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Assurer une couverture santé universelle pour les populations les plus exposées

20 mai 2015

Sans lutter contre le VIH au sein des populations marginalisées et défendre les droits humains, il ne sera pas possible de mettre fin à l'épidémie de sida comme menace de santé publique d'ici 2030, selon des experts réunis lors d'un événement en marge de l'Assemblée mondiale de la Santé.

Une table ronde de haut niveau, comptant parmi les participants le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé, a appelé les ministres de la santé à s'engager à supprimer les obstacles structurels à l'accès aux services anti-VIH et à la santé pour tous. Les intervenants ont également souligné la nécessité d'un engagement politique à ne laisser personne de côté. Selon eux, il sera vital de veiller à ce que les populations marginalisées ne soient pas exclues de l'objectif de couverture santé universelle figurant parmi les prochains objectifs de développement durable.

D'après les participants, il existe un risque que les pays cherchent à faire progresser la couverture santé universelle en ciblant les populations les plus faciles à atteindre. Afin de s'assurer que personne ne soit laissé de côté, des mesures seront nécessaires pour lutter contre la discrimination à laquelle sont confrontés tous les groupes marginalisés et pour garantir leur implication pertinente dans l'élaboration et la mise en œuvre des stratégies de santé.

Cet événement a permis d'amorcer un nouveau dialogue entre les ministres de la santé pour promouvoir l'échange des expériences en matière d'ouverture de l'accès aux services anti-VIH et aux soins pour tous.

Organisée par l'Alliance internationale contre le VIH/sida et co-animée par le Luxembourg, le Maroc et l'Équateur avec l'appui de l'ONUSIDA, cette rencontre a eu lieu le 19 mai au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève, en Suisse.

Déclarations

« Après 2015, les systèmes de gouvernance mondiale devront être inclusifs et centrés sur les individus. Il existe des communautés fragiles de Baltimore à Bamako et nous avons besoin de meilleurs systèmes de santé pour être certains d'atteindre les personnes marginalisées. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Nous avons besoin d'un système pour la santé plutôt que d'un système de santé ! Depuis 2008, la couverture santé universelle est inscrite dans la Constitution de l'Équateur. Il est important que cette couverture universelle comporte un volet sur la protection sociale et les droits humains, y compris pour les personnes marginalisées. »

Fausto David Acurio Páez, Vice-ministre de la Santé publique, Équateur

« Nous devons vraiment lutter pour l'égalité d'accès à une couverture santé universelle et à la protection sociale. Pour cela, nous devons travailler tous ensemble : société civile, gouvernements et ministères concernés, à l'échelle mondiale, nationale et locale. »

Lydia Mutsch, Ministre de la Santé du Luxembourg

« La couverture santé universelle ne doit pas être une question de genre, d'orientation sexuelle ou d'âge. »

Brant Luswata, Responsable médecine et ressources d'Icebreakers Uganda

« D'ici au mois de septembre, il faudra vraiment adopter une approche multisectorielle. Nous devons intégrer nos enjeux au système de santé universel. Nous avons deux objectifs généraux : éliminer les obstacles et assurer l'égalité pour tous. »

Marielle Hart, Responsable des politiques, Stop AIDS Alliance

68e Assemblée mondiale de la Santé

Galerie de photos (en anglais)