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Revitaliser la prévention du VIH et la riposte au sida en Afrique australe et orientale

10 août 2015

Ces dernières années, des progrès considérables ont été accomplis en Afrique australe et orientale dans la réduction du nombre de nouvelles infections à VIH, qui ont baissé de 21 % entre 2010 et 2014. La région a également apporté une importante contribution à la réalisation de l'objectif mondial de 15 millions de personnes bénéficiant de médicaments antirétroviraux vitaux d'ici fin 2015, atteint en mars dernier, soit neuf mois avant la date prévue. Toutefois, malgré ces avancées, la région représente encore plus de la moitié de toutes les nouvelles infections à VIH dans le monde.

Les nouvelles infections à VIH touchent plus particulièrement les jeunes femmes et les filles âgées de 15 à 24 ans, avec 3 700 nouvelles infections à VIH par semaine chez les jeunes femmes et les adolescentes à l'échelle de l'Afrique australe et orientale. Les nouvelles infections à VIH se produisent cinq à sept ans plus tôt chez les jeunes femmes et les adolescentes par rapport aux jeunes hommes et aux garçons du même âge. Cela signifie que les partenaires sexuels des jeunes femmes et des adolescentes, qui sont souvent beaucoup plus âgés, sont eux-mêmes une population prioritaire pour les programmes de prévention et de traitement du VIH.

Un autre défi pour la région consiste à atteindre les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues et les professionnel(le)s du sexe. Ces groupes sont souvent marginalisés en raison d'obstacles juridiques à l'accès aux services ou de la stigmatisation et de la discrimination. En outre, pour cause de manque d'informations stratégiques ou de ressources insuffisantes, de nombreux programmes de prévention du VIH à fort impact ne sont pas mis en œuvre au niveau requis.

Lors d'une récente réunion à Johannesburg, en Afrique du Sud, des experts de l'ONUSIDA, du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et de la Banque mondiale se sont rencontrés pour discuter de ces problèmes. Les participants sont tombés d'accord sur le fait que la marche à suivre devait inclure une spécialisation à l'échelon régional des objectifs mondiaux de la stratégie Accélérer de l'ONUSIDA et un repositionnement des stratégies de prévention du VIH sur la base de preuves existantes.

Les objectifs de la stratégie Accélérer de l'ONUSIDA pour 2020 sont les suivants : 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissant leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % des personnes qui connaissent leur séropositivité au VIH sous traitement antirétroviral et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale indétectable, afin de les maintenir en bonne santé et de réduire le risque de transmission du virus. D'autres objectifs incluent la réduction du nombre de nouvelles infections à VIH à moins de 500 000 et zéro discrimination.

Les participants à la réunion de Johannesburg ont conclu que les forums à venir tels que l'ICASA 2015 (Conférence internationale sur le sida et les MST en Afrique) et la 21e Conférence internationale sur le sida 2016 à Durban, en Afrique du Sud, seront cruciaux pour persuader la communauté internationale d'investir suffisamment de ressources dans les programmes de prévention du VIH.

Déclarations

« Le moment est venu de lancer le repositionnement de la prévention du VIH dans une région qui continue de connaître le plus fort taux de nouvelles infections à VIH dans le monde. Je suis donc ravie, en collaboration avec la Directrice régionale de l'UNFPA, à l'idée de contribuer à un mouvement de haut niveau pour revigorer et revitaliser la prévention du VIH au sein de la région. »

Sheila Tlou, Directrice régionale de l'ONUSIDA pour l'Afrique orientale et australe

« La Commission du Lancet a fait valoir que la communauté internationale devait s'atteler sérieusement au défi de la prévention du VIH. Mettre fin à l'épidémie de VIH d'ici 2030 nous impose une nouvelle façon de travailler. Il faut saisir l'opportunité aujourd'hui. Nous devons veiller à ne pas perdre cet élan. »

Julitta Onabanjo, Directrice régionale de l'UNFPA pour l'Afrique australe et orientale

« Nous devons démontrer les bénéfices d'un investissement précoce dans la prévention du VIH et l'impact d'un manque d'investissement. Nous devons utiliser cette comparaison pour les actions de sensibilisation. »

Casper Erichsen, Positive Vibes, Namibie