Reportage

Les Nations Unies préparent un programme de développement « historique » pour l'après-2015

31 mai 2013

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon (à droite) reçoit le rapport du Groupe de personnalités de haut niveau sur le programme de développement pour l'après-2015 des mains de son co-président, le Président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono.
Photo : Photo ONU/Mark Garten

Les Nations Unies sont sur le point d'entrer dans une nouvelle phase ambitieuse pour éradiquer la pauvreté et assurer un développement significatif et durable pour tous. Le 30 mai 2013, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a lancé un rapport capital et très attendu qui présente un programme de développement unique des Nations Unies pour l'après-2015.

Rédigé par un groupe de 27 personnalités de haut niveau nommées par le Secrétaire général des Nations Unies en 2012, le texte intitulé Un nouveau partenariat mondial : éradiquer la pauvreté et transformer les économies par le biais du développement durable offre un cadre fondé sur cinq transformations majeures. Celles-ci s'appuient sur et vont au-delà des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en vertu desquels le monde s'était engagé à accomplir un certain nombre d'objectifs d'ici 2015, dont l'éradication de la pauvreté.

La première transformation, à savoir le nouveau partenariat mondial lui-même, consiste à favoriser un esprit de solidarité, de coopération et de responsabilité mutuelle. C'est aussi un appel à veiller à ce que chacun puisse bénéficier de droits humains universels et d'opportunités économiques de base, à mettre au centre de tout le développement durable, à transformer les économies pour favoriser l'emploi et la croissance et à construire la paix et des institutions responsables.

Lors du lancement du rapport, M. Ban a souligné son importance majeure. « Nous sommes au début d'un voyage historique », a-t-il déclaré. « Le processus d’élaboration du programme de développement pour l’après-2015 nous offre l’occasion d’inaugurer une nouvelle ère du développement international qui verra l’éradication de l’extrême pauvreté et nous conduira à un monde prospère, viable et équitable, où chaque être humain puisse vivre dans la dignité ».

Le Secrétaire général des Nations Unies a également insisté sur le fait qu'en défendant la nécessité de mettre en place des institutions qui soient « honnêtes, responsables et à l'écoute des besoins des populations », le rapport répond à un objectif clé pour combler des lacunes importantes du processus des OMD.

Un nouveau partenariat mondial s'articule autour de 12 objectifs préliminaires visant à focaliser et à mobiliser les efforts nationaux et internationaux, comme un « cri de ralliement ». Ces objectifs doivent être « débattus, discutés et améliorés » au cours des 18 mois à venir, indique le rapport.

Parmi ces objectifs figurent : autonomiser les filles et les femmes, garantir une éducation de qualité, assurer la sécurité alimentaire et l'équilibre nutritionnel, assurer un accès universel à l'eau et à l'assainissement, créer des emplois, des moyens d'existence durables et une croissance équitable, et assurer les conditions d'une vie en bonne santé.

Sur ce dernier point, comme avec les OMD, les objectifs émergeant du rapport ont pour but de réduire le fardeau du VIH, de la tuberculose, du paludisme et des maladies tropicales négligées, de faire diminuer la mortalité maternelle et de garantir des droits universels en matière de santé sexuelle et reproductive. Il est largement admis que sans une action efficace sur l'impact souvent dévastateur de maladies comme le VIH, le développement économique et social connaîtra une stagnation, voire une régression.

Selon le Secrétaire général des Nations Unies, le rapport est un catalyseur pour une discussion à plus grande échelle de ces « notions importantes et ambitieuses » et l'élaboration d'un nouveau cadre pour s'appuyer sur les OMD et réellement « faire la différence pour les générations futures ».

Le groupe qui a rédigé le rapport Un nouveau partenariat mondial : éradiquer la pauvreté et transformer les économies par le biais du développement durable était co-présidé par le Président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono, la Présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf et le Premier ministre britannique David Cameron.