes qui suivent aujourd'hui un traitement antirétroviral et sont en bonne santé ».

Il faut défendre le respect des droits humains des personnes vivant avec le VIH

Aung San Suu Kyi, Ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour la discrimination zéro

Selon le Programme national de lutte contre le sida, il y avait en 2012 environ 225 000 personnes vivant avec le VIH en Birmanie et plus de 15 000 personnes sont décédées cette année-là de maladies associées au sida. Des progrès ont été réalisés dans la riposte au sida dans le pays. Plus de 54 000 personnes éligibles à un traitement anti-VIH en bénéficient, contre 29 000 trois ans auparavant. Il reste cependant beaucoup à faire car plus de 50 % des personnes vivant avec le VIH n'ont toujours pas accès à un traitement.

Citant en exemple l'engagement d'Aung San Suu Kyi dans la lutte contre le VIH et la discrimination liée au VIH, Eamonn Murphy, Coordonnateur de l'ONUSIDA dans le pays, a mis en avant l'élan croissant de la riposte au sida en Birmanie. « En Birmanie, tous les partenaires travaillent en étroite collaboration pour élargir l'accès aux services de traitement antirétroviral, avec l'espoir de multiplier par deux le nombre de personnes sous traitement d'ici 2015 ». Il a également ajouté que la Birmanie avait été l'un des premiers pays à participer parmi les premiers candidats au nouveau modèle de financement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial). Le Fonds mondial a versé pour commencer une somme à hauteur de 161 millions de dollars pour la lutte contre le VIH pour la période 2013-2016. En attendant l'approbation de nouvelles attributions par le Conseil d'administration du Fonds mondial à la mi-juin, les investissements supplémentaires dans la lutte contre le VIH couvriront les interventions à fort impact en matière de prévention, de dépistage, de conseil et de traitement anti-VIH.