Reportage

Accélérer la prévention et le traitement du VIH en Namibie

06 novembre 2014

Le gouvernement de Namibie a lancé un plan d'action stratégique triennal pour accélérer le dépistage et le conseil en matière de VIH à l'échelle nationale. Présenté le 4 novembre, ce plan d'action a été élaboré par le Ministère de la Santé et des Services sociaux, en concertation avec les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis, l'Équipe commune des Nations Unies sur le sida et d'autres partenaires de développement.

Les principaux objectifs du plan sont d'améliorer le dépistage précoce du VIH et de créer des liaisons efficaces avec les services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH en Namibie. Il s'appliquera également à renforcer les liens en vue d'accroître le lancement précoce du traitement, d'améliorer le dépistage chez les populations les plus exposées et d'intensifier l'intégration des tests de routine dans les cliniques.

« L'impact du dépistage du VIH et de la stratégie de conseil dépend de la liaison avec les services de soins et de traitement, en particulier pour les personnes vivant avec le VIH. Cette stratégie marque notre passage de la programmation d'une riposte d'urgence à une approche plus durable basée sur des données probantes », explique Petrina Haingura, Vice-ministre de la Santé et des Services sociaux.

Selon les chiffres du gouvernement, environ 178 200 personnes vivant avec le VIH ont reçu un traitement antirétroviral en Namibie en 2013. Entre 2005 et 2013, les nouvelles infections à VIH ont baissé de 33 % environ en Namibie, avec 8 400 décès dus au sida en moins. Cependant, la plupart des personnes vivant avec le VIH en Namibie ne connaissent pas leur état sérologique et se présentent souvent tardivement pour le dépistage, empêchant ainsi un accès en temps utile aux services anti-VIH.

« La nouvelle stratégie permettra à la Namibie de se rapprocher du nouvel objectif 90-90-90 de l'ONUSIDA. Grâce à notre collaboration permanente, une riposte rapide aux changements de l'épidémie et un usage créatif des interventions combinées, nous pourrons parvenir à une génération sans sida en Namibie », explique Simon Alogory, Directeur du CDC (Centers for Disease Control and Prevention) en Namibie.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, était présent en Namibie pour le lancement du plan et il a souligné l'importance de celui-ci pour l'accomplissement des nouveaux objectifs 90-90-90 récemment annoncés par l'ONUSIDA. Si ces objectifs sont remplis, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaîtront leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % des personnes qui connaissent leur état sérologique seront sous traitement anti-VIH, et 90 % des personnes sous traitement verront leur charge virale supprimée.

« L'objectif 90-90-90 renforce le droit de chacun de connaître son état sérologique vis-à-vis du VIH et d'accéder au meilleur traitement possible », a déclaré le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé.

Outre la création de liens avec les services, l'objectif 90-90-90 représente un point de départ essentiel pour s'attaquer aux problèmes sociaux et structurels, notamment en termes d'équité, de stigmatisation et de violence envers les femmes.

Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, était également présent lors du lancement. Il a déclaré : « L'intégration, cela consiste à mettre les individus au cœur de nos prestations de services. Cela consiste à rassembler les communautés pour offrir un avenir à cette jeune fille ».