Reportage

La Zambie entre dans une phase critique de sa riposte au VIH

12 novembre 2013

Les délégués du CCP assistent à un cours d'éducation sexuelle dans une école primaire de Lusaka.

Une délégation internationale du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA (CCP) s'est rendue en Zambie du 4 au 6 novembre afin d'en apprendre davantage sur les réussites et les difficultés d'un pays où près de 13 % de la population adulte vit avec le VIH. 

« La riposte au sida en Zambie se trouve à un tournant ; ce n'est pas le moment de se reposer sur ses lauriers dans la lutte contre le VIH, mais plutôt de tirer profit des acquis considérables qui ont été obtenus », a déclaré Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, qui chapeautait la visite.

Des progrès considérables ont été accomplis dans la baisse de la prévalence générale du VIH et l'élargissement de l'accès au traitement, ainsi que dans l'arrêt des nouvelles infections à VIH chez les enfants. Pourtant, on enregistre un nombre croissant de nouvelles infections chez les jeunes, avec des taux relativement faibles de dépistage, et un manque d'accès aux services pour les populations les plus exposées.

La riposte au sida se trouve à un tournant ; ce n'est pas le moment de se reposer sur ses lauriers dans la lutte contre le VIH, mais plutôt de tirer profit des acquis considérables qui ont été obtenus.

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

La délégation du CCP était composée de membres venus d'Australie, du Brésil, du Congo, d'Inde, de Norvège, de Pologne et du Zimbabwe, ainsi que de représentants des ONG et des Coparrainants de l'ONUSIDA, qui ont rencontré plusieurs acteurs de la riposte multisectorielle à plusieurs niveaux de la Zambie. La délégation s'est entretenue avec le Vice-président, la Première dame, le Ministre de la Santé, le Ministre des Chefs communautaires et des Affaires traditionnelles, des responsables du gouvernement, des partenaires de développement, ainsi que des représentants de la société civile et de la jeunesse, notamment des personnes vivant avec le VIH.

Ces rencontres ont été l'occasion pour la délégation d'exprimer son soutien et de discuter de l'importance d'une responsabilité partagée et de la solidarité mondiale dans la riposte au sida. Mme Beagle a salué le développement d'un programme d'investissement national qui étudie les besoins d'une riposte efficace et ciblée au VIH, axée sur les résultats.

La délégation du CCP à Lusaka. De gauche à droite : Mme Ebony Johnson (délégation ONG), Dr Tapuwa Magure (Zimbabwe), Mme Sheila Tlou (ONUSIDA), M. Joel Nana (délégation ONG), Mme Joanna Glazewska (Pologne), Mme Helen Frary (ONUSIDA), Mme Cristina Raposo (Brésil), M. Morten Ussing (ONUSIDA), Mme Fenande Mvila (Congo), M. Alastair Mckenzie (Australie), Mme Jan Beagle (ONUSIDA).

Lors d'une réception donnée pour l'ONUSIDA, la Première dame, le Dr Christine Kaseba, a souligné la nécessité d'aborder le VIH comme un impératif de santé publique en accordant une grande attention aux droits des personnes, et mis en avant les vulnérabilités et les besoins spécifiques des femmes et des filles, ainsi que des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. 

Durant la visite, la délégation a également participé à la troisième Convention nationale pour la prévention du VIH, inaugurée par le Vice-président, qui a évoqué le rôle vital des chefs traditionnels dans le changement des comportements.

En outre, le CCP a pu constater les réalités de l'épidémie sur le terrain et rencontrer les individus les plus touchés par le VIH en visitant une prison, une clinique et une école. La délégation a assisté à un cours d'éducation sexuelle complet et s'est entretenue avec des jeunes vivant avec le VIH qui ont fait part de leur volonté de discuter de sexualité, de prendre leurs responsabilités pour protéger leur propre santé et de contribuer à garantir un avenir en bonne santé aux générations à venir en Zambie.

« Cette visite en Zambie a été une excellente opportunité pour la délégation du CCP de se rendre compte des difficultés spécifiques d'une épidémie grave en Afrique et de voir l'impact positif du travail accompli par l'ONUSIDA de rassemblement de tous les acteurs pour appuyer une riposte efficace qui donne de vrais résultats », a conclu Mme Beagle.